Ces dernières années, de nombreux progrès ont été réalisés au sein du Mouvement olympique afin de respecter au mieux l’égalité des genres. Des progrès qui ont abouti à la parité totale en termes d’athlètes aux Jeux Olympiques de Paris 2024 : dans moins de deux ans, autant de femmes que d’hommes participeront à la plus grande compétition sportive au monde.
Cette étape importante a pu être accomplie grâce à de nombreuses initiatives menées par le Comité International Olympique (CIO) accompagné de toutes les organisations impliquées dans le Mouvement olympique, comme le comité d’organisation de Paris 2024, les Fédérations internationales et les diffuseurs. « C’est une belle évolution », estime Ysaora Thibus, très impliquée dans le domaine de l’égalité des genres dans le sport, avant de penser aux autres défis qui pourraient être relevés. « Il y a aussi des progrès à faire avec toutes les personnes impliquées dans le sport, notamment le staff et les personnes dirigeantes. »
À l’occasion de la Journée internationale des femmes 2023, Olympics.com revient sur les progrès accomplis relatifs à l’égalité des genres.
Mouvement olympique : les réalisations en terme d’égalité des genres
- Paris 1900 : les premières femmes participent aux Jeux Olympiques, quatre ans après les premiers Jeux Olympiques de l’ère moderne à Athènes.
- En 1996, la promotion des femmes devient une mission du CIO et s'inscrit dans la Charte olympique.
- Tokyo 2020 : les Jeux les plus équilibrés en terme d’égalité des genres organisés à ce jour, avec 48,7 % des athlètes étant des femmes.
- Tokyo 2020 : après un changement de réglement autorisant un couple homme et femme pour porter le drapeau de sa délégation pendant la cérémonie d'ouverture, 91 % des Comités Nationaux Olympiques ont présenté une femme en tant que porte drapeau.
- Tokyo 2020 : trois discipline ont atteint la parité totale : BMX Racing, VTT et lutte libre.
- Beijing 2022 : les Jeux d’hiver les plus équilibrés en terme d’égalité des genres organisés à ce jour, avec 45 % des athlètes étant des femmes.
- Paris 2024 : sur les 10 500 athlètes participants, 5250 seront des femmes et 5250 seront des hommes. Ce seront les premiers Jeux Olympiques paritaires en termes d'athlètes.
- Les femmes représentent actuellement 40% des membres du CIO. Elles étaient 21 % au début de l’agenda olympique 2020.
- Jeux Olympiques de la Jeunesse : Les Jeux Olympiques de la Jeunesse de Buenos Aires 2018 et les Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver de Lausanne 2020 ont atteint la parité totale en terme de participation d'athlètes (2 000 athlètes par genre en 2018 et 936 athlètes par genre en 2020).
- Les femmes siégeant à la Commission exécutive (CE) du CIO représentent 33,3 % du nombre total, contre 26,6 % avant l’agenda olympique 2020.
- 50 % des membres des commissions du CIO sont des femmes depuis 2022, contre 20,3 % avant l’agenda olympique 2020. Un record de 13 sur 31 commissions sont présidées par des femmes en 2022.
Les engagements de Paris 2024 pour l’égalité des genres
À ce jour, seules 1 % des infrastructures sportives portent des noms de femmes. Pour contribuer à changer la donne, 70 collectivités labellisées « Terre de Jeux 2024 », sous l’impulsion de Paris 2024, s’engagent à (re)nommer leurs complexes sportifs avec des noms de personnalités féminines.
Ce 8 mars, Journée internationale des femmes, la commune de Livry-Gargan (93) inaugure son terrain de football « Marianne Mako », en hommage à cette figure du journalisme sportif décédée en 2018.
En tant qu’organisateur du plus grand événement sportif au monde, Paris 2024 agit pour renforcer la place des femmes dans le sport. Alors qu’en 1900 les Jeux de Paris étaient les premiers à accueillir des athlètes féminines, la France s’apprête cette fois à organiser les premiers Jeux Olympiques paritaires en termes de nombre d’athlètes. Après avoir choisi un visage de femme comme emblème, Paris 2024 a défini un calendrier des épreuves olympiques et paralympiques veillant tout particulièrement à l’équilibre des genres pour les sessions de « prime time » afin de valoriser les athlètes et le sport féminin auprès du public, notamment des jeunes filles.
« Parce que l'égalité passe aussi par la visibilité, un enjeu crucial est celui de la féminisation des noms des infrastructures sportives », a déclaré Tony Estanguet, président de Paris 2024. « Merci aux collectivités qui s’engagent à nos côtés et qui, à travers ces actions symboliques à la fois fortes et concrètes, contribuent à un sport plus inclusif et paritaire. »
Les défis à venir pour le Mouvement olympique
S’il y aura le même nombre d’athlètes hommes et femmes à Paris 2024, il existe toujours un écart considérable dans l’entourage de l’athlète, avec les femmes occupant des rôles de leader comme les Chef de mission ou entraîneures. À Tokyo 2020, seuls 13 % des coachs étaient des femmes, tandis qu’elles étaient 10 % à Beijing 2022.
Le CIO a lancé de nombreuses initiatives pour faire évoluer la situation, en collaboration avec les Fédérations internationales, les CNOs et les comités d’organisation pour faciliter l’accès à des rôles de coachs pour les femmes, comme le programme WISH (Women in Sport High Performance Pathway), fondé par la Solidarité Olympique. Le programme vise à fournir une formation pour 100 entraîneures jusqu’aux Jeux de Paris.
Le CIO s’est également engagé à aller un peu plus loin en implémentant un ambitieux plan 2021-2024.
En mai 2021, le CIO a approuvé 21 objectifs en matière d’égalité des genres et d’inclusion pour 2021-2024. Ces objectifs s’appuient sur les progrès réalisés dans le cadre de l'Agenda olympique 2020 et du projet d’analyse sur la question de l’égalité des genres du CIO. Ils définissent des actions pour contribuer à la mise en œuvre de la recommandation 13 de l’Agenda olympique 2020+5.
Sur la base de consultations avec des parties prenantes internes et externes, et compte tenu du contexte mondial, les objectifs s’articulent autour de cinq domaines d’intervention : la participation, le leadership, la sécurité du sport, l’image et l’allocation des ressources, et sont classés dans les trois domaines de responsabilité du CIO : Le CIO en tant qu’organisation, le CIO en tant que propriétaire des Jeux Olympiques et le CIO en tant que leader du Mouvement olympique.