Sextuple Olympien Marco Büchel : « J’ai pu observer à quel point les Jeux Olympiques sont grandioses. »
Le skieur alpin Marco Büchel a concouru pour le Liechtenstein lors de six éditions des Jeux Olympiques d’hiver entre 1992 et 2010. Il revient ici sur sa longue et gratifiante carrière sportive.
CE QUE LES JEUX SIGNIFIENT POUR MOI
J’étais fier de participer à chaque édition des Jeux Olympiques à laquelle j’ai concouru. Pour un athlète, les Jeux représentent le plus grand défi: tout d’abord il faut se qualifier puis remporter une médaille. En tant qu’athlète, on veut y aller et on veut gagner des courses. Lors de mes premiers Jeux, j’étais simplement ravi de participer. C’est par la suite que j’ai visé la médaille olympique. C’était mon principal objectif.
MA PREMIÈRE EXPÉRIENCE DES JEUX
J’avais 20 ans, j’étais bouche bée, j’avais les yeux écarquillés! Tout à Albertville m’a émerveillé. La cérémonie d’ouverture est ce qui m’a le plus fasciné. Défiler dans le stade, rencontrer autant de gens de sports et de Comités Nationaux Olympiques différents, c’était comme une immense famille et l’impression a été la même lors de toutes les éditions suivantes des Jeux. À l’époque, je ne prétendais à aucune médaille, mais j’étais un participant et j’ai été ébloui par tout ce qui entourait les épreuves olympiques.
MON MEILLEUR MOMENT OLYMPIQUE
De toutes mes participations aux Jeux, je garderai toujours le défilé avec le drapeau du Liechtenstein à Salt Lake City en 2002. Être le porte-drapeau lors de la cérémonie d’ouverture m’a rempli de fierté, je m’en souviendrai toute ma vie.
La photo sur laquelle je porte le drapeau est toujours chez moi. Elle me donne à la fois des frissons et me procure un sentiment de chaleur.
Mais l’édition qui m’a le plus marqué est celle des Jeux Olympiques d’hiver de Lillehammer 1994. Ils m’ont absolument stupéfié. Il a fait vraiment très froid mais le ciel était tous les jours d’un bleu parfait. La participation du public m’a énormément impressionné.
CE QUE CELA SIGNIFIE D’ÊTRE SEXTUPLE OLYMPIEN
Je suis toujours très fier d’avoir participé à six reprises aux Jeux. J’ai vu tellement de choses différentes lors de toutes ces magnifiques éditions. Mon record [de participation au plus grand nombre d’éditions des Jeux Olympiques d’hiver] a été notamment battu par Noriaki Kasai [sauteur à ski japonais] à Sotchi, mais avoir détenu ce record pendant quelques années m’a rempli de fierté. À 41 ans, Kasai a gagné deux médailles [argent individuel et bronze par équipes] à ses septièmes Jeux Olympiques d’hiver. C’est absolument renversant et c’est pour ça qu’il est mon héros olympique d’hiver. Pour être en mesure d’aller aux Jeux Olympiques d’hiver six fois, il faut être un athlète d’exception, en bonne santé, endurant et être à même d’évaluer les efforts que cela nécessite. Aucun athlète n’a la certitude de participer aux Jeux.
NE PAS AVOIR GAGNÉ DE MÉDAILLE OLYMPIQUE
Cela fait toujours mal. Il y a deux ou trois choses que je n’ai pas réussies dans ma carrière et la médaille olympique est l’une de celles que je désirais plus que tout.
Lors de mes deux premiers Jeux, j’étais un participant olympique, rien de plus. La première fois que j’ai eu une chance de remporter une médaille, c’était à Nagano en 1998. Mais j’ai fait une erreur car j’étais trop nerveux. Salt Lake City [en 2002] est arrivé après une mauvaise année de ski pour moi et quatre ans plus tard à Turin, bien que l’un des favoris, je n’ai pas skié comme je le souhaitais. J’ai terminé à la sixième et à la septième place. Chez moi, ces médailles manquent toujours. Je ne suis pas envieux de ceux qui en ont décroché une. Tant mieux pour eux! Mais j’aurais bien aimé en gagner une, moi aussi. Plus que tout, je désirais être médaillé olympique.
LES JEUX QUI ONT EU LE PLUS GRAND IMPACT SUR MOI
Les derniers Jeux Olympiques d’hiver auxquels j’ai participé sont ceux de 2010 à Vancouver. J’avais 38 ans. En tant qu’athlète vous êtes dans une bulle et la seule chose qui importe c’est votre compétition et votre performance. Mais une fois mes épreuves terminées, je suis resté trois jours de plus à Vancouver pour assister au plus grand nombre possible de compétitions dans d’autres sports.
J’ai pu observer à quel point les Jeux Olympiques sont grandioses et quelle expérience géniale ils constituent pour un athlète. J’ai également pu regarder d’autres athlètes réaliser leurs rêves en remportant des médailles et ressentir ces émotions. Ma vision des Jeux en a été changée pour toujours. Après ma carrière, je suis devenu un athlète modèle des Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver à Innsbruck. Cela m’a permis de côtoyer Jacques Rogge, Sergey Bubka et Frank Fredericks, que des légendes. Belle leçon d’humilité!
LES VALEURS OLYMPIQUES
L’excellence produit le meilleur chez les meilleurs! Tous les athlètes s’efforcent de réaliser leur meilleure performance aux Jeux car chacun d’entre eux veut gagner une médaille olympique, mais l’amitié y tient aussi une grande part. On y rencontre tant de gens et pas seulement des athlètes, il y a aussi les volontaires. J’ai parlé à un très grand nombre d’entre eux et ceci est vraiment propre aux Jeux. L’amitié grandit. Le respect est aussi important. Le respect pour l’autre, pas seulement pour les athlètes de sa discipline mais aussi pour ceux d’autres sports. La crédibilité des Jeux est le plus important pour le CIO et l’Agenda olympique 2020 est un grand pas en avant dans cette direction.