À 2 ans des JO de Paris 2024 : 10 jeunes athlètes français à suivre

Par Guillaume Depasse
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Sasha Zhoya of Team France
Photo de 2021 Getty Images

Vous connaissez Teddy Riner, Kylian Mbappé, Clarisse Agbégnénou ou encore Kevin Mayer, mais peut-être moins Sasha Zhoya, Loana Lecomte ou encore Eliott Bibi. Retenez bien ces noms car dans deux ans, ils pourraient bien briller à Paris 2024.

Des Jeux Olympiques dans son propre pays, c’est une chance. « Ça n’arrive qu’une fois dans une vie », comme dit Rudy Gobert, qui tentera de remporter l’or dans son pays après l’argent décroché à Tokyo 2020.

Un rêve de gosse, pour lui comme pour le triple champion olympique Teddy Riner par exemple, qui a pris très jeune la direction de la capitale française pour y vivre après quelques années passées sur son île natale de Guadeloupe.

Mais il n’y a pas que les stars au palmarès déjà bien rempli qui tenteront de briller à Paris 2024, dans deux ans tout pile.

De nombreux jeunes athlètes espèrent écrire leur histoire de leur pays, dans leur pays, devant leur public et leur famille.

Olympics.com vous présente dix athlètes français qui pourraient repartir des Jeux Olympiques de Paris 2024 avec une médaille autour du cou.

Aurélien Giraud, skateboard, 24 ans

Si Aurélien Giraud est un amoureux de sa ville natale, Lyon, il connaît bien le sol parisien où il se rend souvent pour grinder les spots de République ou sauter les marches du Palais de Tokyo. Et dans deux ans sur la Place de la Concorde, où se dérouleront les épreuves de skateboard de Paris 2024, il a toutes ses chances de monter sur le podium. Déjà à Tokyo 2020, il a terminé 6e de la finale, puis le vainqueur du Dew Tour 2019 a ensuite terminé deuxième du World Street Skateboarding Rome au début du mois de juillet, juste derrière la légende américaine Nyjah Huston.

Dans la capitale italienne, il a sorti un superbe hardflip late kickflip que les fans de skate ont l’habitude de voir dans les vidéos Instagram, mais pas en compétition.

Giraud partage désormais sa vie entre les États-Unis et la France, et sera redoutable en 2024.

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Loana Lecomte, VTT, 22 ans

Vous avez peut-être entendu son nom lorsqu’un jour, l’année dernière, au détour d’une discussion printanière, un ami vous a parlé d’une « jeune Française qui gagne toutes les Coupes du monde ». C’était Loana Lecomte. Deux mois avant les Jeux de Tokyo, la rideuse d’Annecy avait remporté quatre manches de Coupe du monde sur… quatre disputées. Elle n’avait que 21 ans.

La championne du monde espoirs en 2020 prenait ensuite une belle sixième place à Tokyo 2020, puis en 2022, c’est elle qui brisait l’hégémonie de l’Australienne Rebecca McConnell, titrée lors des trois premières manches de Coupe du monde.

Sur la colline d’Élancourt, où se dérouleront les épreuves de VTT olympique, l’ancienne skieuse qui admire Tessa Worley sera sans nul doute l’une de celles qui voudra apporter le premier titre olympique de VTT à la France depuis Julie Bresset à Londres 2012.

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Léon Marchand, natation, 20 ans

Lors des Jeux de Tokyo 2020, Léon Marchand était le jeune nageur de quatre nages qui montait, encore présenté comme le fils du couple qui a fait les beaux jours de la natation française dans les années 1990, Xavier Marchand et Céline Bonnet. Au Japon, le « petit » a disputé la finale du 400 m quatre nages quelques semaines plus tard, il a posé ses valises aux États-Unis pour rejoindre l’ancien entraîneur de Michael Phelps, Bob Bowman, pour prendre un peu plus d’expérience.

Avant de se rendre à ses premiers Mondiaux, organisés à Budapest en juin 2022, il confiait à Olympics.com vouloir « remporter une médaille pour préparer Paris 2024 ».

Le résultat ? Deux médailles d’or et une médaille d’argent, avec la deuxième meilleure performance de l’histoire en 400 m quatre nages.

Il n’a pas pu disputer le 200 m brasse, sa nage de prédilection dans laquelle il vient de battre le record de France, samedi 23 juillet en Espagne, en raison du calendrier, mais il espère pouvoir le faire dans la piscine de l’Arena La Défense dans deux ans et la moisson de médailles pourrait être encore plus conséquente.

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Carlota Dudek, Breaking, 20 ans

La jeune B-Girl française, connue sous le nom de scène Señorita Carlota, a fait du breaking un hobby, une passion puis une identité. « Le break, c’est qui je suis », déclarait-elle à Paris Match.

Pour la première du breaking aux Jeux Olympiques, elle espère être sélectionnée, faire le show et remporter une médaille, après avoir déjà participé aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Buenos Aires 2018. Elle y avait pris la cinquième place et depuis, elle a encore progressé. Lors des Mondiaux 2021, la Montpelliéraine, née d’un père Polonais et d’une mère Cubaine, avait terminé dans le top 10 et quelques mois plus tard, lors du FISE Montpellier 2022, elle prenait la troisième place.

Inspirée par la championne olympique de judo Clarisse Agbégnénou, qui est même devenue un « mentor » comme elle le confiait à Midi Libre, Carlota Dudek a toutes les cartes en main pour briller Place de la Concorde dans deux ans.

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Sasha Zhoya, athlétisme, 20 ans

Lors des Jeux de Paris 2024, Sasha Zhoya sera dans sa troisième année chez les seniors. Et ses performances pourraient être fulgurantes. Pour contextualiser, le hurdleur français dispute actuellement sa première année chez les « grands », et pointe ni plus ni moins à la première place du classement des meilleures performances européennes de l’année, avec 13,17 s réalisés lors des Championnats de France en juin, où par la même occasion, il a remporté le titre.

Le garçon, né en Australie d’une mère Française et d’un père Zimbabwéen, a participé à ses premiers Mondiaux à Eugene 2022, mais il n’est pas parvenu à se qualifier pour la finale. Il sera l’un des espoirs français lors des Championnats d’Europe de Munich, du 11 au 21 août prochain.

À noter qu’avant de se consacrer pleinement au 110 m haies, il faisait également du saut à la perche, avec un record à 5,56 m et deux titres nationaux chez les cadets : un en France, un en Australie.

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Clara Matéo, football, 24 ans

Avant l’Euro 2022, Clara Matéo ne faisait pas partie des éléments importants du milieu de terrain des Bleues. Mais il sera désormais difficile de la déloger. Lorsqu’elle a été titularisée contre la Belgique, pour le deuxième match du Championnat d’Europe en juillet, elle s’est illustrée avec une passe décisive et contre l’Islande, elle a failli faire de même avant que le but de Grace Geyoro ne soit refusé pour une main. Difficile de faire mieux pour convaincre.

La Nantaise, qui évolue au Paris FC, détient également un diplôme d’ingénieure et travaille à 40 % dans une entreprise de chimie. Elle est fan de Zinédine Zidane, ainsi que de l’attaquant du Bayern Munich Serge Gnabry, apprend-t-on dans un article de So Foot, qui raconte également qu’avant d’évoluer dans des équipes féminines, elle écoeurait ses adversaires masculins dans les catégories de jeunes.

Eliott Bibi, escrime, 22 ans

Avec 44 médailles d’or et 123 au total, l’escrime est le sport le plus prolifique pour la France aux Jeux Olympiques. Et si tout record est fait pour être battu, ce n’est peut-être pas pour tout de suite. Le jeune Eliott Bibi n’a pas attendu pour perpétuer la tradition tricolore et dès les Championnats d’Europe 2022, il a remporté la médaille de bronze, quelques jours après être monté sur son premier podium de Coupe du monde, à la troisième place également.

« C'est surprenant car on ne pensait pas que ça arriverait aussi rapidement », confiait l’entraîneur national Vincent Anstett à l’Équipe. « Mais ça ne l'est pas totalement non plus au regard de ses qualités intrinsèques et de sa progression sur l’année. »

Eliott Bibi a encore deux ans pour progresser et briller sous la verrière du Grand Palais, où auront lieu les épreuves d’escrime.

Photo de FFE

Oriane Bertone, escalade, 17 ans

Oriane Bertone n’a pas le temps. Pour sa première Coupe du monde chez les séniors, elle n’avait que 16 ans, mais elle s’est tout de même hissée sur le podium, à la deuxième place de l’épreuve de bloc en 2021. Une surprise, certes, mais pas un coup de chance. Une semaine plus tard, re-belote, une nouvelle deuxième place.

« Je ne me sentais pas sous pression en rentrant chez les seniors, parce que je n'avais rien à perdre », expliquait-elle à Olympics.com. « J'étais cadette 1, je suis un peu sortie de nulle part, je me suis éclatée et c'était cool. » La recette a l’air plutôt simple pour la native de la Réunion, double championne du monde chez les juniors en 2019, en bloc et en difficulté.

C’est au Bourget qu’Oriane Bertone se frottera au mur olympique pour la deuxième épreuve d’escalade de l’histoire des Jeux.

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Victor Wembanyama, basketball, 18 ans

Ce qui est prédit pour Victor Wembanyama n’est tout simplement jamais arrivé dans l’histoire pour un basketteur français : premier choix de la draft NBA 2023. Si c’est le cas, le pivot de 2,19 m placerait son nom aux côtés de légendes, comme LeBron James, Shaquille O’Neal, Patrick Ewing ou encore Magic Johnson.

Après deux trophées de meilleur jeune du championnat de France consécutifs et un titre de champion remporté avec l’ASVEL, le Francilien retourne dans sa région natale pour rejoindre les Metropolitans 92. Avant de s’envoler aux USA, il évoluera une saison sous les ordres de Vincent Collet, également sélectionneur de l’équipe de France depuis 2009.

Il devrait également disputer sa première compétition internationale avec les Bleus en septembre lors de l’EuroBasket.

Mélanie De Jesus Dos Santos, gymnastique artistique, 22 ans

C’est en 2017 que le monde a découvert Mélanie De Jesus Dos Santos. Né en 2000, elle avait 17 ans lorsqu’elle a disputé ses premiers Championnats d’Europe, à Cluj-Napoca en Roumanie. La Martiniquaise a brillé d’entrée en remportant le bronze au concours général. Quelques mois plus tard, elle prenait la cinquième place du concours général des Mondiaux de Montréal, première Européenne. En 2018, elle décrochait l’or européen au sol avant la consécration en 2019 avec le titre au concours général.

Aux Jeux de Tokyo 2020, elle n’est pas parvenue à se libérer, une pression qu’elle n’a « pas su gérer », mais elle a tout de même été sixième aux barres asymétriques.

Après les Jeux, elle a elle aussi pris le chemin des États-Unis pour s’entraîner avec les coachs d’une autre légende, Simone Biles.