1913 : Première présentation publique
du symbole des cinq anneaux
Dans le numéro d’août 1913 de la Revue Olympique, Pierre de Coubertin publia un article dans lequel il décrivait l’emblème et le drapeau pour le 6e Congrès olympique, prévu en 1914, à l’occasion du 20e anniversaire du rétablissement des Jeux Olympiques, à Paris.
L’emblème se composait de cinq anneaux entrelacés, de différentes couleurs – bleu, jaune, noir, vert et rouge – et de la devise olympique «Citius – Altius – Fortius» (plus vite – plus haut – plus fort), accompagnés de feuilles de laurier.
L’adoption de drapeaux nationaux avait eu lieu en grande partie au début du XXe siècle. Des organisations telles que le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), des institutions et des sociétés s’étaient également dotées de logos ou de marques permettant de les identifier.
Pour le Mouvement olympique dont il était le fondateur, Pierre de Coubertin fit usage de ses talents artistiques en dessinant une couronne ouverte de rameaux d’olivier, rappelant les anciens Jeux lors desquels les vainqueurs se voyaient décerner ce prix. Ce symbole, associé plus tard à la devise olympique, était utilisé par Pierre de Coubertin sur la première de couverture de la Revue Olympique et sur une vignette qui fermait ses lettres officielles.
Le CIO sortit renforcé des Jeux de 1908 à Londres. À la suite de cela, le besoin de se doter d’un symbole correspondant à la nouvelle signification et reconnaissable immédiatement devint plus fort. Un groupe de travail fut constitué, mais le modèle de drapeau proposé ne fut pas approuvé.
Pierre de Coubertin dessina alors l’emblème des cinq anneaux, symbolisant les cinq continents que constituaient l’Afrique, l'Amérique, l’Asie, l’Europe et l’Océanie unis par l’Olympisme, et dans lequel on pouvait retrouver, sur le drapeau blanc, les couleurs des drapeaux de toutes les nations connues alors. Pierre de Coubertin fut probablement inspiré par le badge de l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques, dont il était devenu secrétaire général en 1890. Cette fédération sportive avait été créée à la suite de la fusion de plusieurs clubs et était symbolisée par deux anneaux (ou cercles) interconnectés.
Pour le Congrès olympique de 1914, Pierre de Coubertin commanda 500 bannières à un grand magasin parisien. Officiellement, le nouveau drapeau fut hissé pour la première fois lors d’un événement au Bois de Boulogne. Avant cela, cependant, Pierre de Coubertin avait autorisé Angelo Bolanachi, un membre égyptien du CIO, à le présenter à l’inauguration du Stade de Chatby à Alexandrie le 5 avril 1914. Lui-même avait déjà utilisé les cinq anneaux en en-tête en juillet 1913.
La première présentation aux Jeux Olympiques fut repoussée jusqu’en 1920 du fait de la Première Guerre mondiale. Depuis les Jeux d’Anvers, le drapeau olympique flotte lors de tous les Jeux d’été et d’hiver. Il est hissé solennellement lors de la cérémonie d’ouverture dans le stade principal et dans tous les autres sites olympiques, puis abaissé lors de la cérémonie de clôture.
Le cérémonial olympique inclut également le « Drapeau d’Anvers » pour les Jeux d'été et le « Drapeau d’Oslo » pour les Jeux d’hiver. À la fin des Jeux, les maires des hôtes respectifs remettent ces drapeaux traditionnels à leurs homologues accueillant les éditions suivantes.
Le symbole olympique, qui est aujourd’hui l’une des marques les plus connues dans le monde, est la propriété du CIO, qui détient les droits d’utilisation exclusifs. Afin de le protéger, le Traité de Nairobi a été signé en 1981, obligeant ses signataires à refuser toute utilisation commerciale inappropriée et/ou non autorisée.