Solide programme éducatif de l'ACI pour Lausanne 2020
Valérie Fourneyron, présidente de l'ACI, s'est adressée à la Session du CIO et a présenté en détail le programme antidopage actuellement en vigueur pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) d'hiver de 2020 à Lausanne. Pendant la période des Jeux, 180 échantillons seront prélevés dans 16 disciplines et 81 épreuves. Mme Fourneyron a également précisé que l'agence mettait en place de nouveaux outils et solutions numériques permettant un processus de contrôle antidopage sans papier dans le but d'en faire une pratique courante à Tokyo.
Dans le cadre de ses efforts visant à promouvoir un sport propre auprès de la jeune génération d'athlètes, l'ACI a mis sur pied et dirige le "Real Sport Lab" – un laboratoire sportif sous forme d'expérience interactive qui propose aux participants un apprentissage via des simulations réalisées en ateliers. Les sessions sont conçues pour fournir aux athlètes un premier aperçu du processus de contrôle dont ils feront inévitablement l'expérience que ce soit aux JOJ ou plus tard lors de leur carrière sportive. Cette expérience de laboratoire sportif vient s'ajouter aux nombreuses activités de sensibilisation de l'AMA proposées aux deux villages olympiques de la jeunesse de Lausanne et de Saint-Moritz, avec le soutien du personnel de l'ACI.
Ainsi que l'a déclaré Valérie Fourneyron : "Les athlètes eux-mêmes devraient faire passer le message que le dopage peut nuire à une carrière sportive et à la santé et qu'un manque d'informations à cet égard peut conduire à un dopage par inadvertance."
Préparatifs pour Tokyo 2020
La présidente de l'ACI a par ailleurs donné un aperçu du programme que l'agence a prévu pour les Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo. L'ACI, en coopération avec le comité d'organisation de Tokyo 2020, l'Agence japonaise antidopage (JADA) et les autorités japonaises, gérera et supervisera les opérations de contrôle afin de veiller à ce que la qualité et le nombre de contrôles effectués soient conformes au Code mondial antidopage. En tout, quelque 6 200 échantillons devraient être prélevés pendant les Jeux dans 33 sports, 50 disciplines et 339 épreuves.
Fait plus important encore : l'ACI coordonnera le programme de contrôles avant les Jeux le plus vaste jamais mené avant une édition de la manifestation olympique. Pour la première fois à Tokyo, la période de contrôle placée sous l'autorité du CIO sera étendue à huit semaines avant les Jeux, augmentant de fait les possibilités de contrôles. L'ACI jouera également un rôle actif en tant que membre du comité de pilotage du groupe de travail de l'AMA sur la méthode de contrôle à partir de tâches de sang séché, une initiative scientifique qui permettra d'améliorer encore l'efficacité du prélèvement et de la détection des échantillons. Afin de compléter ce programme, le CIO a demandé en octobre dernier qu'un plan global de conservation à long terme soit mis sur pied.
Il s'est engagé à verser cinq millions de dollars américains pour financer la conservation à long terme des échantillons prélevés par les organisations antidopage lors des contrôles effectués avant les Jeux pour une réanalyse ultérieure.
À Tokyo, l'ACI mettra également en œuvre une gestion indépendante des résultats et des activités disciplinaires y afférentes, et fournira des solutions informatiques de pointe pour le prélèvement d'échantillons et la collecte des informations de localisation.
Witold Bańka, récemment élu président de l'AMA, a présenté son rapport à la Session du CIO.
En évoquant la cinquième Conférence mondiale sur le dopage dans le sport, tenue à Katowice (Pologne) en novembre dernier, M. Bańka a souligné le fort esprit de coopération qui a conduit à l'approbation du Code mondial antidopage et des Standards internationaux 2021 ainsi que le consensus autour de la nécessité pour toutes les parties prenantes à la lutte contre le dopage de demander à tous les auteurs, sans restriction, de rendre des comptes.
Financement supplémentaire
Dans son rapport, le président de l'AMA a remercié le CIO de s'être engagé à fournir un financement supplémentaire à l'Agence.
Witold Bańka a en effet confié à cet égard : "S'agissant de financement, la déclaration du président Thomas Bach lors du premier jour de la Conférence mondiale, à savoir la contribution additionnelle du CIO à la lutte contre le dopage à hauteur de dix millions de dollars américains, a été une très agréable surprise."
Les fonds supplémentaires du CIO seront répartis comme suit :
• 5 millions de dollars américains pour financer la conservation à long terme des échantillons prélevés par les organisations antidopage lors des contrôles effectués avant les Jeux Olympiques pour une réanalyse ultérieure ;
• 2,5 millions de dollars américains au profit du budget scientifique de l'AMA afin de tirer parti du succès du programme de recherche en cours, pour autant que les gouvernements du monde entier versent un montant égal ; et
• 2,5 millions de dollars américains supplémentaires pour un programme conjoint, avec les gouvernements, afin de renforcer encore davantage le travail fructueux mené par le département Renseignements et enquêtes de l'AMA.
Enquêtes en cours
Soulignant la récente décision du comité exécutif de l'AMA d'approuver à l'unanimité la recommandation du comité indépendant de révision de la conformité de déclarer la RUSADA non conforme au Code pour une période de quatre ans, M. Bańka a indiqué : "Tout en reconnaissant que des personnes raisonnables peuvent être en désaccord sur un sujet aussi polémique, l'AMA reste convaincue qu'il s'agissait de la bonne décision à prendre, que les conséquences proposées punissent les coupables et non les innocents, en étant sévères envers les autorités russes tout en protégeant les droits des athlètes intègres dans le monde entier, y compris des athlètes russes qui peuvent démontrer qu'ils ne sont aucunement impliqués dans la non-conformité."
S'agissant des allégations relatives à la Fédération internationale d'haltérophilie (IWF), le président de l'AMA a rappelé que le département Renseignements et enquêtes de l'Agence était déjà informé de ces allégations et poursuivait son enquête concernant d'éventuelles violations du Code mondial antidopage.
Concernant les allégations spécifiques liées au dopage des haltérophiles en Thaïlande, lesquelles sont nouvelles et très préoccupantes, M. Bańka a fait savoir que l'AMA assurait le suivi avec l'IWF, l'agence de contrôle du dopage de Thaïlande et d'autres parties prenantes afin de se faire une idée plus précise de la situation. Il a affirmé que l'AMA prendrait toutes les mesures qui pourraient s'imposer si des violations du Code par des personnes ou des organisations antidopage étaient avérées.
Le CIO a publié une déclaration sur cette question le 5 janvier dans laquelle il a réitéré sa confiance dans les procédures de l'AMA pour contrôler la conformité de l'IWF et a également annoncé la création d'une commission disciplinaire, placée sous la conduite de Denis Oswald, membre de la commission exécutive du CIO, afin de donner immédiatement suite à la confession de dopage d'une médaillée olympique de bronze des Jeux de Londres 2012 et des membres de son entourage.