L'engagement en faveur d'un sport propre pour Tokyo 2020 demeure intact alors que la lutte contre le dopage au niveau mondial se poursuit sans répit
La Session du CIO a pris connaissance aujourd'hui des derniers rapports en date de l'Agence Mondiale Antidopage (AMA) et de l'Agence de contrôles internationale (ACI), ainsi que des ajustements qui ont dû être opérés en raison de la pandémie de COVID-19 et du report des Jeux Olympiques de Tokyo 2020.
Priorité à la santé et à la sécurité de toutes les parties concernées
Les profondes répercussions de la pandémie de COVID-19 sur le monde du sport touchent également le système mondial de lutte contre le dopage. Début mars, lorsque le virus a commencé à se propager sur toute la planète, l'AMA a appelé toutes les organisations antidopage (OAD) à faire de la santé et de la sécurité leurs priorités et à préparer des directives détaillées afin de protéger l'intégrité des programmes de contrôle du dopage. Ces directives, élaborées de concert avec plusieurs partenaires, dont l'ACI et les organisations nationales antidopage (ONAD), ont été mises à jour au fur et à mesure de l'évolution de la situation, l'accent étant mis sur la meilleure façon de mener à bien les programmes de contrôle tout en protégeant la santé de toutes les personnes concernées et en assurant leur sécurité. Dans le même temps, l'AMA a tenu régulièrement informés les athlètes au moyen de divers documents (questions-réponses notamment).
Congrès américain et loi Rodchenkov
À la suite de la présentation en juin du rapport de l'Office of National Drug Control Policy (ONDCP) des États-Unis au Congrès américain, lequel demandait de couper le financement accordé à l'AMA si les États-Unis n'étaient pas davantage représentés au sein des instances dirigeantes de l'Agence, l'AMA a envoyé une réponse détaillée au Congrès. Une réunion de suivi a eu lieu avec le comité du Sénat américain en charge des dotations budgétaires, à la suite de quoi plusieurs documents ont été transmis. L'AMA a réaffirmé sa volonté d'aider les États-Unis dans leur lutte contre le dopage.
Si l'Agence encourage vivement les gouvernements à utiliser leurs pouvoirs législatifs afin de protéger les athlètes intègres dans le cadre de la lutte contre le dopage, elle a néanmoins appelé le Sénat américain à tenir compte des préoccupations largement exprimées concernant la loi Rodchenkov. Plusieurs éléments de cette loi faciliteraient certes la lutte contre le dopage, mais l'AMA a plusieurs réserves concernant son libellé, notamment s'agissant de la question de la compétence extraterritoriale, comme indiqué dans ce communiqué du CIO datant de mars 2020.
Préparation du Code mondial antidopage 2021 et des Standards internationaux
Prévu pour la mi-mars, le symposium annuel de l'AMA qui devait préparer la mise en œuvre du Code mondial antidopage 2021 a été annulé pour cause de pandémie de COVID-19. Afin d'aider les signataires en vue de l'application, à compter du 1er janvier 2021, du Code et des Standards internationaux, l'AMA a lancé un nouveau programme, baptisé "Programme de soutien aux signataires du Code". Disponible via la plateforme d'apprentissage en ligne, ce programme propose des feuilles d'information, des tutoriels vidéo, des listes récapitulatives, des présentations et des webinaires pré-enregistrés. Les versions finales du Code mondial antidopage 2021 et des Standards internationaux ont été publiées le 16 juin.
Point sur la Fédération internationale d'haltérophilie
À la suite des informations et des preuves transmises à l'AMA par l'équipe McLaren chargée d'enquêter, à titre indépendant, sur les activités de la Fédération internationale d'haltérophilie (IWF), l'AMA a demandé à l'IWF de statuer immédiatement sur tous les cas de dopage en suspens, en traitant en priorité les dossiers proches du délai de prescription. L'AMA suivra de près la procédure, tout en poursuivant son enquête afin d'établir si d'autres mesures sont nécessaires s'agissant de la conformité de l'IWF.
L'Agence a également présenté à la Session du CIO un point de situation sur la conformité de l'Agence nationale antidopage russe (RUSADA) et sur "l’Opération SGIL". Le rapport complet de l'AMA est disponible ici.
Vaste programme de contrôles prêt pour Tokyo 2020
À la suite du report des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, l'Agence de contrôles internationale (ACI) a adapté ses programmes antidopage pour une mise en œuvre en 2021. Plus précisément, les activités de contrôle avant les Jeux seront adaptées au nouveau calendrier. L'ACI a confirmé que son groupe d'experts pré-Jeux reprendrait ses travaux à la fin de l'été en vue de commencer à émettre des recommandations de contrôles ciblés à l'automne.
L'ACI a rapporté que la collecte d'échantillons hors compétition et les contrôles en compétition avaient considérablement diminué pendant la pandémie, mais que des contrôles de dopage avaient été effectués chaque fois que cela était possible, veillant en priorité à préserver la santé des athlètes et des agents de contrôle du dopage. Malgré les circonstances difficiles, l'ACI a maintenu toutes ses autres activités et services antidopage pour ses partenaires pendant toute la durée du confinement. L'Agence a publié des directives spécifiques sur le renforcement des précautions sanitaires et a également pris les dispositions nécessaires pour être prête à effectuer les contrôles planifiés et reprogrammés.
Pour Lausanne 2020, un programme axé sur l'éducation
L'ACI a également partagé son rapport final sur son programme antidopage mené pendant les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Lausanne 2020. Des contrôles en compétition et hors compétition ont été effectués durant ces JOJ et aucun résultat d'analyse anormal n'a été signalé. Une nouvelle procédure sans recours au papier a été mise en œuvre pour la première fois, laquelle pourrait être reprise pour Tokyo 2020. L'ACI a mis l'accent sur l'éducation pendant les JOJ et a organisé un atelier d'apprentissage interactif sur le processus de contrôle antidopage qui s'est avéré très populaire auprès des jeunes athlètes.
De nouveaux partenariats pour renforcer la lutte contre le dopage
Un nouveau partenariat entre l'ACI et l'Union Cycliste Internationale (UCI) a été annoncé un peu plus tôt dans l'année. À compter de janvier 2021, l'ACI sera chargée de gérer le programme antidopage de l'UCI et une unité spéciale consacrée au cyclisme sera créée au sein de l'ACI.
L'ACI a élaboré et lancé en juillet le programme de formation et de certification des agents internationaux de contrôle du dopage. Ce programme de formation vise à offrir aux athlètes du monde entier la garantie que, quel que soit l'endroit où ils sont contrôlés et le sport auquel ils participent, les contrôles de dopage auxquels ils sont soumis sont effectués en toute sécurité, dans le respect de la personne et avec des professionnels dûment formés. Les agents internationaux de contrôle du dopage certifiés de l'ACI seront des experts de confiance sur le plan tant professionnel qu'opérationnel et respectueux des prescriptions du Code mondial antidopage en matière de programmes de contrôles hors compétition et en compétition à mener lors de manifestations sportives internationales. À l'avenir, l'objectif de l'ACI est d'assurer que seuls des agents internationaux certifiés prélèveront les échantillons lors des Jeux Olympiques et des événements des Fédérations Internationales.
Pour plus d'informations, le rapport complet de l'ACI peut être consulté ici.
La Chambre antidopage permanente du TAS en pleine activité
Dans son rapport à la Session, le Conseil International d'Arbitrage en matière de Sport (CIAS) a souligné que la Chambre antidopage permanente du TAS avait commencé ses activités le 1er janvier 2019, sous la présidence de l’ancien juge fédéral suisse Ivo Eusebio. Cinquante-quatre arbitres expérimentés dans la réglementation antidopage ont été nommés dans la Chambre antidopage permanente du TAS et 14 Fédérations Internationales ont délégué à ladite chambre le pouvoir de traiter les cas de violation et éventuelles sanctions.