L'ORF et l'équipe olympique des réfugiés reçoivent le Prix Princesse des Asturies 2022 pour le sport

La présentation au théâtre Campoamor d'Oviedo, en Espagne, était présidée par Leurs Majestés le Roi et la Reine d'Espagne, accompagnés de Leurs Altesses Royales Leonor, Princesse des Asturies, et l'Infante Sofía.

"L'Olympic Refuge Foundation et l'équipe olympique des réfugiés nous rappellent que le sport, la compétition d'élite et le Mouvement olympique servent aussi à se souvenir, à refléter et à atténuer – dans la mesure du possible – la dure réalité que vivent tant de personnes dans le monde", a déclaré Sa Majesté le Roi d'Espagne dans son discours.

Il a ajouté : "Le mot réfugié est l'un de ces termes qui provoquent un profond désespoir chez la personne qui l'entend. Parce que les réfugiés du monde ont tout perdu, contraints de quitter leur maison, leur pays pour des raisons indépendantes de leur volonté et toujours dans des circonstances dramatiques, mettant même leur vie en danger. Nous sommes appelés à être solidaires pour qu'ils puissent poursuivre leurs ambitions personnelles. C'est ce que font cette fondation et l'équipe olympique des réfugiés en soutenant des athlètes de différents pays du monde entier afin qu'ils puissent reprendre leur activité dans des conditions décentes et participer à des compétitions sportives. Nous souhaitons beaucoup de succès à Eldric Sella et Masomah Ali Zada, qui sont avec nous cet après-midi, et nous les encourageons à continuer à se battre pour leurs rêves. Enfin, nous remercions le président du Comité International Olympique, Thomas Bach, pour son soutien, son leadership et son énergie".

Son Altesse Royale Leonor a déclaré pour sa part : "Cela me préoccupe aussi de savoir que des athlètes ne peuvent pas s'entraîner et progresser dans leur carrière parce qu'ils ont été contraints de fuir leur pays. Aussi est-ce là une belle initiative. Depuis quelques années maintenant, les athlètes dans cette situation ont la possibilité de poursuivre leur entraînement afin de participer aux Jeux Olympiques, grâce à l'équipe olympique des réfugiés et à sa fondation".

"Nous, les jeunes, sommes conscients que la situation actuelle n'est pas facile, que le monde a changé et continue de changer, et que la meilleure façon de progresser est de conserver l'enthousiasme d'apprendre, de prendre des responsabilités et de se donner les moyens d’agir, d'apprendre de ceux qui savent, de ceux qui font leur travail impeccablement, souvent en silence". C'est pourquoi, les jours comme aujourd'hui, écouter, admirer et reconnaître l'excellence de nos lauréats nous donne le sentiment que les choses peuvent toujours changer pour le mieux".

Le prix est décerné en reconnaissance des possibilités que l'ORF et l'équipe olympique des réfugiés offrent aux jeunes déplacés, partout dans le monde, d'avoir accès à la pratique sportive et de s'épanouir pleinement.

"Les plus hautes valeurs du sport"

Le jury – présidé par l'Espagnol Abel Antón, double champion du monde de marathon – a souligné "les possibilités qui sont offertes aux athlètes vivant dans des zones de conflit et autres lieux où leurs droits humains sont violés et où ils sont empêchés d'exercer leurs activités sportives et personnelles".

Le jury a également relevé que l'équipe olympique des réfugiés "illustre les plus hautes valeurs du sport, telles que l'intégration, l'éducation, la solidarité et l'humanité, et envoie un message d'espoir au monde entier".

Le président du CIO, Thomas Bach, a réagi ainsi : "Nous sommes très honorés et touchés d'avoir reçu ce soir le Prix Princesse des Asturies pour le sport lors de cette impressionnante cérémonie traditionnelle. Lorsque nous avons vu la crise des réfugiés se dérouler en 2015, je me suis dit qu'il devait y avoir beaucoup de jeunes athlètes qui caressaient le rêve olympique et qui étaient sur le point de perdre ce rêve. Nous voulions les aider à faire de leur rêve une réalité. Et c'est pourquoi le CIO a créé l'équipe olympique des réfugiés. Ces athlètes n'avaient plus de drapeau, plus d'hymne et plus de maison. Nous leur avons donné l'hymne olympique, le drapeau olympique et une maison dans le village olympique. Ce faisant, nous avons montré à la planète entière que les réfugiés sont un enrichissement pour la société et nous avons envoyé un message fort d'espoir au monde. Après le succès de la toute première équipe olympique des réfugiés aux Jeux Olympiques de Rio 2016, nous avons voulu renforcer notre soutien pour tous les réfugiés, et pas seulement pour les athlètes d'élite. C'est pourquoi nous avons créé l'Olympic Refuge Foundation, qui propose des programmes donnant accès au sport aux jeunes déplacés et réfugiés dans leurs communautés d'accueil à travers le monde, avec l'objectif d'atteindre un million d'entre eux d'ici 2024."

"Quand je suis arrivée en France et que j'ai appris l'existence de l'équipe olympique des réfugiés du CIO, j'étais vraiment heureuse", a confié Masomah Ali Zada, qui est originaire d'Afghanistan et vit aujourd'hui en France. "Avec l'équipe olympique des réfugiés, je pouvais représenter le monde, je pouvais représenter la paix et je pouvais représenter tous les réfugiés qui ont dû quitter leur pays. Nous avons tous dû quitter notre pays, mais nous avons tous trouvé le courage de surmonter les difficultés, de tout recommencer et de devenir plus forts. L'équipe olympique des réfugiés a une signification très forte. Elle envoie un message d'espoir à tous les réfugiés et aux enfants des camps de réfugiés. Aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, le rêve est devenu réalité pour moi".

"Nous sommes venus à Tokyo en tant qu'équipe et ce lien fort entre nous restera à jamais", a déclaré pour sa part Eldric Sella, originaire du Venezuela et vivant en Uruguay. "Enfant, j'ai toujours rêvé de participer aux Jeux Olympiques. Je n'ai jamais renoncé à ce rêve, même si j'ai dû quitter mon pays et traverser des moments difficiles jusqu'à ce que je puisse m'installer en Uruguay. Je suis tellement reconnaissant d'avoir eu l'occasion de concourir avec les meilleurs athlètes de la planète et d'avoir pu montrer que les réfugiés peuvent accomplir beaucoup de choses si le monde croit en eux. Je n'ai jamais été aussi déterminé à aller à Paris. Je vais m'entraîner dur et surtout continuer à promouvoir le pouvoir du sport et ce qu'il peut apporter à un athlète réfugié comme moi, mais aussi à des millions de jeunes déplacés dans le monde."

Le vice-président du CIO, Juan Antonio Samaranch, et le président du Comité National Olympique d'Espagne, Alejandro Blanco, ont accompagné le président du CIO durant son séjour à Oviedo.

Pendant qu'il était dans les Asturies, le boxeur Eldric Sella a visité un centre d'entraînement pour athlètes d'élite à Gijón. Il était accompagné de Lydia Murungi, responsable du programme phare de l'ORF "Game Connect" en Ouganda, qui vise à renforcer, grâce au sport, la santé mentale et le bien-être des jeunes déplacés. Avec Ali Zada, Eldric Sella a également rencontré des écoliers locaux afin de partager leurs histoires et leurs expériences olympiques. À cette occasion, ils étaient accompagnés du président du CIO, Thomas Bach, et du président du CNO espagnol, Alejandro Blanco.

Un message d'espoir

Le CIO aide les réfugiés par le sport depuis 1994, en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). En 2015, le CIO a créé la toute première équipe olympique des réfugiés. Celle-ci a participé aux Jeux Olympiques de Rio 2016 avec 10 athlètes – originaires d'Éthiopie, du Soudan du Sud, de Syrie et de la République démocratique du Congo. Elle a envoyé un message d'espoir et d'intégration à des millions de personnes déplacées de force partout dans le monde, inspirant la planète par leur force de caractère.

À la suite du succès rencontré par l'équipe, un programme de la Solidarité Olympique a été spécialement créé pour soutenir 56 athlètes réfugiés prometteurs de 13 pays en vue des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, auxquels l'équipe olympique des réfugiés a participé une fois de plus, avec 29 athlètes dans 12 sports. Le CIO a annoncé depuis que l'équipe serait maintenue pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.

À ce jour,47 athlètes ont obtenu une bourse olympique pour athlètes réfugiés ; ces bourses les aident à s'entraîner en vue de leur éventuelle sélection pour l'équipe olympique des réfugiés que le CIO formera pour les Jeux de Paris 2024. Ces athlètes sont soutenus par la Solidarité Olympique et gérés par l'ORF. L'ORF veille à ce que tous les athlètes bénéficient d'un soutien après leur parcours olympique, qu'ils se rendent ou non aux Jeux.

Soutien aux jeunes déplacés 365 jours par an

Créée par le CIO en 2017, l'ORF a pour objectif de contribuer à améliorer la qualité de vie des enfants et des jeunes déplacés et défavorisés dans le monde entier en aménageant des lieux sûrs pour qu'ils puissent jouer et pratiquer un sport. En travaillant en étroite collaboration avec le HCR ainsi que les partenaires et autorités locales sur le terrain, l'ORF propose des activités sportives et des projets de développement social pouvant être mis en œuvre de manière durable dans ces lieux sûrs.

Depuis son lancement, l'ORF a coordonné 13 programmes dans dix pays dont la Jordanie, le Kenya, le Mexique, l'Ouganda, le Rwanda, la République démocratique du Congo et la Turquie. À ce jour, plus de 200 000 jeunes ont bénéficié de programmes sportifs conçus pour améliorer leur bien-être et leur intégration sociale. L'ORF a pour vocation de donner accès au sport à un million de jeunes déplacés de force d'ici à 2024.

Une histoire riche

Les prix annuels Princesse des Asturies ont été créés en 1981 (sous le nom de prix Prince des Asturies) pour honorer des personnes, des entités ou des organisations du monde entier qui ont accompli des réalisations remarquables dans le domaine des sciences, des sciences humaines et des affaires publiques.

Le Comité International Olympique est une organisation internationale non gouvernementale, civile et à but non lucratif, composée de volontaires, qui s'engage à bâtir un monde meilleur par le sport. Il redistribue plus de 90 % de ses revenus au mouvement sportif au sens large, soit chaque jour l'équivalent de 4,2 millions de dollars (USD) pour aider les athlètes et les organisations sportives à tous les niveaux dans le monde.

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