Le président du CIO, Thomas Bach, insiste sur le pouvoir du sport pour la relance post-coronavirus et appelle à la solidarité et à la non-discrimination
Dans son discours d'ouverture de la 136e Session du Comité International Olympique (CIO) – la toute première Session à se tenir par vidéoconférence – le président du CIO, Thomas Bach, a souligné aujourd'hui l'importance du sport pour aider le monde à se remettre de la crise de la COVID-19. Il a également rappelé le pouvoir unique des Jeux Olympiques de rassembler le monde dans la paix, la solidarité et sans aucune forme de discrimination.
Le sport et l'activité physique se sont avérés extrêmement importants pour rester en bonne santé physique et mentale pendant cette période sans précédent, comme cela a été récemment démontré lors de la célébration de la Journée olympique. Le 23 juin, un demi-milliard de personnes dans le monde ont en effet participé au plus grand entraînement en ligne jamais organisé dans le cadre de la campagne du CIO #StayStrong #StayActive #StayHealthy.
Toutefois, l'importance du sport va au-delà de la santé et peut jouer un rôle clé dans les plans de relance post-COVID-19, a commenté le président du CIO, Thomas Bach, dans son discours d'ouverture.
"Le sport revêt une grande importance sociale en étant le ciment qui relie les communautés entre elles. Le sport a une grande importance économique en créant des emplois et en apportant une contribution importante au PIB. Pour toutes ces raisons, le sport est un facteur essentiel non seulement pendant la crise, mais aussi pour la sortie de crise. C'est pourquoi nous avons invité à maintes reprises les gouvernements à intégrer le sport dans leurs programmes de relance post-coronavirus." Et d'ajouter : "Nos actions ont été reconnues et notre message a été entendu par beaucoup."
Reconnaissant le pouvoir du sport pour faire progresser la société, 118 États membres des Nations Unies (ONU) ont appelé tous les États à inclure le sport et l'activité physique dans leurs plans de relance post-COVID-19 et à intégrer le sport et l'activité physique dans leurs stratégies nationales en faveur du développement durable. Thomas Bach a également donné un certain nombre d'autres exemples allant du Sommet des dirigeants du G20, au Conseil de l'Union européenne (UE) et à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Dans son discours, le président du CIO a en outre admis que l'élan de solidarité initialement créé par la pandémie devrait se poursuivre pour que le monde puisse surmonter la crise.
"Cette crise est loin d'être terminée", a-t-il affirmé. "Ainsi que je l'ai souligné dans mon message "Olympisme et coronavirus" publié en avril dernier, cette situation exigera que nous nous montrions solidaires, créatifs, déterminés et flexibles."
"De fait, la crise du coronavirus nous montre une fois de plus que le respect d'autrui ne suffit pas. Nous devons nous entraider. Le principal enseignement est le suivant : nous avons besoin de plus de solidarité au sein des sociétés et entre les sociétés."
Dans ce contexte, les Jeux Olympiques apparaissent comme une puissante au service de la solidarité et de l'unité.
"Nous devons même intensifier nos efforts pour convaincre les gouvernements et l'ensemble de la communauté internationale de la valeur irremplaçable des Jeux Olympiques. C'est le seul événement aujourd'hui qui rassemble le monde entier dans la paix, la solidarité et sans aucune forme de discrimination", a indiqué le président du CIO.
Thomas Bach a en effet rappelé que la non-discrimination était au cœur des Jeux Olympiques modernes depuis l'époque de leur fondateur Pierre de Coubertin et que les Jeux Olympiques n'avaient jamais cessé depuis de respecter ce principe."
"Les athlètes des 206 Comités Nationaux Olympiques et de l'équipe olympique des réfugiés formée par le CIO incarnent ce principe de non-discrimination. Jesse Owens, le légendaire quadruple champion olympique, l'a démontré de manière unique. Chez lui, il devait supporter la dure réalité de la ségrégation raciale. En revanche, dans le village olympique, il vivait sur un pied d'égalité avec tous les autres athlètes et bénéficiait des mêmes droits."
En évoquant spécifiquement les Jeux Olympiques de Tokyo 2020, Thomas Bach a confié : "C'est dans cet esprit de solidarité que nous préparons les Jeux Olympiques de Tokyo 2020, reportés à 2021. Nous pouvons, de concert avec le comité d'organisation, faire de ces Jeux Olympiques de Tokyo 2020 reprogrammés, une célébration sans précédent de l'unité et de la solidarité de l'humanité, en en faisant un symbole de résilience et d'espoir."
Le président du CIO a également souligné que l'esprit de solidarité est inscrit dans toutes les activités du Mouvement olympique et que cet esprit a prévalu encore davantage ces derniers mois. Il a ainsi rappelé : "90 % de nos revenus sont consacrés à des actions de solidarité. Cette solidarité est également au cœur de notre gestion de la crise du coronavirus, comme en témoigne l'approbation d'une enveloppe d'aide allant jusqu'à 150 millions d'USD pour nos parties prenantes afin de leur permettre de poursuivre leurs activités sportives et de soutien."
À la fin de son discours, le président du CIO a affirmé : "Nous savons tous que ce voyage ne sera pas facile, mais nous, les sportifs, sommes habitués à donner le meilleur de nous-mêmes, à accepter le changement et à saisir les occasions qui se présentent. Nous l'avons démontré au cours des derniers mois lorsque nous avons œuvré tous ensemble pour consolider l'importance du sport dans la société. Si nous continuons à être unis et solidaires, nous pouvons sortir de cette crise encore plus forts qu'auparavant."
"Le monde de l'après-coronavirus a besoin du sport pour surmonter la crise. Nous sommes prêts à contribuer à cette reprise. Le monde fragile de l'après-coronavirus a besoin du pouvoir unificateur des Jeux Olympiques. Nous sommes plus déterminés que jamais à bâtir des ponts, à rassembler le monde dans la paix et la solidarité, et à célébrer l'unité de l'humanité dans toute sa diversité."
Le président du CIO a conclu son allocution par cette annonce : "Si vous, membres du CIO, le souhaitez, je suis prêt à me présenter pour un second mandat en tant que président de l'organisation et à continuer à vous servir, vous et ce Mouvement olympique que nous chérissons tous tellement, pendant quatre ans encore."