Renforcer l'autonomie des femmes entraîneures : exemples de réussites à Paris 2024

Parmi les entraîneurs qui font tomber les barrières aux Jeux Olympiques de Paris 2024 figurent 10 femmes inspirantes qui ont participé au programme WISH (Women in Sport High-Performance Pathway), une initiative du Comité International Olympique (CIO) qui vise à remédier à la sous-représentation féminine dans l'entraînement de haut niveau. Ces femmes s'épanouissent aujourd'hui en tant qu'entraîneures à Paris, inspirant d'innombrables autres à suivre leurs traces.

Paris 2024 GB, Gymnastique Artistique, compétition par équipes Femmes - Finale, Simone BILES (USA) 1ère
© CIO/John Huet

À Paris 2024, les femmes entraîneures ont marqué les esprits avec des résultats brillants et des premières olympiques.

À titre d’exemple, Emilie Bydwell est entrée dans l'histoire en devenant la première femme entraîneure d'une équipe de rugby à sept – hommes ou femmes – aux Jeux Olympiques, et a conduit l'équipe féminine des États-Unis à la médaille de bronze, qui était la première médaille olympique du pays dans ce sport.

Cécile Landi a entraîné la star américaine de la gymnastique Simone Biles, qui a remporté trois médailles d'or, ainsi que sa coéquipière Jordan Chiles, qui a décroché l'or et le bronze. Des femmes ont également entraîné des athlètes masculins. Jane Figuerido a aidé les Britanniques Tom Daley et Noah Williams à remporter une médaille d'argent dans l'épreuve masculine du plongeon synchronisé haut vol 10 m, tandis que Mel Marshall a aidé Adam Peaty à décrocher l'argent dans le 100 m brasse.

© Getty Images - Thomas Daley, porte-drapeau de l'équipe de Grande-Bretagne, pose pour une photo avec son entraîneur Jane Figueiredo lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 le 26 juillet 2024 à Paris, France.

Si les Jeux de Paris 2024 marquent un tournant en devenant les premier Jeux Olympiques à afficher une parité totale sur l’aire de compétition, le nombre d'entraîneurs masculins et féminins aux Jeux est quant à lui beaucoup moins équilibré. À Tokyo 2020, seuls 13 % des entraîneurs étaient des femmes. Alors que le Mouvement olympique s'efforce d'atteindre l'égalité des genres à tous les niveaux dans le sport, le programme WISH, financé par la Solidarité Olympique, est un élément clé de la stratégie du CIO pour relever ce défi.

Lancé en 2022 à la suite d'un projet pilote réussi, le programme WISH a proposé des séances de formation et de mentorat à quatre promotions comprenant 123 entraîneures issues de 22 sports et de 60 pays. Le programme, d'une durée de 21 mois, comprend également un atelier d'une semaine en résidence à l'Université de Hertfordshire. Dix de ces entraîneures, représentant neuf pays et neuf sports, sont aujourd'hui en poste à Paris 2024. Elles ont montré à quel point le soutien du programme WISH était crucial pour les aider à se sentir mieux équipées pour jouer leur rôle essentiel aux Jeux.

"J'ai beaucoup plus confiance en moi"

L'entraîneure d'athlétisme irlandaise Noelle Morrissey fait partie de la troisième promotion WISH. Elle a obtenu son diplôme au début de l'été et accompagne son athlète, la coureuse de 100 m haies Sarah Lavin, à ses deuxièmes Jeux Olympiques. Elle estime que l'expérience qu'elle a acquise grâce au programme WISH l'a aidée à se sentir à sa place à ce niveau.

"Après le premier jour passé à WISH avec les autres femmes, il n'était plus question de "Je ne peux pas". Au lieu de cela, c'était : Comment est-ce que je peux faire ?", a-t-elle indiqué. "Parfois, j'ai l'impression [qu’en tant que femmes] nous devons mettre les points sur les i et faire toutes ces choses avant de nous mettre en avant. [Le programme WISH] nous dit en quelque sorte : "Saisissez votre chance, mettez-vous en avant – vous êtes assez bonnes."

Noelle Morrissey estime que l'acquisition d'un ensemble de compétences plus globales et la mise en réseau avec des entraîneurs d'autres sports et d'autres pays ont élargi ses horizons. Elle pense être une entraîneure plus confiante et plus efficace qu'elle ne l'était il y a trois ans.

"Je suis une personne très différente ici de ce que j'étais à Tokyo", a-t-elle reconnu. "J'ai beaucoup plus confiance en moi. Maintenant, je veux vraiment aider d'autres femmes à devenir entraîneures au plus haut niveau. J'ai vu ce que [le programme WISH] a fait pour d'autres femmes ; j'ai vu la confiance qu'il leur a donnée, et je pense que c'est incroyable."

© Getty Images - Megan Havers de l'équipe de Grande-Bretagne (à droite) célèbre avec son entraîneur Naomi Folkard (à gauche) lors du concours individuel de tir à l'arc féminin 1/16 contre Amélie Cordeau de l'équipe de France le cinquième jour des Jeux Olympiques de Paris 2024 à l'Esplanade des Invalides le 31 juillet 2024 à Paris, France.

"Je me sentais vraiment prête"

La quintuple olympienne Naomi Folkard a participé à ses derniers Jeux à Tokyo 2020, mais était présente à Paris 2024 dans un nouveau rôle de coach en performance pour l'équipe britannique de tir à l'arc. Elle a fait partie de la deuxième promotion WISH et reconnaît que le programme l'a aidée à se sentir mieux préparée à son rôle à Paris.

"Nous avons eu beaucoup de compétitions internationales avant Paris 2024, ce qui nous a aidées, mais après WISH, je me suis vraiment sentie prête", a-t-elle expliqué.

"Je pense que l'aspect organisationnel a été très utile. Lorsque les journées sont si longues, comment faites-vous pour prendre soin de vous ? Comment vous organisez-vous pour pouvoir parler à votre famille ? Ce genre de compétences est vraiment important pour moi et pour me permettre de donner le meilleur de moi-même pendant les Jeux."

Naomi Folkard dit avoir remarqué une évolution positive chez les entraîneurs dans le sport de haut niveau par rapport à l'époque où elle était athlète.

"Je l'ai remarqué lorsque j'étais athlète : il y a beaucoup plus d'anciens athlètes masculins que féminins qui se lancent dans l'entraînement", a-t-elle indiqué. "Et c'était l'une de mes préoccupations lorsque j'étais plus jeune : est-ce que je veux devenir entraîneure, ou est-ce que c'est une affaire d'hommes ? Mais maintenant, je sais que nous avons besoin de femmes entraîneures. Et ce n'est pas parce que je suis une femme que je ne connais pas l'équipement, la technique et tout le reste.

Je pense que les choses s'améliorent, et le programme WISH va accélérer le changement", a-t-elle ajouté. "Nous avons enfin atteint la parité totale pour les athlètes, et nous espérons que d'ici trois ou quatre éditions des Jeux, la parité sera un peu plus proche de 50-50 pour les entraîneurs."

Des résultats remarquables pour les femmes entraîneures

D'autres diplômées WISH ont été entraîneures à Paris :

  • Marwa Amri (Tunisie), lutte
  • Tine Deckers (Belgique), triathlon
  • Elyse Fraser (Nouvelle-Zélande), cyclisme
  • Jessica Medina (États-Unis d'Amérique), lutte
  • Suvi Mikkonen (Finlande), taekwondo
  • Maria Elena Panetti (Italie), pentathlon moderne
  • Endurance Teye (Nigéria), athlétisme

À propos du programme WISH

Soutenu par un million d'USD de financement de la Solidarité Olympique, WISH est un programme sur mesure, déployé sur quatre ans et destiné à former plus d’une centaine de femmes à l’entraînement de haut niveau (Jeux Olympiques, Championnats du monde et équipes continentales).

Les entraîneures sont nommées par leur Comité National Olympique ou leur Fédération Internationale en fonction de leurs résultats, de leurs capacités et de leur potentiel. Elles participent à un programme de 21 mois qui comprend des séances de formation et de mentorat, ainsi qu'un atelier d'une semaine en résidence à l'Institut du sport de l'Université britannique de Hertfordshire.