Trouver un refuge dans le sport

Le monde devient sans doute toujours plus proche grâce aux innovations technologiques, à la mondialisation et à l’urbanisation, mais il se fracture également et souffre de divisions de toutes sortes, guerres, déplacements de populations liés à l’environnement ou à l’économie et de bien d’autres formes de fragmentation. Les réfugiés - il y en a environ 68,5 millions dans le monde – sont un groupe marginalisé touché par ces forces. Pour eux, le sport international peut représenter à la fois un havre et, une force d’unification en soi.

Trouver un refuge dans le sport
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Comment intégrer des individus marginalisés comme les réfugiés – soit par la formation de la première équipe de réfugiés de l’histoire aux Jeux Olympiques ou en se servant de la contribution du sport au type de développement durable qui permet aux populations des marges de sortir de la pauvreté – autant de sujets de conversation qui ont animé le Forum Olympisme en action à Buenos Aires.

Le CIO agit en partenariat avec le HCR, l’agence des réfugiés des Nations Unies, depuis plus de 20 ans, avec des projets sportifs dans plus de 45 pays, de la Jordanie à l’Éthiopie.

Il a défendu et continue de défendre les réfugiés, prônant le sport comme puissant outil de protection qui unit les peuples et promeut une culture de paix, de développement et d’éducation de la jeunesse, d’intégration sociale, de santé et peut protéger des risques d’abus, d’exploitation, de négligence et de violence.

Un exemple tangible de cette défense et de ce soutien a été fourni au Forum ultérieurement, lorsque Jim Bell, président de NBC Olympics Production, a animé la discussion entre deux membres de l’équipe des réfugiés olympiques ayant participé aux Jeux Olympiques à Rio en 2016.

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Yiech Pur Biel, originaire du Soudan du Sud et participant aux Jeux en athlétisme (et à présent membre du conseil de l’Olympic Refuge Foundation) a confié :

“J'ai fui mon pays, le Soudan du Sud, en 2005, alors que je n'avais que 10 ans, et je me suis retrouvé au Kenya sans parents ni proches. Cette équipe olympique des réfugiés a démontré que tout était possible.” À la fin de la session, les huit autres membres de l'équipe olympique des réfugiés sont montés sur scène avec le président Thomas Bach pour  d'émouvantes retrouvailles.

Durant les Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang 2018, le CIO a promu les valeurs d’excellence, d’amitié et de respect avec la campagne "À ton tour de briller", qui fournit des dispositifs d'éclairage durable alimentés par l'énergie solaire dans les camps de réfugiés, et le camp de réfugiés de Mahama au Rwanda sera le premier à en bénéficier dans les mois qui viennent.

La Solidarité Olympique a été un autre véhicule important de soutien aux personnes marginalisées. En 2017, l’organe responsable de la mise en œuvre de l’aide aux Comités Nationaux Olympiques (CNO) a lancé un programme de soutien aux athlètes réfugiés qui permet aux CNO des pays ayant admis des réfugiés d’identifier parmi eux et de soutenir des athlètes de haut niveau. Jusqu’à présent, 39 athlètes ont reçu une aide grâce à ce programme. En outre, le CIO a créé l’Olympic Refuge Foundation pour mettre en œuvre des activités sportives et des projets de développement au niveau social dans des secteurs où il y a des réfugiés, populations migrantes déplacées ou personnes déplacées internes.

Mis à part le fait d'être athlètes, nous avons d'autres rôles dans la société. Nous voyageons dans le monde entier pour rencontrer les dirigeants et leur décrire les circonstances auxquelles sont confrontés les réfugiés. Pour raconter notre histoire, pour inspirer les jeunes.
Yiech Pur BielOLYMPIEN, SPÉCIALISTE DE L'ATHLÉTISME, MEMBRE DE L’ÉQUIPE OLYMPIQUE DES RÉFUGIÉS, MEMBRE DU COMITÉ EXÉCUTIF DE L'OLYMPIC REFUGE FOUNDATION