1995 : Discours du président du CIO devant
l’Assemblée générale des Nations Unies
En 1995, Juan Antonio Samaranch devint le premier président du CIO à s’exprimer devant l’Assemblée générale des Nations Unies. Ce fut le temps fort des échanges tenus sur une journée et demie, avec des contributions de Guy Drut (FRA), Lia Manoliu (ROU) et Bart Conner (USA), qui étaient tous des champions olympiques.
Dans son discours, Juan Antonio Samaranch déclara : « nous avons la conviction qu’à l’avenir, comme dans le passé, l’Olympisme saura manifester sa force conciliatrice et son humanisme ».
Pour Juan Antonio Samaranch, ce fut l’aboutissement de nombreuses années de travail au cours desquelles il avait tiré parti de sa propre expérience de diplomate pour construire des relations entre le CIO et l’ONU. En 1992, peu avant le début des Jeux à Barcelone, sa ville d’origine, Juan Antonio Samaranch lut un passage d’une lettre rédigée par Boutros Boutros-Ghali, alors Secrétaire général des Nations Unies, appelant à une trêve dans le conflit qui faisait rage en ex-Yougoslavie.
« Ce serait une trêve dans la tradition classique et peut-être le début d’un lien commun et d’une amélioration du comportement civique », déclara Juan Antonio Samaranch.
Les Nations Unies décidèrent de proclamer 1994 « Année internationale du sport et de l’idéal olympique », et Juan Antonio Samaranch profita de ses discours à l’occasion des cérémonies olympiques lors des Jeux d’hiver de Lillehammer pour attirer l’attention sur une trêve. Juan Antonio Samaranch se rendit également avec une délégation à Sarajevo pour montrer aux citoyens de la ville ayant accueilli une édition précédente des Jeux Olympiques qu’ils n’avaient pas été oubliés.
Les Nations Unies adoptèrent une résolution visant à « rétablir l’antique tradition grecque de l’ekecheiria, ou ‘Trêve olympique’ », appelant à la cessation de toutes les hostilités au cours des Jeux, ralliant ainsi « les jeunes du monde à la cause de la paix ».
Juan Antonio Samaranch décrivit cela comme « un événement historique pour le Mouvement olympique et un honneur à l’occasion de notre centenaire ». La demande d’une résolution des Nations Unies portant sur le respect de la Trêve olympique devint un événement régulier lorsque les Nations Unies décidèrent d’examiner la question tous les deux ans, avant chaque édition des Jeux Olympiques d’été et d’hiver.
La relation entre les deux organisations a continué à se développer. Ban Ki-moon, l’ancien secrétaire général des Nations Unies, a porté la torche à plusieurs reprises et s’est joint au président du CIO, Thomas Bach, pour porter la flamme olympique à Sotchi et à Rio.
En 2018, Thomas Bach a remis la flamme pour les Jeux de PyeongChang à Miroslav Lajčák, alors président de l’Assemblée générale des Nations Unies. Auparavant, Thomas Bach avait déclaré aux représentants des Nations Unies : « Seuls les États membres des Nations Unies ont le pouvoir de garantir que les athlètes se rendent en toute sécurité aux Jeux Olympiques, aidant ainsi tous les athlètes olympiques à réaliser le rêve d’une vie. » Et de poursuivre : « Les athlètes olympiques montrent au monde entier qu’il est possible de s’affronter tout en vivant en paix ensemble, sous un même toit ».
Le baron Pierre de Coubertin avait plaidé en faveur de l’idée d’une trêve dans les années 1930, alors que la guerre menaçait d’éclater en Europe et en Asie. « Je serais très favorable à l’idée selon laquelle les belligérants en temps de guerre interrompraient les combats le temps des Jeux et démontreraient leur force de façon loyale et chevaleresque ».