Droits de l'homme et sport
Alors que le monde célèbre cette année le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, il importe plus que jamais d'assurer que les Jeux Olympiques et le sport en général demeurent une expression et un facteur de promotion des droits humains, depuis leur capacité d'inclusion de tous aux conditions spécifiques dans lesquelles les installations olympiques sont construites, par exemple.
Les droits de l'homme ont été un des sujets phares de réflexion au Forum Olympisme en action, dans le cadre d'ateliers entre des représentants du Mouvement olympique et d'organisations de défense des droits de l'homme discutant des droits dans le contexte du sport.
"Les droits de l'homme donnent un cadre pour soutenir notre proposition selon laquelle le sport a un impact positif sur la société. Chaque mouvement légitime doit avoir les droits humains à la base de sa gestion, de sa conduite, de son identité et de ses partenariats. Nous sommes jugés d'après l'entreprise que nous dirigeons et d'après de ce que nous repésentons et défendons. Nous devons garantir que l'intégrité de notre proposition ne blesse personne. Si nous omettons de le faire ne serait-ce que pour une personne, nous avons échoué,” a déclaré David Grevemberg, directeur général de la Fédération des Jeux du Commonwealth.
L'engagement du Mouvement olympique à protéger les droits de l'homme est codifié dans la Charte olympique, qui renferme les Principes fondamentaux de l'Olympisme et garantit des droits égaux pour tous les participants aux Jeux Olympiques. La stratégie du CIO en matière de durabilité met en pratique ces principes et plus récemment, le CIO a renforcé son engagement au respect des droits de l'homme par une mention claire dans les contrats avec les villes hôtes, conformément aux normes et accords internationaux. Pour traiter les questions des droits de l'homme, le CIO s'associe activement avec des gouvernements, des organisations internationales et des ONG comme le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), ONU Femmes, l'Organisation Internationale du Travail (OIT) et l'Alliance de sport et droits. Durant les Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi 2014, le CIO a invoqué la Charte olympique pour demander et recevoir la garantie que la législation russe interdisant la “promotion publique de l'orientation homosexuelle” ne s'appliquerait pas aux participants. Les principes énoncés dans la Charte olympique ont en outre été mis en avant à Sotchi pour faire entendre les préoccupations à l'égard des travailleurs non rémunérés sur les chantiers des sites olympiques. Après que le CIO et l'OIT eurent soulevé le problème, plus de 500 entreprises ont fait l'objet d'enquêtes et des salaires non payés, correspondant à un montant total de plus de huit millions de dollars (USD), ont été versés à plus de 6 000 travailleurs.
Nous mettons ces questions sur la table et y travaillons avec nos partenaires. Nous signons des engagements avec les syndicats portant sur la promesse d'emplois aux collectivités locales. Nous voulons créer beaucoup d'emplois, pour ceux qui en ont besoin, offrir des opportunités aux petites entreprises.
Marie Barsacq
DIRECTRICE “IMPACT ET HÉRITAGE” DU COMITÉ PARIS 2024
Et cette approche —et le pouvoir d'influence et la crédibilité du Mouvement olympique—peut aider à lever les risques qui pèsent sur les droits humains. Pour Minky Worden, directrice des initiatives mondiales, Human Rights Watch, c'est aux organisations de défense des droits humains qu'il appartient de faire ce travail de sensibilisation, en partenariat avec les sociétés coopératives ou associations comme l'organisation olympique.
Le gouvernement chinois en 2008 avait promis la liberté de presse mais il n'a pas tenu sa promesse. Le CIO a agi rapidement, et le pare-feu informatique a été supprimé… C'est ce type de force d'influence, de rôle de chef de file, que réclame la communauté. Minky Worden Directrice des initiatives mondiales de Human Rights Watch