Le nageur Anis réalise son rêve olympique
Arrivé à Rio avec l'ambition de nager plus vite que jamais, Rami Anis, membre de l'équipe olympique des réfugiés, a gagné son pari. Le 9 août, il a amélioré son record personnel dans le 100m nage libre hommes sous les applaudissements nourris du public du stade aquatique olympique. Il espère maintenant renouveler l'exploit sur le 100m papillon.
Avec 54 s 25, Anis termine à la 56e place sur 59 concurrents au départ des séries du 100m nage libre. Il n'a jamais été en course pour une médaille. Mais sa seule présence à Rio est déjà un exploit hors du commun pour un athlète qui, il y a un peu plus d'un an, fuyait sa Syrie natale pour échapper au conflit armé. Après un périlleux voyage par-delà la Méditerranée et à travers six pays européens, il a posé ses valises en Belgique. Il vit avec son père et son frère, en espérant que sa mère puisse bientôt les rejoindre.
« Participer aux Jeux Olympiques, c'est un sentiment merveilleux, glisse-t-il. C'est un rêve qui se réalise et dont je ne suis pas pressé de me réveiller. »
L'équipe olympique des réfugiés bénéficie d'un important soutien depuis le début des Jeux Olympiques. Anis ne fait évidemment pas exception à la règle. Le 11 août, il tentera de battre un autre record personnel dans le 100m papillon aux côtés de son héros Michael Phelps, qui a récemment porté son record de titres olympiques à 21 unités.
Anis fait partie des dix athlètes choisis pour composer la première équipe olympique des réfugiés. Ils viennent de Syrie, de République Démocratique du Congo, du Soudan du Sud et d'Éthiopie. Tous sont déjà très attachés à leur nouvelle identité commune. « Nous sommes fiers d'appartenir à cette équipe, confirme Anis. C'est extraordinaire car nous représentons tous ceux qui ont perdu leur foyer, dont les maisons ont été brûlées ou qui ont été tués. Aujourd'hui, nous les représentons à travers quelque chose de positif. C'est magnifique. »
Pour lui, la cérémonie d'ouverture reste le temps fort de ces Jeux Olympiques. « C'est difficile à décrire. Quand notre équipe est entrée, il y a eu un bruit énorme. Ça nous a fait tellement plaisir. »
« Mon message, c'est qu'il ne faut jamais renoncer à ses rêves. Dans la vie, on ne peut pas se permettre de baisser les bras. J'espère que tous les athlètes réfugiés bénéficieront du même soutien que nous, afin qu'ils réalisent leurs rêves et marchent sur nos traces. »
« Tous les sportifs rêvent de participer aux Jeux Olympiques. Si je pouvais revenir et décrocher une médaille à Tokyo, je réaliserais ma plus grande ambition. »
Pour Anis comme pour les autres membres de l'équipe olympique des réfugiés, la participation aux Jeux Olympiques ne se résume pas aux records personnels et aux médailles. Il s'agit avant tout de porter bien haut les couleurs des réfugiés du monde entier. « Je veux attirer les projecteurs sur les épreuves que traversent les réfugiés. Je suis là pour donner la meilleure image possible des réfugiés, des Syriens et de tous ceux qui subissent des injustices, où qu'ils se trouvent. Je leur demande de ne pas perdre espoir. Il ne faut jamais désespérer. »
« Je souhaite qu’aux Jeux Olympiques deTokyo en 2020, il n'y ait plus de réfugiés car nous serons tous rentrés chez nous. Rien n'est plus cher à mon cœur que ma patrie. »