Selon la responsable inclusion et diversité chez Atos, "Le monde est équilibré entre les sexes et j'ai vraiment le sentiment que les Jeux, en permettant aux hommes et aux femmes de porter le drapeau, célèbrent cela

Durant tout le mois de mars et en prélude aux Jeux de Tokyo 2020, le CIO revient sur le parcours de femmes et d'hommes engagés qui se consacrent à la lutte contre les inégalités entre les sexes et à la promotion de la représentation des femmes à des postes de direction. Nous nous entretenons ici avec Denise Reed Lamoreaux, responsable inclusion et diversité chez Atos, partenaire olympique mondial (TOP).

 Selon la responsable inclusion et diversité chez Atos, "Le monde est équilibré entre les sexes et j'ai vraiment le sentiment que les Jeux, en permettant aux hommes et aux femmes de porter le drapeau, célèbrent cela

Denise Reed Lamoreaux a intégré Atos, le géant des technologies de l'information, en 2015 en tant que chef de projet et, en l'espace de deux ans, elle a été promue au poste de responsable de la diversité des opérations en Amérique du Nord. Début 2018, elle a été nommée responsable mondiale de la diversité. Elle est désormais chargée de mener la campagne d'Atos pour l'inclusion des femmes dans le monde entier. Son programme « Future Women Leaders » vise à soutenir et à encourager les femmes à accéder à des postes de direction chez Atos. Et depuis le début de l'année 2020, le pourcentage de femmes cadres dans l'entreprise est passé de 13 à 30.

Parlez-nous de votre carrière jusqu'ici et de ce qui a inspiré votre parcours.

"Mon inspiration vient de ma famille. C'est en grande partie parce que je me suis retrouvée mère célibataire de deux adolescents et que je devais être en mesure de subvenir aux besoins de ma famille, de servir de modèle et de faire preuve d'une éthique du travail. J'ai veillé à ce qu'ils aient la possibilité de grandir et de réussir par eux-mêmes. C'était ma motivation et ce qui m'a conduit là où je suis.

J'ai commencé ma carrière en tant que professeur d'anglais et d'histoire au lycée. Après avoir eu mes enfants et être retournée sur le marché du travail, la formation continue est devenue un véritable parcours professionnel, et j'ai transféré mes compétences d'enseignante dans le monde de l'entreprise. J'ai ensuite eu l'occasion d'occuper un poste dans le domaine du marketing et de la communication et de travailler avec la Ligue nationale de football, car l'entreprise qui m'employait parrainait le camp d'entraînement des Buffalo Bills. J'ai rédigé tous les documents de marketing de l'équipe pendant deux ans avant de retourner dans le monde de la formation et du développement en tant que responsable d'un groupe mondial de formateurs d'agents du service d'assistance.

"C'est là que je suis arrivée chez Atos, il y a six ans. L'entreprise souhaitait créer un poste dans le domaine de la diversité et, comme j'avais participé à la création d'un groupe de femmes dans mon précédent emploi, le directeur financier m'a contactée et m'a demandé de créer ce poste. J’étais en Amérique du Nord pour les 11 mois suivants. J'ai établi très rapidement un programme de base et remporté un prix externe dans les six premiers mois. On m'a ensuite demandé de transposer le concept et le programme à l'échelle mondiale, et c'est ce que je fais depuis lors."

Les postes de président du comité d'organisation de Tokyo 2020, de ministre japonais des Jeux Olympiques et de gouverneur de Tokyo sont tous occupés par des femmes. Quelle importance cela revêt-il pour la promotion de l'égalité des sexes ?

"C'est très très important, maintenant plus que jamais. Les femmes représentent 50 % de la population mondiale et pourtant, depuis de nombreuses années, elles ne parviennent pas à occuper ces postes de haut niveau et de haut profil pour diverses raisons. Maintenant que nous sortons de la pandémie et que les gens sentent qu'ils ont besoin de quelque chose à quoi aspirer, je pense qu'il est plus important que jamais que nous ayons l'occasion de voir des femmes dans ces rôles de direction.

Cela nous donne un vrai regard sur ce à quoi ressemble la société. Mettre de plus en plus l'accent sur l'équité est exactement ce que nous devons faire. Un leadership qui reflète mieux la société au sens large permet une meilleure approche de la résolution des problèmes, ainsi que de la créativité et de l'innovation. Le fait d'avoir ces modèles à suivre et à admirer va constituer un merveilleux message d'égalité, d'unité et de survie à la pandémie."

49 % des athlètes à Tokyo 2020 seront des femmes - un taux historique - et chaque pays participant aura pour la première fois un porte-drapeau masculin et féminin lors de la cérémonie d'ouverture. Quel message pensez-vous que cela envoie ?

"Le monde est équilibré entre les sexes et j'ai vraiment le sentiment que les Jeux, en permettant aux hommes et aux femmes de porter le drapeau, célèbrent cela. La cérémonie d'ouverture met en avant toutes ces émotions différentes – la fierté nationale, l'esprit de camaraderie et l'excitation liée à l'aspect compétitif des Jeux. Lorsque les gens voient les deux sexes réussir ensemble, ils s'imprègnent de cette façon d'agir et de réagir.

Si l'on considère les Jeux Olympiques comme un symbole, il ne s'agit pas seulement de l'excellence dans le sport. Il s'agit aussi de l'égalité des chances pour que les gens puissent se faire un nom et être reconnus pour leurs efforts. Les porte-drapeaux conjoints établissent, dès le début, la norme selon laquelle les Jeux seront équitables, inclusifs, respectueux et éthiques."

© Atos

Quel est le rôle des hommes dans le cheminement vers une plus grande égalité des sexes ?

"Le rôle des hommes, ainsi que de tous les genres, est vraiment important. J'utilise un terme en anglais, « techquity », un mot-valise associant technologie et équité, car nous sommes une entreprise technologique qui vise à trouver un meilleur équilibre. Les perspectives des hommes et des femmes sont tout aussi importantes, pour écouter et apprendre les uns des autres, pour innover ensemble et pour trouver des solutions qui seront les meilleures dans leur catégorie. Cet objectif ne peut être atteint que si ces opportunités équitables existent, et les hommes font partie de la voie à suivre pour le faire progresser."

Comment Atos a-t-il contribué à faire progresser les carrières des femmes au sein de l'entreprise ?

"Chez Atos, nous avons lancé l'année dernière un programme de mentorat pour faire progresser nos femmes cadres vers des postes de direction. La plupart des personnes occupant des postes de direction étaient des hommes. Ils étaient donc les mentors de ces femmes et apprenaient, parfois pour la première fois, certaines des situations uniques auxquelles les femmes sont confrontées lorsqu'elles tentent de concilier leur vie personnelle avec leur carrière professionnelle.

C'était une relation mutuellement bénéfique, et nous avons tous appris les uns des autres. Les hommes ont pris conscience qu'ils pouvaient aider les femmes à saisir des opportunités parce qu'ils les comprennent, les défendent, les respectent et les soutiennent."

Parity.org a reconnu Atos comme l'une des 35 meilleures entreprises pour faire progresser les femmes en 2020. Comment avez-vous obtenu cette distinction ?

"En 2018, nous avons vraiment mis l'accent sur l'égalité des sexes. À l'époque, j'ai signé la charte de Parity.org pour soutenir l'avancement des femmes dans les fonctions de direction. Parity.org était très récent à l'époque et notre programme, que nous avons appelé "Women Who Succeed", était tout nouveau. Il comportait plusieurs volets : identifier les femmes pouvant occuper des postes de direction, et s'assurer qu'elles étaient qualifiées, préparées et prêtes à occuper ces postes lorsqu'ils se libéraient. Mais notre travail n'est pas terminé, et nous voulons toujours être des leaders dans le domaine de la technologie en ce qui concerne l'emploi des femmes. Pour l'instant, nous sommes au même niveau que les autres dans notre domaine, mais ce n'est pas suffisant."