Paris 2024 propose une nouvelle vision urbaine responsable
Si vous vous promenez sur les plus de 30 sites des Jeux Olympiques de Paris 2024, une chose est sûre : la plupart d'entre eux vous seront familiers. En effet, la plupart des sites des Jeux de Paris 2024 ont été construits bien avant la candidature de la ville à l'organisation de la manifestation olympique.
De l'emblématique Stade de France à Saint-Denis (d'une capacité de 80 000 places), qui accueillera l'athlétisme, le para-athlétisme et le rugby à sept, au vélodrome de Saint-Quentin, qui accueillera les épreuves cyclistes, 95 % des sites olympiques sont des installations qui existaient déjà ou qui ont été montées temporairement et seront démantelées pour être réutilisées après les Jeux. Les noms d'autres sites majeurs, tels que Roland-Garros et le Parc des Princes, sont également connus des amateurs de sport du monde entier. Les spectateurs pourront accéder à chacun de ces sites en empruntant les transports publics.
En outre, la stratégie du comité d'organisation de Paris 2024 a essentiellement pour ambition de réduire au minimum les déplacements entre les sites. Presque tous les sites olympiques en région parisienne se trouvent à moins de dix kilomètres du centre-ville.
Un nouveau modèle pour les Jeux
Dans le passé, les villes se sont transformées et développées pour accueillir les Jeux Olympiques. Mais avec l'Agenda olympique 2020, la feuille de route stratégique du Comité International Olympique (CIO) qui met l'accent sur la durabilité et l'héritage, l'approche a évolué pour que les Jeux s'adaptent à leurs hôtes et à leurs besoins à long terme. Adopté en 2015, l'Agenda olympique 2020 demande en effet aux organisateurs d'optimiser l'utilisation des sites existants et temporaires, de réduire au minimum l'impact sur l'environnement et d'utiliser les Jeux comme catalyseur pour créer des avantages à long terme pour les populations locales.
Nous créons collectivement un nouveau modèle pour les Jeux afin de garantir qu'ils réduisent leur empreinte, tout en optimisant l'impact positif sur la vie des populations locales. Paris 2024 met en œuvre ce modèle de manière spectaculaire, et les sites en sont l'exemple le plus visible.
En tant que premiers Jeux Olympiques organisés en parfaite adéquation avec les exigences de l'Agenda olympique 2020, les Jeux de Paris 2024 utilisent 95 % de sites existants, qui ont été mis à niveau et modernisés – non seulement pour les Jeux, mais aussi pour garantir aux communautés locales des possibilités de pratiquer le sport à long terme. De plus, grâce à l'élan créé par les Jeux, le gouvernement français s'est engagé à construire 5 000 terrains de sport "de proximité" sur l'ensemble du territoire, ce afin de faciliter l'accès au sport pour tous, au plus près du domicile de chacun.
L'approche "réduire, réaffecter et réutiliser" adoptée pour les sites devrait servir de tremplin pour la décarbonation du secteur de la construction en France. L'Hexagone espère ainsi réduire les émissions de carbone dans le secteur du bâtiment, l'Union européenne ayant pour objectif de réduire les émissions globales de l'ensemble de Union de 55 % d'ici à 2030.
Nouveaux sites, anciens matériaux de construction
Même les sites construits spécifiquement pour les Jeux de cet été l'ont été en tenant compte du principe de réduction et de réutilisation. L'étonnant Centre aquatique olympique de Seine-Saint-Denis, d'une capacité de 5 000 places, a été décrit comme la "principale figure architecturale de Jeux d'été qui tentent activement de ne pas en construire". La structure à très faible émission de carbone a été bâtie en utilisant uniquement des matériaux biosourcés – principalement du bois – et son toit est doté d'une ferme solaire géante de 5 000 m2. Sa forme concave permet de chauffer naturellement l'air et de contrôler les niveaux d'humidité dans la salle. À l'intérieur, les 5 000 sièges des spectateurs ont été fabriqués à partir de bouchons de bouteilles en plastique recyclés.
Ce n'est pas un hasard si le centre aquatique et le village olympique ont été construits dans la banlieue nord-est de Paris, où se trouvent certains des quartiers les plus sous-exploités de la ville. Plus de la moitié des enfants de 11 ans de la région ne savent en effet pas nager. Après les Jeux, le centre aquatique servira à la communauté locale de centre multisports, offrant des installations de natation, d'escalade et de remise en forme.
Le village olympique, un investissement pour l’avenir
L'accent mis sur la durabilité va au-delà des sites de compétition eux-mêmes. Le village olympique – lequel accueillera au total 23 500 athlètes et membres du personnel d'encadrement pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 – a été conçu pour devenir un nouveau quartier résidentiel, avec plus de 2 800 appartements. Un quart de ces appartements seront transformés en logements sociaux, le reste des appartements sera proposé à des prix abordables à des travailleurs et étudiants à faibles revenus. Les premiers résidents devraient emménager au printemps 2025.
"Dès le départ, nous avons pensé à la fois au court et au long termes", explique Marion le Paul, directrice générale adjointe de la SOLIDEO, l'organisme public responsable de la mise en place des infrastructures des Jeux. "Le village aura une seconde vie bien après les Jeux – en fait, il débutera là sa véritable mission."
Avec un minimum de nouvelles constructions, un accent mis sur l'utilisation des sites existants et un investissement dans les besoins à long terme des habitants de la ville, Paris 2024 entend bien changer la donne.
"En montrant l'exemple sur les plans environnemental et social, en innovant et en mettant l'accent sur la création d'avantages durables pour les communautés locales, ce avant même le début des Jeux, Paris 2024 établit de nouvelles normes pour les Jeux Olympiques et d'autres événements sportifs majeurs", conclut Marie Sallois.