Un an après les Jeux, c'est le début d'une nouvelle vie pour les sites de Tokyo 2020
Du tir à l’arc au canoë, en passant par le skateboard et le hockey, un an après le report des Jeux Olympiques et Paralympiques, les tokyoïtes profitent déjà d’un héritage sportif et architectural construit sur le principe des "3R" : "Réduire / Réutiliser / Recycler". Dès la sélection de Tokyo en tant que ville hôte en 2013, les organisateurs ont clairement indiqué qu’ils souhaitaient utiliser les Jeux comme catalyseur du réaménagement urbain à Tokyo.
Conformément à la feuille de route stratégique du CIO, en matière de durabilité, les hôtes olympiques sont tenus d'utiliser de manière optimale les sites existants et de réduire au minimum les nouvelles constructions. Seuls huit des 43 sites de compétition des Jeux de Tokyo 2020 ont été construits à partir de rien, 10 étaient temporaires et 25 étaient déjà utilisés. Des installations sportives historiques telles que l’emblématique Nippon Budokan - foyer spirituel des arts martiaux japonais - et le stade national Yoyogi, célèbre pour sa conception unique et son toit suspendu, côtoyaient de nouveaux sites, notamment le Centre aquatique, construit avec les dernières technologies en matière d’économie d’énergie.
Le nouveau stade olympique a été conçu pour laisser entrer autant d'air que possible, afin de permettre un refroidissement naturel à l’aide d’avant-toits géants inspirés de l’architecture japonaise traditionnelle. Au sein du village olympique, une "place du village" commune a été construite à partir de 40 000 pièces de cyprès, de cèdre et de mélèze japonais, provenant de sources durables. Tous ces conifères ont été "empruntés" aux gouvernements locaux à travers le pays et leur ont déjà été retournés pour être utilisés dans des projets de construction locaux, notamment des écoles et des parcs.
Comme à l'accoutumée, les sites ont été fermés après les Jeux pour laisser aux entrepreneurs le temps de démanteler et d’enlever les structures temporaires en toute sécurité. Mais à peine trois mois après la cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques de Tokyo 2020, le terrain de tir à l’arc du parc Yumenoshima Park Archery Field a été rouvert au public, accueillant des compétitions et des "journées d'initiation" pour permettre aux citoyens de s'essayer à ce sport pour la première fois. Accessible à l'ensemble de la population, la pelouse du site est devenue une zone de loisirs et de détente.
À nouveau utilisé !
Trois autres lieux ont ouvert leurs portes au public. Non loin du centre-ville, la voie navigable Sea Forest Waterway - qui accueillait les épreuves d’aviron et de canoë - s’avère déjà un lieu de loisirs et de détente. En outre, des compétitions internationales ont déjà été programmées. La Sea Forest Waterway prévoit d’accueillir pour l’année en cours, 70 événements afin de permettre à la population de pratiquer des sports nautiques ainsi que 150 événements de remise en forme.
Sur le front de mer de la baie de Tokyo, le Oi Hockey Stadium avec sa surface de jeu d'un bleu vif, conçue à partir de bioplastiques (polyéthylène) provenant de matières premières renouvelables, a également rouvert ses portes au public. Il s'agit de l’un des rares stades de hockey ouvert au public au Japon et la demande pour ce lieu devrait augmenter car l’organe directeur du hockey cherche à mettre en avant et à promouvoir ce sport. D’autres sports de plein air devraient également tirer profit de ce complexe de 15 000 places.
Dans l'intervalle, le Kasai Canoe Slalom Centre - le premier parcours artificiel de slalom en canoë au Japon - a déjà accueilli les championnats nationaux et a ouvert ses portes aux écoles, avec la réouverture totale au public, y compris pour l'épreuve de rafting. Cette réouverture est prévue pour coïncider avec le premier anniversaire des Jeux. Parallèlement, le Ariake Urban Sports Park - une installation sportive de plein air conçue spécialement pour accueillir les épreuves de BMX, de BMX freestyle et de skateboard - devrait également rouvrir à l'occasion d’un événement spécial mettant en vedette certains des meilleurs skateurs de park et de street au Japon.
Loin des sites sportifs, le village olympique de Tokyo 2020 - célèbre pour ses lits en carton recyclable et son système énergétique alimenté à l’hydrogène - accueillera bientôt ses premiers résidents permanents. Après les Jeux, des centaines de travailleurs se sont rendus sur le site avec pour mission sa transformation en un complexe d’écoles, de magasins, d’appartements, de restaurants et autres installations. Désormais connu sous le nom de Harumi Flag, ce projet de développement public et privé comprend des complexes résidentiels et commerciaux, y compris des garderies, ainsi que des centres de bien-être pour les personnes âgées.
L’approvisionnement du village en hydrogène - acheminé par un réservoir souterrain provenant d’une station de production voisine destiné à fournir de la chaleur, de l’eau chaude et de la lumière dans les dortoirs, les cafétérias et les installations d’entraînement pour 11 000 athlètes - a été conservé.
Construit sur un terrain restauré, initialement prévu pour les Jeux Olympiques de 1940, lesquels furent annulés, le site du village de 18 hectares a suscité un intérêt considérable. Quelque 4 145 appartements rénovés sont à vendre dans les bâtiments anciennement réservés à l'hébergement des athlètes, et les immeubles comprennent également une nouvelle "station plurimobilité" composé d'un échangeur de transport public, un système libre-service de location de vélo et un port de ferrys. Les caractéristiques en matière de conception telles que l’accessibilité et les portes adaptées aux fauteuils roulants ont été conservées. Quarante mille mètres carrés - soit 40 % de la superficie totale - sont consacrés aux espaces verts. Il n’est donc pas étonnant que deux ans avant même que les Jeux n'aient lieu, environ 1 500 habitants de Tokyo avaient déjà manifesté leur intérêt à emménager dans le complexe.
Il a toujours été question que l'édition des Jeux de Tokyo 2020 soit davantage que deux semaines de réalisations sportives. Aujourd'hui, le gouvernement métropolitain de Tokyo (TMG) s'appuie également sur l'héritage des Jeux en déployant un effort concerté pour encourager davantage une pratique sportive et veiller à ce que les sites attirent autant de participants que possible en maximisant leur potentiel sportif et culturel.
“Les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 ont été un succès retentissant pour les athlètes et le public local et international, malgré la pandémie de coronavirus", a déclaré le président Thomas Bach. "Les Jeux ont également créé un héritage indispensable pour leurs hôtes, contribuant à accroître la participation sportive à Tokyo. Nous félicitons le TMG pour cette réalisation fabuleuse et nous nous réjouissons de son projet visant à tirer parti de cet héritage en promouvant davantage l’activité sportive dans la ville."