Protection de l’avenir des Jeux Olympiques d’hiver : une étude confirme l'importance de réduire les émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial  

Alors que les dirigeants de la planète se réunissent à l'occasion de la COP29 pour convenir de mesures visant à faire face à la crise climatique, une nouvelle étude illustre la manière dont une action climatique efficace pourrait réduire l'impact du changement climatique sur les sports d'hiver.

Cortina d'Ampezzo
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L'étude la plus complète sur le sujet à ce jour a mis en évidence une différence substantielle au niveau du nombre de futurs sites potentiellement à même d’organiser des Jeux Olympiques d'hiver, selon que le monde connaît un scénario d'émissions de gaz à effet de serre faibles, moyennes ou élevées.

Intitulée Climate change and the climate reliability of hosts in the second century of the Winter Olympic Games”, (Changement climatique et fiabilité climatique dans les régions hôtes au cours du deuxième siècle des Jeux Olympiques d'hiver), cette étude indépendante a révélé qu’à la condition que les émissions soient réduites ou stabilisées, toutes les régions du monde ayant déjà accueilli des Jeux Olympiques d'hiver devraient être en mesure de renouveler l’opération au moins jusque dans les années 2050.

Chacune de ces régions (d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie) devrait être en mesure de proposer plusieurs sites d'accueil potentiels pour les sports olympiques de neige, la majorité d'entre elles conservant leur fiabilité climatique jusque dans les années 2080.

Dans le cadre d'un scénario d’émissions élevées, la température serait trop élevée dans la majorité des sites étudiés d’ici les années 2080.

Les auteurs de l'étude, le professeur associé Robert Steiger de l'Université d'Innsbruck (Autriche) et le professeur Daniel Scott de l'Université de Waterloo (Canada), qui sont des scientifiques de renom spécialistes du changement climatique et du sport, ont observé qu’une réduction des émissions conformément à l'Accord de Paris sur le changement climatique ralentirait considérablement le rythme du réchauffement climatique dans les régions de montagne.

Ils ont constaté que, cette année, le monde a dépassé le seuil dangereux de 1,5°C de réchauffement climatique fixé dans l'Accord de Paris. Les températures en montagne dans des régions où les observations sont fiables ont augmenté au rythme moyen de 0,3°C par décennie, dépassant le taux de réchauffement global de 0,2°C par décennie depuis le milieu du XXe siècle.

“Les sports d'hiver sont confrontés à de nombreux défis”, a déclaré le professeur Daniel Scott.

Les répercussions profondes d'un avenir à fortes émissions sur le patrimoine culturel mondial incarné par les Jeux Olympiques d'hiver et les Jeux Paralympiques d'hiver soulignent l'urgence de réduire rapidement les émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Professeur Daniel ScottUniversité de Waterloo, Canada

Les conclusions de l’étude confirment que les réformes de l'Agenda olympique 2020 et 2020+5 qui préconisent une flexibilité accrue pour les hôtes, contribueront à protéger l'avenir des Jeux Olympiques d'hiver, notamment en permettant l'organisation des Jeux dans une ou plusieurs régions afin d'utiliser un maximum de sites existants. L'étude renforce la position du Comité International Olympique (CIO) selon laquelle la communauté des sports d'hiver doit travailler ensemble à l’élaboration de solutions permettant d'atténuer l'impact du changement climatique sur les sports d'hiver et de minimiser les effets négatifs de ces sports sur l'environnement.

Les régions hôtes qui accueilleront des épreuves de sports de neige au cours des trois prochaines éditions des Jeux Olympiques d'hiver (Alpes italiennes, Alpes françaises et Wasatch Back dans l'Utah) sont toutes jugées fiables sur le plan climatique au-delà du milieu du siècle. Ce constat démontre que le CIO a choisi des destinations sûres sur le plan climatique pour la tenue des Jeux Olympiques d'hiver de la prochaine décennie.

“Cette étude souligne la raison pour laquelle le CIO a adopté une stratégie claire afin de réduire l'empreinte carbone des Jeux Olympiques et pourquoi il a pris en considération l'impact du changement climatique lors de l'évaluation des futurs hôtes”, a confié Karl Stoss, président de la commission de futur hôte pour les Jeux Olympiques d’hiver et membre du CIO en Autriche. “Ces décisions reposent sur des consultations approfondies, preuves scientifiques à l’appui.”

Le CIO a défini un certain nombre de conditions en vue de l'élection des hôtes des Jeux Olympiques. Les projets doivent notamment privilégier l'utilisation de sites existants ou temporaires, afin de réduire le coût et l'empreinte carbone des Jeux.

Nous sommes déterminés à montrer la voie pour garantir un avenir solide au mouvement des sports d'hiver et à tous les adeptes des sports d'hiver en montagne.
Karl StossPrésident de la commission de futur hôte pour les Jeux Olympiques d’hiver

L'étude a été commandée par le CIO désireux de mieux appréhender le milieu des sports d'hiver et la manière dont cet environnement est affecté par le changement climatique, dans le but de prendre des décisions éclairées concernant les futurs Jeux.

Les chercheurs ont évalué la fiabilité climatique future des anciens sites des Jeux Olympiques d'hiver, ainsi que de nouvelles régions hôtes potentielles qui n'avaient pas été prises en compte dans les précédentes études universitaires sur l'avenir de l'organisation des Jeux Olympiques.

Ils ont également examiné les études existantes à propos de l'impact du changement climatique sur l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver à l'avenir.

En décembre 2022, la commission exécutive du CIO a défini deux critères que les futurs hôtes des Jeux Olympiques d'hiver doivent satisfaire : ils doivent afficher une fiabilité climatique ; ils doivent utiliser un maximum de sites existants et temporaires, et s’abstenir de construire de nouveaux sites spécifiquement pour les Jeux.

Le nombre de futurs hôtes potentiels évoluera au fil du temps, à mesure que de nouveaux sites sportifs seront construits pour répondre aux besoins des populations locales et que les Comités Nationaux Olympiques (CNO) tireront parti de la souplesse énoncée dans l'Agenda olympique 2020 de pouvoir proposer des épreuves ou des compétitions en dehors de la principale région hôte.

Si l'impact du changement climatique sur la géographie et l’évolution des sports d'hiver est, dans une certaine mesure, inévitable, une constatation rassurante ressort ici, à savoir que même avec un nombre réduit de sites potentiels pour l’organisation des Jeux, sous réserve d’une adaptation continue, les Jeux Olympiques d'hiver et les Jeux Paralympiques d'hiver pourront perdurer en continuant à véritablement célébrer le sport dans le monde.
Robert Steiger, professeur associéUniversité d'Innsbruck

Engagement du CIO à soutenir les efforts déployés au niveau mondial pour lutter contre le changement climatique

Le CIO s'efforce de garantir un avenir durable aux Jeux Olympiques de sorte que leurs hôtes bénéficient d’avantages pérennes, tout en réduisant leur empreinte environnementale et dans une démarche d’évolution qui tienne compte du réchauffement de la planète.

Alors que les organisateurs des précédentes éditions des Jeux Olympiques ont consenti des efforts considérables pour réduire leur empreinte carbone, à compter des Jeux Olympiques d'hiver de 2030, tous les hôtes des Jeux Olympiques d'été et d'hiver seront tenus par le CIO de réduire au minimum les émissions de carbone liées aux Jeux, tout en s'efforçant d'éliminer plus de carbone de l'atmosphère que ce que leur projet olympique n'en émet et en usant de leur pouvoir d’influence pour encourager leurs parties prenantes à prendre des mesures en faveur du climat. Le CIO use également de son influence pour encourager l’ensemble du Mouvement olympique à agir pour combattre le changement climatique, notamment par le lancement conjoint des initiatives Sports en faveur du climat des Nations Unies (UN Sports for Climate Action Framework) et Cadre d'action des sports en faveur de la nature (Sports for Nature Framework) en 2018.

En tant qu'organisation, le CIO est en bonne voie pour atteindre une réduction de ses émissions de carbone de 30 % d'ici 2024 avec, en ligne de mire, une réduction de 50 % d'ici 2030, conformément à l'Accord de Paris sur le changement climatique.

En savoir plus sur la stratégie de développement durable du CIO.