Kriss Akabusi, une médaille pour la vie

Découvrez notre vidéo exclusive, où Kriss Akabusi explique les raisons pour lesquelles il porte toujours sur lui sa médaille d’argent du relais 4x400m remportée avec l’équipe britannique à Los Angeles en 1984 !

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© 2012 / Comité International Olympique (CIO) / FURLONG, Christopher

Né Kezie Uchechukwu Duru Akabusi à Paddington (Royaume-Uni) le 28 novembre 1958 de parents nigérians qui l’abandonnent avec son frère pour retourner au pays lorsqu’il a 4 ans, brinquebalé de familles d’accueil en foyers pour enfants, Kriss (le prénom qu’il se choisit) s’engage dans l’armée britannique à l’âge de 16 ans, en 1975. «  J’étais le sergent-chef 24354835 » se souvient-il. C’est là que ses talents d’athlète sont découverts et il se spécialise sur la distance du « quarter mile », c’est à dire, traduit sur les pistes d’athlétisme, le 400m.

Kriss Akabusi se qualifie pour les Jeux de Los Angeles 1984. « Arrivé là, j’étais le plus rapide des quarter milers britanniques, le meilleur en Europe. J’ai atteint les demi-finales individuelles sur 400m, mon meilleur temps personnel était de 45.56. Les athlètes se souviennent toujours de leurs chronos ». 

Mais c’est surtout avec le relais 4x400m que sa vie prend un tournant décisif. Le 11 août 1984 sur la piste du Los Angeles Memorial Coliseum, il lance l’équipe britannique en finale. Avec Gary Cook, Todd Bennett et Philipp Brown, il remporte la médaille d’argent en 2:59.13 derrière le quatuor américain. « C’est un de ces moments fondateurs qui ont changé ma perspective, sur qui j’étais, mais plus important, sur ce que je pouvais devenir. Je suis venu là en tant que soldat, et je suis reparti dans ma tête comme un athlète olympique », explique-t-il.

Cette médaille d’argent n’a plus jamais quitté Kriss Akabusi. « Je l’ai sur moi encore aujourd’hui » dit-il dans notre vidéo. « Elle signifie un changement dans la personne que j’étais et m’a montré celle que je pouvais devenir. Etre né et avoir grandi au Royaume-Uni de parent nigérians, avoir été élevé dans des foyers pour enfants, avoir rejoint l’armée, avoir identifié des capacités naturelles et un réel talent pour l’athlétisme, avoir tracé mon chemin dans l’équipe britannique, pour revenir de ma première compétition majeure avec une médaille, m’ont enseigné que si j’avais des rêves, de la discipline, de l’engagement, et du dévouement, si je travaillais avec des personnes partageant les mêmes idées, je pouvais accomplir mes rêves ».

« J’ai donc gardé cette médaille avec moi tous les jours pour me souvenir de rêver en grand, de rêver dynamique et de me consacrer à ces rêves. Les bonnes personnes vous rejoindront sur votre chemin, et feront bouger les choses ».

Si ce titre de vice-champion olympique 1984 en relais revêt une importance capitale pour Kriss Akabusi, c’est qu’il a lancé pour lui une grande carrière internationale. Le sommet sportif étant atteint lors des championnats du monde IAAF 1991 à Tokyo, où il est le dernier relayeur du 4x400m britannique, rattrapant puis dépassant sur un tour l’Américain Antonio Pettigrew (vainqueur du 400m individuel) pour triompher sur la ligne d’arrivée en 2:57.53, record national. Il remporte également à Tokyo la médaille de bronze du 400m haies, une distance sur laquelle il était devenu champion d’Europe à Split et vainqueur des Jeux du Commonwealth à Auckland en 1990.

Kriss Akabusi gagne deux autres médailles aux Jeux Olympiques en 1992 à Barcelone : le bronze à l’arrivée d’une finale du 400m haies historique (le record du monde du vainqueur américain Kevin Young en 46.78 n’a jamais été battu) où comme le médaillé d’argent jamaïcain Winthrop Graham, il passe sous les 48 secondes (47.82), et la troisième place en finale du 4x400m derrière les Etats-Unis et Cuba, en compagnie de Roger Black, David Grindley et John Regis.

Fait membre de l’Empire Britannique par la Reine Elizabeth II, docteur honoris causa de l’Université de Southampton, aujourd’hui présentateur à la télévision et conférencier, Kriss Akabusi s’est toujours appuyé sur sa finale du 4x400m de Los Angeles 1984 et sur ce bel objet fait d’argent qui l’accompagne.