Les athlètes olympiques réfugiés envoient un message d’espoir aux personnes déplacées
Reçus ce matin par la Session du Comité International Olympique (CIO), les dix athlètes de l’équipe olympique des réfugiés (R.O.T.) ont été ovationnés et ont profité de l’attention portée sur eux pour lancer un appel à faire preuve de compassion pour les 65 millions de réfugiés et de personnes déplacées dans le monde.
“Nous sommes les ambassadeurs des autres réfugiés. Nous n’oublierons pas cette chance que vous nous avez donnée,” a souligné Yiech Pur Biel, athlète réfugié du Soudan du Sud. “Nous ne sommes pas mauvais ; on nous appelle réfugiés mais ce n’est qu’un nom.”
La réfugiée syrienne Yusra Mardini, nageuse, a remercié le CIO de leur avoir donné l’occasion de montrer que les réfugiés peuvent apporter leur contribution à la société.
“Nous sommes des êtres humains. Nous ne sommes pas seulement réfugiés. Nous sommes comme tout le monde. Nous pouvons entreprendre des choses. Nous pouvons réussir aussi,” a-t-elle déclaré. “Nous n’avons pas choisi de quitter nos pays. Nous n’avons pas choisi cette appellation de réfugiés. Nous faisons à nouveau la promesse que nous allons faire ce qu’il faut pour être une source d’inspiration pour tous.”
Le président Thomas Bach a rappelé pour sa part que le CIO avait créé l’équipe olympique des réfugiés en partie pour sensibiliser le monde à l’ampleur de la crise des réfugiés.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR) estime que plus de 65 millions d’individus ont été forcés de quitter leur foyer en raison de la guerre, de la famine ou de catastrophes naturelles ou causées par l’homme. Ce nombre comprend 21 millions de réfugiés qui ont fui vers d’autres pays.
“Nous voulions envoyer un message d’espoir à tous les réfugiés du monde,” a déclaré le président du CIO. “Ces superbes athlètes vont nous montrer qu'en dépit des tragédies inimaginables qu'ils ont vécues, ils peuvent eux aussi, à l'instar de tout un chacun, mettre leur talent et, surtout, leur force de caractère au service de la société."
Le président Thomas Bach et l’ensemble des membres du CIO se sont alors levés et ont applaudi en hommage à ces athlètes qui continueront à recevoir une assistance du CIO après les Jeux Olympiques.
Cela fait déjà au moins vingt ans que le CIO accorde son soutien aux réfugiés, par le biais notamment de projets sportifs menés dans 46 pays. Il s’agit, pour bon nombre de ces projets, d’offrir la possibilité aux réfugiés de faire du sport dans les camps.
Au plus fort de la crise des réfugiés sévissant en Europe l’été dernier, le CIO a débloqué un fonds d’urgence de deux millions de dollars (USD) destiné à aider les Comité Nationaux Olympiques (CNO) à soutenir et intégrer les réfugiés. Au moins 17 CNO, la plupart en Europe, ont participé à cet effort d’intégration.
La participation des athlètes réfugiés aux Jeux Olympiques de Rio 2016 est l’aboutissement d’un processus entamé en octobre 2015 avec l’annonce par le président Thomas Bach, dans un discours prononcé devant l’Assemblée générale des Nations Unies, que des réfugiés seraient autorisés à concourir sous la bannière olympique. C’est alors que s’est mis en place un processus de collaboration entre le CIO, les Comités Nationaux Olympiques, les Fédérations Internationales et le HCR en vue d’identifier des athlètes ayant le statut de réfugiés et les qualités suffisantes pour concourir au niveau olympique.
Les dix membres de l’équipe ont été choisis parmi 43 candidats présélectionnés sur une liste de près d’un millier de compétiteurs potentiels.
Pour rependre les paroles du président du CIO : “ Ces réfugiés n'ont pas de toit, pas d'équipe, pas de drapeau, pas d'hymne national” … “ Nous leur offrirons un foyer au village olympique aux côtés des athlètes du monde entier. L'hymne olympique sera joué en leur honneur et le drapeau olympique les accompagnera alors qu'ils feront leur entrée dans le stade.”
Les athlètes réfugiés sont également assistés par une équipe d’encadrement composée d’officiels, d’entraîneurs et de personnel médical.
Le CIO utilise également sa campagne Giving is Winning (Donner, c’est gagner), une initiative philanthropique qui fait régulièrement partie des Jeux, pour sensibiliser les athlètes plus chanceux au drame des réfugiés. Sur le stand aménagé à cet effet dans l'espace CIO au village olympique, des athlètes pourront s’informer sur la réalité quotidienne des jeunes réfugiés à travers de courtes vidéos prenant pour thème trois valeurs – l’espoir, la persévérance et le courage – des valeurs essentielles pour les réfugiés comme pour les athlètes.
Les dix athlètes réfugiés qui concourront aux Jeux Olympiques de Rio 2016 sont :
- Rami Anis - pays d'origine : Syrie ; CNO hôte : Belgique ; sport : natation
- Yiech Pur Biel - pays d'origine : Soudan du Sud ; CNO hôte : Kenya ; sport : athlétisme (800 m)
- James Nyang Chiengjiek - pays d'origine : Soudan du Sud ; CNO hôte : Kenya ; sport : athlétisme (400 m)
- Yonas Kinde - pays d'origine : Éthiopie ; CNO hôte : Luxembourg ; sport : athlétisme (marathon)
- Anjelina Nada Lohalith - pays d'origine : Soudan du Sud ; CNO hôte : Kenya ; sport : athlétisme (1 500 m)
- Rose Nathike Lokonyen - pays d'origine : Soudan du Sud ; CNO hôte : Kenya ; sport : athlétisme (800 m)
- Paulo Amotun Lokoro - pays d'origine : Soudan du Sud ; CNO hôte : Kenya ; sport : athlétisme (1 500 m)
- Yolande Bukasa Mabika - pays d'origine : République démocratique du Congo ; CNO hôte : Brésil ; sport : judo (- 70 kg)
- Yusra Mardini - pays d'origine : Syrie ; CNO hôte : Allemagne ; sport : natation
- Popole Misenga - : pays d'origine : République démocratique du Congo ; CNO hôte : Brésil ; sport : judo (- 90 kg)