Préserver le caractère unique des Jeux Olympiques
Les Jeux Olympiques sont le premier plus grand événement sportif du monde et préserver leur caractère unique est l'un des enjeux majeurs de l'Agenda olympique 2020 – la feuille de route stratégique pour l'avenir du Mouvement olympique – du Comité International Olympique (CIO). L'examen à mi-parcours de la mise en œuvre de l'Agenda olympique 2020 par la Session du CIO réunie à Lima a montré de quelle manière cette feuille de route veille à ce que les Jeux Olympiques restent attrayants et uniques dans un monde en constante mutation.
Tokyo, future ville hôte des Jeux, a d'ores et déjà tiré parti de l'Agenda olympique 2020. Olympien et directeur exécutif des sports pour le comité d'organisation de Tokyo 2020, Koji Murofushi a évoqué de quelle façon l'Agenda olympique 2020 aidait son organisation à offrir une meilleure expérience aux athlètes pendant les Jeux. Ainsi qu'il l'a déclaré : "Tokyo est plus engagée que jamais à mobiliser avec succès tous les athlètes aux Jeux en 2020. L'expérience des athlètes est essentielle à la réussite des Jeux à Tokyo. Je suis ravi que l'orientation stratégique du CIO concernant l'importance centrale des athlètes soit en parfaite adéquation avec la vision de Tokyo 2020 qui a pour ambition de donner aux athlètes une scène qui leur permette d'exceller dans leurs sports respectifs." Et de poursuivre : "L'Agenda olympique 2020 renforce le rôle des athlètes, nous permet de nouer des relations solides avec ces derniers et nous aidera à trouver le meilleur moyen de livrer des Jeux qui leur conviennent."
Toshiro Muto, président-directeur général du comité d'organisation de Tokyo 2020, a, pour sa part, insisté sur deux domaines pour lesquels Tokyo a tiré d'énormes avantages. Tout d'abord, la révision du plan directeur des sites, avec une vision de l'Agenda olympique 2020 dans le droit fil des plans de Tokyo. Toshiro Muto a ainsi commenté : "Les sites de 11 sports ont été relocalisés, 60 % des sites de compétition vont désormais utiliser des installations existantes, ce qui est une augmentation significative par rapport aux 40 % initiaux." Des sites ont par ailleurs été déplacés en dehors du centre-ville, ce qui permettra aux organisateurs japonais de "partager l'enthousiasme des Jeux avec davantage de citoyens". S'agissant du programme sportif, Tokyo 2020 a pu ajouter des épreuves dans de nouveaux sports, ce qui a suscité un grand intérêt de la part du public. D'après Toshiro Muto, ces ajouts rendront les Jeux de Tokyo "plus utiles, plus urbains et avec une participation féminine plus importante que jamais auparavant".
Une Fédération Internationale (FI) a particulièrement adhéré à l'Agenda olympique 2020 : World Rowing. Son président, l'olympien Jean-Christophe Rolland a fait remarquer que l'Agenda avait d'ores et déjà joué un rôle pour World Rowing à Tokyo car la recommandation n°13 a pour ambition d'optimiser les synergies avec d'autres parties prenantes du Mouvement olympique et a "déjà été mise en pratique dans le cas du site de l'aviron et du canoë-kayak pour les Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo". Et d'ajouter : "Nous sommes fiers d'avoir contribué à trouver des solutions, à réduire les coûts et à satisfaire les besoins de toutes les parties concernées."
La situation ne diffère pas du côté des Fédérations des sports olympiques d'hiver. La secrétaire générale de la Fédération Internationale de Ski (FIS) et olympienne, Sarah Lewis, a quant à elle souligné : "S'agissant de la gestion des Jeux, grâce à l'Agenda olympique 2020, le rôle des FI est désormais mieux défini. Il y a donc un meilleur degré de cohérence pour les comités d'organisation à travers les sports et les disciplines, et pour chaque édition des Jeux. Cette démarche ne réprime en rien le développement d'un savoir-faire au niveau local dans le cadre de la main-d'œuvre, car c'est pour les FI un objectif clé que de soutenir la formation de nouveaux experts et officiels pour les prochains événements organisés dans le pays hôte. Il s'agit là d'un héritage supplémentaire à porter au crédit des Jeux. Le processus pour les Jeux Olympiques d'hiver de Beijing 2022 avec les FI d'hiver en appui direct à la gestion des Jeux est d'ores et déjà en place et les activités sont bien engagées."
Les villes candidates ont également bénéficié de l'Agenda olympique 2020 et le nouveau processus a été entièrement avalisé par la maire de Paris, Anne Hidalgo, après l'élection des villes hôtes pour 2024 et 2028, laquelle a notamment déclaré : “Je pense que ce que le président Thomas Bach a proposé quant au soutien du CIO est tout à fait novateur. Cela nous a permis en même temps de gagner la confiance des parties prenantes. Nous avons pu démarrer ensemble quelque chose qui nous permet aujourd'hui de ramener non seulement une victoire mais aussi une réflexion qui est assez intense et profonde sur ce que les Jeux Olympiques peuvent apporter à chacune des villes.” Le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, a ajouté : “On nous avait raconté tellement de choses sur ce qu'était supposé être ce processus. On m'avait dit que nous allions faire face à un CIO particulièrement inflexible et en fait nous avons eu face à nous des interlocuteurs dotés d'une extraordinaire flexibilité, comme démontré aujourd'hui. On nous avait parlé d'un processus flou et biaisé. Il a été clair et net. On nous avait dit qu'il serait très exigeant et qu'il faudrait être super ambitieux. Au lieu de cela, il a été des plus collaboratif.”
Quant au soutien apporté aux athlètes, les bourses olympiques sont attribuées pour une durée passant de deux à trois ans, et une assistance particulière est accordée aux athlètes réfugiés. Kirsty Coventry, membre du CIO et olympienne, a rapporté avec satisfaction que l'aide directe apportée aux athlètes par le biais des programmes mondiaux de la Solidarité Olympique s'élevait désormais à 42 % du budget total. Et cette part passe à 58 % si l'on tient compte des programmes destinés aux entraîneurs qui soutiennent ces athlètes, une initiative directement liée à l'Agenda olympique 2020. L'Agenda olympique 2020 traite en outre d'autres secteurs importants des Jeux tels que la durabilité, le programme des sports et l'égalité des sexes.
SAS le Prince souverain Albert II, qui a concouru à cinq éditions des Jeux Olympiques, a expliqué pour sa part comment la nouvelle stratégie du CIO en matière de durabilité se traduit “dans tous les aspects de la planification et de la mise sur pied des Jeux Olympiques.” Il a précisé : “Par exemple, la durabilité a été prise en compte à un stade précoce et comme priorité stratégique durant le processus de candidature de 2024 dans le cadre de séances spécialement consacrées à ce thème.” Cette stratégie a également influé sur les Jeux Olympiques proprement dits. Louis Vega de la compagnie Dow, partenaire carbone officiel du CIO, a expliqué comment, pendant les Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi 2014 et les Jeux Olympiques de Rio 2016, un solide programme de réduction des émissions de carbone avait été mis en place, lequel avait permis de compenser totalement l'empreinte carbone de l'événement.
Autre conséquence directe de l'Agenda olympique 2020 : l'ajout de cinq nouveaux sports au programme olympique de Tokyo 2020 (surf, escalade sportive, skateboard, baseball/softball et karaté) et de plusieurs nouvelles épreuves dont des épreuves mixtes telles que le basketball 3x3, une épreuve par équipes mixtes en tir à l'arc, un relais par équipes mixtes en triathlon et une épreuve par équipes mixtes en judo, pour n'en citer que quelques-unes. Toutes ces nouveautés composent un programme plus jeune, plus urbain, avec une participation hommes-femmes plus équilibrée.
De fait, avec 48,8 % de concurrentes, nous verrons à Tokyo 2020 une participation féminine record, et ce en droite ligne avec la Recommandation 11 “Favoriser l'égalité des sexes”. Et l'égalité parfaite sera atteinte pour la première fois à un événement olympique, avec 1 981 femmes et 1 981 hommes en lice aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Buenos Aires 2018.