Paris 2024 fait bouger la France

Les chiffres de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) montrent que, au niveau mondial, un adulte sur quatre n'atteint pas les niveaux d'activité physique recommandés. En France, selon l' Observatoire national de l'activité physique (ONAPS), 37 % des enfants de 6 à 10 ans et 73 % des 11-17 ans n'atteignent pas les 60 minutes d'activité physique recommandées par jour. Par ailleurs, 47 % des femmes et 29 % des hommes sont physiquement inactifs.

En avril dernier, le président de Paris 2024, Tony Estanguet, a attiré l'attention sur ce "vrai risque sanitaire" pour la société française. *"*La sédentarité tue, et la solution est pourtant assez simple. C’est de bouger au minimum une heure par jour si on est enfant ou adolescent, et 30 minutes pour les adultes. Paris 2024 est une opportunité unique pour mettre en mouvement tous les Français."

Ce programme visant à faire bouger davantage tous les Français s'adresse en priorité aux écoliers, aux femmes, aux personnes en situation de handicap, aux personnes âgées et à d'autres groupes qui ont tendance à être moins actifs ou à être socialement exclus. Diverses initiatives ont été mises en œuvre. Certaines sont pilotées en région parisienne, d'autres sont déjà nationales.

Bouger plus à l’école

Paris 2024 a plaidé avec succès en faveur d'un programme de 30 minutes d'activité physique quotidienne dans les écoles primaires françaises. Le projet pilote a été lancé en septembre 2020 en Seine-Saint-Denis – zone prioritaire des Jeux à revitaliser, située au nord-est de Paris et où se trouvent le village olympique et le nouveau centre aquatique – ainsi que dans deux autres quartiers.

À la rentrée 2022-2023, le ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse a commencé à déployer l'initiative à l'échelle nationale pour 4,2 millions d'élèves. À l'été 2023, près de la moitié des écoles avaient reçu un kit sportif offert par Paris 2024 et l'Agence nationale du sport pour mettre en œuvre l'activité physique quotidienne de 30 minutes, et les 35 500 écoles primaires devraient toutes participer d'ici 2024.

Les enfants et les adolescents, de la maternelle à l'université, ont également pris part à la Semaine Olympique et Paralympique (SOP). Depuis 2017, cet événement annuel fait la promotion des valeurs olympiques et paralympiques ainsi que de l'activité physique. Plus d'un million d'élèves et d'étudiants ont pris part à l'édition 2023, et il y a eu plus de trois millions de participants depuis 2017.

1, 2, 3 Nagez !

La Seine-Saint-Denis a également été retenue pour un programme d'apprentissage de la natation pour les enfants, mais aussi les adultes. Avant l'élection de Paris 2024 en tant qu'hôte olympique, la moitié des enfants de 11 ans de ce département ne savaient pas nager. Depuis 2020, le programme "1,2,3 Nagez !" a permis à 6 200 enfants d'acquérir les compétences essentielles en matière de natation et d'aisance aquatique.

Il prévoit l'installation de piscines temporaires dans les zones ciblées, le recrutement d'entraîneurs qualifiés et l'organisation de cours gratuits de natation et d'aisance aquatique à l'intention des enfants et des adultes. En 2023, le programme s'étend à tout le pays, avec 38 projets en place qui permettront à plus de 20 000 enfants d'apprendre à nager.

Bouger plus en ville

L'urbanisme influence la façon dont les gens vivent dans les zones urbaines. Paris 2024 fait la promotion d'un "design actif", qui encourage les mouvements spontanés et libres dans les espaces publics et les bâtiments.

Six villes pilotes ont été choisies pour démontrer comment le design actif favorise la mobilité, le sport et le jeu. Par exemple, la ville de Saint-Dizier, dans le nord-est de la France, a transformé les rues et les espaces publics. Elle a créé une pumptrack et réaménagé une cour d'école, et trois autres suivront à l'été 2023.

Dans de nombreuses écoles françaises, les cours de récréation sont conçues de manière à être utilisées davantage par les garçons pour jouer au football, obligeant les filles à rester sur le côté. Grâce à l'Agence nationale du sport (ANS), un million d'euros a été investi pour transformer 200 cours d'école. L'objectif est de créer des espaces partagés plus inclusifs et de promouvoir l'égalité des genres ainsi que des jeux pour tous.

"Plus d'un an avant la cérémonie d'ouverture, Paris 2024 change déjà des vies grâce au sport", a déclaré Marie Sallois, directrice chargée de la durabilité au CIO. "L'ambition des Jeux de faire bouger davantage la France entière reflète l'objectif de l'Agenda olympique 2020+5, qui est de s'assurer que les Jeux Olympiques apportent des bénéfices durables aux communautés hôtes. Elle reflète également la récente campagne "Let’s Move", dans le cadre de laquelle nous avons uni nos forces à celles de l'Organisation mondiale de la Santé pour contribuer à résoudre le problème mondial de l'inactivité physique."

Bouger plus au travail

Les adultes qui travaillent sont la cible de la campagne  #GoFor30 ! Celle-ci encourage les employés à faire une séance d'entraînement de 30 minutes sur leur lieu de travail. En juin 2023, 7 600 employés des partenaires commerciaux des Jeux avaient déjà participé au défi.

Le personnel du siège de Paris 2024 a lui aussi bien reçu le message. Auparavant, 31 % des employés déclaraient utiliser les escaliers plutôt que les ascenseurs. Grâce à la mise en œuvre du design actif au siège du comité d'organisation, ce chiffre est passé à 58 %, et une évaluation indépendante a montré que l'utilisation des escaliers avait augmenté de 43 %.

L'impact plus large du sport

La pratique du sport a de nombreux effets positifs, qu'il s'agisse de la santé mentale, de la concentration des enfants en classe ou de l'engagement des groupes socialement isolés et les plus inactifs, notamment les filles et les personnes en situation de handicap. D'autres projets, dont certains sont soutenus par le fonds Impact 2024 pour l'innovation sociale par le sport, touchent ces groupes. 

D'ici 2024, un réseau de 3 000 clubs sportifs "para-accueillants" bénéficiera d'une formation et d'un soutien pour les aider à faire participer davantage de personnes handicapées à leurs activités.

Par ailleurs, les clubs sportifs qui accueillent plus de 600 camps d'entraînement avant les Jeux se partagent un fonds public de 20 millions d'euros pour le développement et la rénovation.