Fabrice Monteiro

Dakar et Thiès, Sénégal

Le sport au service de l'autonomisation des jeunes femmes athlètes

Les jeunes Sénégalaises qui souhaitent s'investir dans le sport se heurtent à un certain nombre d'obstacles liés à la spécificité du contexte social, culturel et religieux. La série de photographies de Fabrice Monteiro explore la manière dont différentes protagonistes ont surmonté ces obstacles pour poursuivre leurs passions, en plaçant leur parcours au centre du récit : Awa (surf), Aminata (roller), Aissatou (badminton) et Mira (breaking).

© 2022 – IOC / Fabrice Monteiro - All Rights Reserved

La série évoque les obstacles pratiques et les pressions sociales auxquels ces jeunes femmes sont confrontées et, surtout, fait l'éloge du soutien qu'elles reçoivent de leurs entraîneurs respectifs et des membres de leur famille pour poursuivre leurs passions et leurs rêves. Les paysages urbains et ruraux de Dakar et de Thiès, qui servent de toile de fond à la série, montrent un réseau croissant de clubs et de fédérations qui défendent les athlètes sénégalais émergents.

© 2022 – IOC / Fabrice Monteiro - All Rights Reserved

Biographie

Né en 1972, Belgique.

Vit et travaille à Dakar, Sénégal

Fabrice Monteiro est un Agouda, un descendant d'esclaves brésiliens portant des noms portugais. Son parcours est multiculturel : il est né en Belgique, a grandi au Bénin et vit et travaille aujourd'hui à Dakar, au Sénégal. Fabrice Monteiro a travaillé comme mannequin pendant près de dix ans avant de devenir photographe lui-même en 2007 après sa rencontre avec Alfonse Pagano, photographe basé à New York. La photographie lui est venue naturellement – en tant que mannequin professionnel, il a pris conscience de la complexité de la composition, de l'éclairage et de la posture. Derrière l'objectif, les images de Fabrice Monteiro se situent à la jonction du photojournalisme et de la photographie de mode.

© Marcia Juzga

"La richesse de mes origines est ma première source d'inspiration. Les relations entre Afrique et Europe n'ont cessé d'osciller entre attirance et rejet, responsabilisation et déni, reconnaissance et colère. Afrique et Europe n'ont jamais été indifférentes. L'histoire entre les peuples africain et européen au cours des derniers siècles, une histoire dont j'ai hérité la complexité, guide tous mes choix artistiques et constitue ma principale source d'inspiration."

La série photographique The Prophecy a débuté en 2013, lorsque Fabrice Monteiro est retourné en Afrique après plusieurs années d'absence, et a découvert la pollution dévastatrice qui avait envahi le continent. La série était basée sur neuf problèmes environnementaux au Sénégal, notamment les incendies de forêt, les déchets plastiques et les marées noires, et s'est progressivement étendue pour aborder la pollution à l'échelle mondiale. Ce thème est représenté par les photos de divers personnages inspirés des masques et de l'animisme d'Afrique de l'Ouest. Ces personnages, à la fois beaux et inquiétants, ont été créés en collaboration avec le styliste sénégalais Doulsy, qui a conçu des vêtements de haute couture à partir de déchets et de matériaux naturels.

Les dernières œuvres de Fabrice Monteiro, 8 Mile Wall, explorent certains des stéréotypes liés à la représentation des Africains, stéréotypes qui perdurent encore aujourd'hui dans certains pays. La série lui a été inspiré par une conversation qu'il a eue avec son père lorsqu'il était enfant et qu'il s'est rendu compte qu'en tant qu'homme noir, le seul moyen d'être traité avec considération en Europe à l'époque était de porter un costume trois pièces. Malgré la montée de l'optimisme concernant les perspectives de l'Afrique, Fabrice Monteiro pense que, d'une certaine manière, nous essayons toujours de porter des costumes trois pièces. Il a une suggestion pour celles et ceux qui s'intéressent à la photographie : "Je crois qu'il faut commencer à regarder en soi, ce qui nous préoccupe, nos colères, nos peurs, les choses que nous ne comprenons pas, afin de trouver les sujets qui nous intéressent et de les développer. Ce qui est formidable avec la photographie, c'est que ce médium est presque une thérapie."

Collections

Chazen Museum of Art, Madison, Wisconsin
MEG - Musée d'ethnographie de Genève
Iziko Museum, Le Cap
Williams College Museum of Art, Williamstown, Massachusetts
Museum of Contemporary Photography, Chicago
MACAAL - Fondation Alliance, Marrakech
MuPho, Musée de la photographie, Saint-Louis
Seattle Art Museum, Seattle