Sports : un paysage urbain en constante évolution
"Depuis mon arrivée à Buenos Aires, je cherche des murs où je pourrai grimper." Charlotte Durif est une championne française d'escalade. Elle participait aujourd'hui à un atelier du Forum Olympisme en action sur l'urbanisation grandissante du sport. Dans la discipline de Charlotte Durif, la pratique ne se limite pas aux exigences d'un site spécifique ou à des équipements : il vous faut juste un mur et les villes en comptent énormément. Même chose pour le parkour, un sport qui est né d'une formation militaire en course d'obstacles. Dans les communautés du parkour, il existe ce que l'on appelle une véritable "culture du toit".
En 1950, 30 % de la population vivaient dans les villes. Aujourd'hui, ce nombre s'élève à 55 % et d'après les dernières projections en date des Nations Unies, d'ici 2050, ce nombre atteindra 68 %, avec une croissance de 90 % de la population urbaine entre aujourd'hui et 2050 en Asie et en Afrique. La topographie du lieu où vivent les habitants change considérablement, et le sport accompagne ce changement.
Le Mouvement olympique n'est pas en reste. Aux Jeux Olympiques d'été de 2020 à Tokyo, plusieurs sports nés dans des environnements urbains feront en effet pour la première fois leur apparition au programme des compétitions. Un aperçu de ces nouveaux sports sera déjà proposé lors des Jeux Olympiques de la Jeunesse, dont le coup d'envoi sera donné ce week-end à Buenos Aires, avec le skateboard, le BMX freestyle, le basketball 3 contre 3, l'escalade et le breaking, tous figurant au programme de la manifestation.
Une urbanisation accrue signifie une compétition accrue et des ressources limitées, mais peut-être aussi une démocratisation quant aux personnes pouvant participer aux différentes activités et aux sports ainsi que de nouvelles possibilités d'expression. Des groupes marginalisés qui n'ont habituellement pas accès au sport se verront ainsi offrir plus d'options. Après tout, il y a des murs partout.