Maria Toorpakai Wazir

Maria Toorpakai Wazir est l’une des meilleures joueuses de squash, venant d’une région du monde où les filles n’ont pas le droit de faire de sport. Elle a dû se déguiser en garçon pour pouvoir jouer.

Maria Toorpakai est née dans le Waziristan, au Pakistan, une contrée reculée généralement reconnue comme « l’endroit le plus dangereux de la planète », où les filles ont rarement la chance d’aller à l’école et encore moins de faire du sport. Mais l’enfance de Maria ne ressemble pas à celle des autres. À l’âge de quatre ans, elle a brûlé toutes ses robes, s’est coupé les cheveux, a enfilé les vêtements de son frère et s’est mise à mener une vie de garçon. Son père, fervent partisan de l’égalité des droits et des chances pour les hommes et les femmes, a mis les traditions de côté et l’a laissée se déguiser pour qu’elle s’épanouisse en tant qu’athlète.

À 12 ans, toujours travestie en garçon, elle s’est classée deuxième de la division junior d’haltérophilie au Pakistan. Peu après, elle a découvert le squash. Sa véritable identité a été dévoilée quand l’école de squash locale de Peshawar a réclamé un acte de naissance. Heureusement, le directeur partageait les valeurs égalitaires du père de Maria, et il l’a autorisée à jouer.

Lorsque Maria Toorpakai s’est lancée dans la compétition au Pakistan, elle et sa famille ont reçu des menaces de mort des talibans. Chaque fois qu’elle jouait ou sortait de la maison familiale, elle était en danger. Pendant trois ans, cloîtrée chez elle, elle a frappé une balle contre le mur de sa chambre, sans jamais perdre espoir. Elle a envoyé des milliers de courriels à des gens du monde entier, leur demandant de l’aide pour quitter le Pakistan. Son vœu a été exaucé le jour où Jonathan Power, un ancien champion de squash, lui a proposé de venir s’entraîner avec lui à Toronto.

Maria Toorpakai vit et s’entraîne désormais au Canada. Elle occupe la 47e place au classement mondial et joue toujours pour le Pakistan.