Les organisations sportives s'engagent à protéger la nature au moyen d'un nouveau cadre
Vingt-trois organisations sportives, dont le Comité International Olympique (CIO) en tant que partenaire fondateur, et le comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, ont signé aujourd'hui le tout premier cadre "Sports for Nature" ("Le sport au service de la nature"). Les signataires du cadre s'engagent à adhérer à quatre principes clés qui permettront de protéger la nature et de contribuer aux nouveaux objectifs mondiaux en matière de biodiversité, sur lesquels les gouvernements devraient se mettre d'accord plus tard cette semaine lors de la 15e Conférence des parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies à Montréal.
Créé conjointement par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le CIO et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), en collaboration avec le secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (CDB), le cadre "Sports for Nature" ("Le sport au service de la nature") vise à mettre en place une action transformatrice pour la nature dans tous les sports d'ici 2030 et après.
Le cadre rassemble les fédérations de sport, les ligues, les clubs et les événements dans un engagement à protéger la nature contre les dommages causés aux espèces et habitats importants, à restaurer les écosystèmes clés, à mettre sur pied des chaînes d'approvisionnement durables et à éduquer et inspirer les membres de la communauté sportive au sens large pour qu'ils agissent en faveur de la nature.
En plus du CIO, les signataires fondateurs du cadre comprennent :
- le comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ;
- le Comité National Olympique espagnol ;
- le Comité National Olympique de Papouasie-Nouvelle-Guinée ;
- la Fédération internationale de canoë (ICF) ;
- la Fédération internationale de tennis de table (ITTF) ;
- l'Union Cycliste Internationale (UCI) ;
- World Rowing (FISA) ;
- World Sailing ;
- Fédération mondiale de skateboard ;
- Fédération internationale de course d'orientation (IOF) ;
- la Fédération internationale de ski nautique et wakeboard (IWWF) ;
- la Fédération internationale de sambo (FIAS) ;
- la Fédération Internationale du Sport Universitaire (Jeux mondiaux universitaires – FISU) ;
- la Fédération mondiale de squash (WSF) ;
- England Squash ;
- le club de sport AlUla ;
- Forest Green Rovers ;
- The Ocean Race ;
- We Play Green ;
- E1 Series ;
- Extreme E
- Ultra Trail du Mont-Blanc (UTMB).
Les signataires du cadre s'engagent à élaborer et à mettre en œuvre des plans d'action pour chacun des quatre principes. Ils rendront compte de leurs progrès chaque année à un groupe d'experts, lequel cnfirmera que les actions entreprises sont non seulement fiables, mais aussi efficaces. Au nom des partenaires fondateurs, l'UICN dirigera la coordination avec les signataires du cadre et leur fournira un soutien technique, des outils et des formations en partenariat avec la Fondation Sails of Change, laquelle se consacre à la protection et à la régénération de la biodiversité.
"Il est urgent d'enrayer la perte de biodiversité d'ici 2030 et tous, y compris les secteurs du sport et des loisirs, doivent jouer un rôle. Le cadre "Sports for Nature" est un pas dans la bonne direction. Merci au CIO, à l'UICN et au PNUE d'avoir uni leurs forces sous l'égide de la Convention sur la diversité biologique pour lancer cette initiative novatrice visant à faire agir les acteurs du sport au niveau mondial en faveur de la biodiversité. Il est encourageant de voir ce niveau d'engagement de la part des fédérations de sport, des ligues, des clubs et des événements, et je mets au défi toutes les organisations sportives de suivre l'exemple en prenant des mesures urgentes en faveur de la biodiversité", a déclaré Elizabeth Mrema, secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique.
Ainsi que l'a rappelé Tricia Smith, membre du CIO qui participait au lancement du cadre : "Le CIO estime que tout un chacun a la responsabilité de prendre soin de la planète. En tant que partenaire fondateur du cadre "Sports for Nature", nous voulons aider la communauté sportive à limiter tout impact négatif sur la nature et à inspirer des actions positives dans ce domaine." Et de poursuivre : "Cet engagement s'appuie sur le succès de l'accord-cadre des Nations Unies "Le sport au service de l'action climatique" et sur les efforts déployés par le CIO pour faire face aux crises du climat et de la biodiversité : réduction de moitié des émissions d'ici 2030, engagement à ne pas construire d'installations olympiques permanentes dans les zones protégées, mise en place de normes environnementales élevées pour notre approvisionnement en nourriture et création d'une forêt olympique pour aider à restaurer les terres dégradées au Mali et au Sénégal."
"Quiconque a déjà fait une course dans une forêt ou navigué sur un lac sait à quel point le sport est étroitement lié à la nature. Dans le même temps, les sports ont également un impact sur la nature de diverses manières. Ce cadre entend aider les organisations sportives à comprendre leurs interactions avec la nature et à prendre des mesures pour réduire les impacts négatifs dans leurs opérations et leurs chaînes d'approvisionnement, et à contribuer activement à un avenir positif pour la nature. L'UICN est fière de mettre son expertise au service du sport pour soutenir ces efforts", a indiqué Stewart Maginnis, directeur général adjoint de l'UICN.
Susan Gardner, directrice des écosystèmes au PNUE, a confié pour sa part : "Au cours de cette saison, déjà huit grands événements de sports d'hiver ont dû être annulés car les terrains de sport que nous considérions comme acquis fondent au sens littéral du terme. Nous espérons que ce nouveau cadre pourra obtenir le soutien de l'ensemble de la famille du sport pour agir en faveur de la nature : le temps nous est compté."
Dona Bertarelli, sportive, philanthrope, membre du programme des 'parrains de la nature' de l'UICN et fondatrice de Sails of Change, a commenté quant à elle : "Les organisateurs sportifs, les administrateurs, les clubs, les participants, les sponsors et les supporteurs souhaitent de plus en plus que le sport devienne un contributeur net à la protection et à la restauration de la nature. Le nouveau cadre "Sports for Nature" aidera les sports non seulement à atténuer leur impact négatif sur la biodiversité, mais aussi à avoir une contribution positive pour la nature."
Enfin, Tony Estanguet, président du comité d'organisation des Jeux de Paris 2024, a expliqué : "Paris 2024 se réjouit à la perspective de prendre part à cette initiative, car nous pensons que le sport peut et doit faire la différence. Face aux défis d'aujourd'hui, Paris 2024 prend ses responsabilités en s'appuyant massivement (95 %) sur des sites sportifs existants ou temporaires afin de réduire son impact, en choisissant des cadres naturels pour éviter l'imperméabilisation des sols, et en incluant des principes étendus de protection de la nature pour tous ses achats. Ces efforts, ainsi que d'autres en faveur de la protection de la nature, ont commencé en 2015, au début du processus de conception du projet olympique de Paris, et seront appliqués à toutes nos activités jusqu'en 2024, avec un accent fortement placé sur l'héritage."
Note aux rédacteurs :
- Plus de 100 représentants de Fédérations Internationales, de Comités Nationaux Olympiques, d'associations régionales et nationales, d'équipes et d'athlètes de la région, ainsi que des experts du monde universitaire, d'organisations non gouvernementales, des conseillers scientifiques et des consultants en durabilité du sport, ont apporté leur contribution au cadre "Sports for Nature". Ces contributions ont été recueillies lors de six consultations officielles en novembre 2022, ainsi que par le biais d'un formulaire en ligne et de consultations individuelles.
- Le cadre "Sports for Nature" se fonde sur l'accord-cadre des Nations Unies "Le sport au service de l'action climatique", lequel a été lancé conjointement par ONU Changement climatique et le CIO en 2018.
- Comme l'a souligné le rapport "Sports for Nature" du PNUE publié en novembre 2022, la majorité des organisations sportives interrogées – environ 70 % – ont déclaré être intéressées par une action en faveur de la nature, dans le droit fil de celle que certaines ont déjà entreprise en faveur du climat. Cependant, elles ont également déclaré avoir besoin de plus d'assistance technique et de conseils pour savoir par où commencer.
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UICN : Relations médias UICN, press@iucn.org
PNUE : Benjamin Thomas Davies, Benjamin.davies@un.org
CIO : Service de presse du CIO, pressoffice@olympic.org