Farida Abaroge et Kasra Mehdipournejad : rencontre avec les deux porte-drapeaux de l’équipe olympique des réfugiés du CIO lors de la cérémonie de clôture de Paris 2024
Les deux athlètes qui porteront le drapeau olympique au nom de l’équipe olympique des réfugiés (EOR) formée par le CIO lors de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Paris 2024 sont la coureuse du 1 500 m Farida Abaroge et le taekwondoïste Kasra Mehdipournejad. À eux deux, ils représenteront fièrement les 37 athlètes de l’équipe EOR en lice à Paris 2024, incarnant un puissant symbole d’espoir et d’inclusion pour les 120 millions de personnes déplacées à travers le monde.
Pendant les deux semaines d’épreuves, les athlètes ont donné le meilleur d’eux-mêmes sur l’aire de compétition, accomplissant leurs rêves de se hisser sur la scène olympique. Parmi les plus belles de ces réalisations, on peut retenir la première médaille olympique jamais remportée par un membre de l’EOR, à savoir la boxeuse Cindy Ngamba, laquelle a décroché le bronze lors d’un moment historique pour cette équipe qui a fait son entrée lors des Jeux Olympiques de Rio 2016. Cindy a été l'un des porte-drapeaux de l'EOR lors de la cérémonie d'ouverture.
Deux parcours différents, un même rêve olympique
Farida Abaroge a grandi à Jimma, en Éthiopie. Elle est férue de course à pied, de football et de karaté. Contrainte de fuir son pays très jeune, elle a traversé de nombreux pays, avant de finalement arriver en France où elle a demandé l’asile. Depuis, elle y a trouvé refuge. Elle a découvert la course à pied une fois en France et n’a pas tardé à dévoiler une passion et un talent naturel pour ce sport. En tant que bénéficiaire d’une bourse pour athlètes réfugiés, Farida s’entraîne à Strasbourg.
“Je suis loin de ma famille, j’ai quitté mon pays et aujourd’hui, je me retrouve seule. Mais je ne vais pas lâcher maintenant, après tout ce que j’ai traversé. Grâce à mon rêve, je n’ai jamais renoncé”, a déclaré Farida.
Contraint de quitter son pays natal, Kasra Mehdipournejad vit aujourd’hui en Allemagne, où il s’entraîne. Ces dernières années, il a enchaîné les succès, s’adjugeant des médailles d’or aux opens des Pays-Bas et de Belgique en 2018, ainsi que l’or et l’argent respectivement lors des opens de Pologne et d’Autriche en 2019. Dernièrement, il a représenté l’équipe européenne des réfugiés aux Jeux européens en Pologne.
Interrogé sur les motifs qui le poussent à continuer à s’entraîner, il explique que c’est pour les femmes de sa vie : “D’abord, ma mère. Et ensuite, mon épouse”. Cette dernière est également une championne de taekwondo qui a remporté de multiples championnats en Asie.
Une femme et un homme pour porter le drapeau lors de la cérémonie d’ouverture
C’est à Tokyo 2020 que, pour la première fois, le CIO a donné à tous les Comités Nationaux Olympiques (CNO) présents l’occasion d’adresser un message fort en faveur de Jeux Olympiques inclusifs, en accordant une importance égale aux femmes et aux hommes. Les directives protocolaires du CIO ont été modifiées en conséquence, de manière à permettre à deux athlètes, un homme et une femme, de chaque CNO de porter ensemble le drapeau lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques d’été.
Équipe olympique des réfugiés
Face à la crise mondiale des réfugiés qui a entraîné le déplacement de près de 65,3 millions de personnes dans le monde, le président du CIO, Thomas Bach, annonçait, lors de l'Assemblée générale des Nations Unies en octobre 2015, la création d'une équipe olympique des réfugiés – la première du genre – pour les Jeux Olympiques de Rio 2016.