Le sport, un facteur de changement pour la santé des océans

Le rôle important du sport dans la promotion de la santé des océans et la protection de la vie sous-marine a été souligné lors de la Conférence des Nations Unies sur les océans qui se déroule actuellement à Lisbonne, au Portugal.

Le sport, un facteur de changement pour la santé des océans
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Lors d'une session intitulée "Racing for Clean Seas : Sport as a game-changer in promoting ocean health and accelerating the implementation of SDG 14” (Rendre les océans propres : le sport en tant que facteur de changement dans la promotion de la santé des océans et l'accélération de la mise en œuvre de l'ODD 14", les participants ont examiné les moyens par lesquels les organisations sportives s'attaquent au problème mondial des déchets marins et de la pollution plastique.

"Le sport a un rôle extrêmement important à jouer dans l'accélération du changement au niveau mondial", a déclaré Hannah Mills, ambassadrice du CIO pour la durabilité, championne olympique de voile à Tokyo 2020 et Rio 2016 et médaillée d'argent à Londres 2012, qui représentait le CIO lors de l'événement. "La portée du sport est sans pareille et le Mouvement olympique peut ouvrir la voie, et il le fait déjà.

Organisé dans le cadre de la campagne "Océans propres" (Clean Seas) des Nations Unies, l’une des plus grandes campagnes visant à mettre fin à la pollution plastique dans les océans, l’événement a réuni des intervenants du service océanique national de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), de la Commission européenne, du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), de la Fondation Ecomar, de la Arabian Ocean Rowing Team et de la Fondation Mirupir. Les États-Unis et la Commission européenne ont également promis de s'engager.

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"La pollution plastique dans l'environnement a un impact très direct sur le sport, et j'en ai fait personnellement l'expérience tout au long de ma carrière de navigatrice", a déclaré Hannah Mills. "Relever un défi d'une telle ampleur nécessite une action de tous les secteurs, y compris celui du sport.

Nous reconnaissons en outre la capacité sans pareille du sport à motiver et inspirer des milliards de personnes dans le monde entier. En tant qu'individus, les athlètes peuvent faire des choix pour réduire les déchets plastiques, mais leur plus grand impact réside dans leur capacité à influencer les autres grâce à leur visibilité et à leur portée mondiales. En se faisant les avocats du changement, les athlètes peuvent encourager les communautés, les fans de sport, les sponsors, les organisateurs et les fournisseurs à réduire, réutiliser et recycler les matières plastiques", a-t-elle déclaré.

Le CIO a rejoint la campagne "Océans propres" en 2018, appelant le Mouvement olympique à se mobiliser. Onze Fédérations Internationales de sport (de l'athlétisme au golf en passant par le hockey sur glace), des Comités Nationaux Olympiques (dont l'Allemagne, l'Espagne et plusieurs îles du Pacifique Sud), ainsi que des partenaires olympiques mondiaux tels que Coca-Cola et P&G se sont depuis engagés à prendre des mesures pour lutter contre la pollution plastique.

Dans le cadre de son engagement en faveur de l’initiative "Océans propres", en septembre 2017, Hannah Mills a lancé une campagne mondiale baptisée "Big Plastic Pledge" afin de rassembler les athlètes et les fans autour de la problématique de la pollution plastique. Quelque 6 000 personnes ont adhéré à la campagne jusqu'à présent.

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Des organisations sportives ont également pris des mesures pour lutter contre la pollution plastique marine.

Lors des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, la pelouse du stade de hockey Oi a été la première du genre à être fabriquée à partir de matières premières renouvelables : 60 % de sa surface est constituée d'un sous-produit de l'industrie de la canne à sucre, à savoir le polyéthylène renouvelable. Ainsi, elle ne nécessite qu'un tiers de l'eau habituellement utilisée pour les terrains de hockey olympiques.

La Fédération Internationale de Volleyball (FIVB) a lancé en collaboration avec la Ghost Fishing Foundation le projet "Good Net", qui consiste à récupérer des filets de pêche dans les océans et à les transformer en filets de volleyball à usage communautaire. Le projet a d'abord été mis en œuvre au Brésil, où s'est déroulée la compétition olympique de volleyball de plage de Rio 2016. "Good Net" est à présent appliqué dans le monde entier dans le cadre du calendrier mondial des compétitions de volleyball et volleyball de plage de la FIVB.

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Couvrant plus de 70 % de la surface de notre planète, les océans produisent l'oxygène, purifient l'air et régulent la météo. Cependant, ils sont confrontés à une myriade de défis, de la surpêche à l'augmentation de la pollution sonore, chimique, plastique et pétrolière, en passant par le changement climatique.

Selon l'ONU, l'équivalent d'un camion poubelle de plastiques est déversé chaque minute dans les océans. Les déchets provoquent une pollution et altèrent les propriétés de l'eau, ce qui nuit à la faune marine, épuise les stocks de poissons et a un impact sur les économies mondiales.

Organisée conjointement par les gouvernements du Kenya et du Portugal, la Conférence des Nations Unies sur les océans réunit des chefs d'État et de gouvernement, des dirigeants du secteur privé, la communauté scientifique et d'autres partenaires pour "trouver des solutions innovantes, fondées sur des recherches scientifiques et dont le besoin se fait cruellement sentir, afin d’entamer un nouveau chapitre concernant l’action mondiale en faveur des océans du globe".