L'ancien complexe industriel du district de Shougang à Beijing témoigne des efforts en faveur d'une régénération urbaine durable

Le district de Shougang, qui fut jadis le cœur actif et brûlant du complexe industriel de Beijing, s 'affirme maintenant avec fierté comme le symbole des efforts de redressement urbain de la ville. Les tours de refroidissement sont  métamorphosées en sites olympiques, les hauts fourneaux en centres d'entraînement, et une tour de stockage du minerai de fer est même devenue le siège du comité d'organisation des Jeux Olympiques de Beijing 2022. Dix ans après avoir accueilli ses premiers Jeux Olympiques d'été et quatre avant le début des Jeux d'hiver, le district de Shougang prend un nouveau visage.

L'ancien complexe industriel du district de Shougang à Beijing témoigne des efforts en faveur d'une régénération urbaine durable
© IOC/Greg Martin

Le snowboard big air est certes, comme son nom l'indique, une épreuve spectaculaire. Et le cadre dans lequel se dérouleront les compétitions des Jeux Olympiques d'hiver de Beijing 2022 promet d'apporter une dimension supplémentaire. Les snowboardeurs les plus audacieux au monde dévaleront les rampes installées sur les parois des anciennes tours de refroidissement de plus de 70 m d'envergure qui se dressent dans le centre même de ce qui fut le complexe industriel de Beijing.

C'est là la preuve d'une réussite et l'affirmation d'une volonté.  Le complexe sidérurgique de Shougang tout entier, une ville dans la ville, a été transféré à l'extérieur de Beijing  avant et immédiatement après Beijing 2008.  Les urbanistes ont choisi de ne pas passer le parc industriel au bulldozer mais se sont lancés dans une tâche difficile et valorisante, celle de procéder à une rénovation urbaine.

Beijing 2022 a été  au cœur de cette vaste entreprise. Le comité d'organisation de Beijing 2022 a dans un premier temps décidé en 2017 d'établir son siège dans l'une des tours de refroidissement reconvertie. Aux alentours du site, d'autres vestiges d'un passé industriel sont également rénovés  en vue d'offrir un avenir plus sain et davantage ouvert à tous. Les athlètes d'élite sont au nombre des premiers bénéficiaires des projets ambitieux de la ville.

© IOC/Greg Martin

“Le site (patinage de vitesse sur piste courte) est très bien construit.  C'est un site d'entraînement de pointe,” a déclaré l’athlète chinois Wu Dajing, médaillé d'or du 500 m en patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux Olympiques d'hiver de PyeongChang 2018. “J'en ai entendu parler (le nouveau centre d'entraînement) quand les travaux de construction ont commencé dans le parc Shougang. À cette époque,  tous mes rêves convergeaient vers ce site, je ne cessais d'imaginer à quoi il pouvait ressembler, mais quand je suis arrivé ici, j'ai constaté à quel point il était différent de ce que j'avais imaginé. En fait, il était beaucoup mieux que ce que j'avais espéré.”

L'athlète de 23 ans, médaillé d'argent à PyeongChang 2018  dans le relais 5000 m et médaillé d'argent et de bronze aux Jeux de Sotchi 2014,  est résolument concentré sur les Jeux qui se dérouleront dans son pays dans trois ans et demi. Mais les patineurs de vitesse sur piste courte ne sont pas les seuls bénéficiaires de ces infrastructures puisque les curleurs, les joueurs de hockey sur glace et les patineurs artistiques ont tous accès aux nouvelles installations haut de gamme de Shougang.

“Nous venons juste d'arriver cette année dans les installations d'entraînement de Shougang” a déclaré Zhao Yang, entraîneur de la jeune patineuse artistique chinoise Chen Hongyi âgée de 16 ans.  “Nous constatons que le site est très moderne. La surface, la température et l'humidité de la glace sont particulièrement de grande qualité.  Je pense que c'est le meilleur site de patinage. Le fait que tous les athlètes bénéficient de conditions d’entraînement aussi bonnes est, pour  moi, le meilleur gage de bons résultats, c'est une aide précieuse pour les athlètes.”

© IOC/Greg Martin

Ses athlètes sont tous du même avis.

“Les sites et les conditions d'entraînement n'étaient pas particulièrement favorables auparavant,”  déclare Chen, numéro 10 mondial dans son groupe d'âge. “Mais maintenant Shougang a deux sites, et va probablement en construire d'autres.  On y trouve même des salles de danse professionnelles et des salles de sports. L'environnement et les installations sportives sont excellentes ici et cela m'aide beaucoup à m'améliorer .”

Dans le cadre de la mission qui est de se servir des Jeux 2022  pour initier 300 millions de résidents chinois aux sports d'hiver,  d'autres projets d'infrastructures sportives et récréatives doivent voir le jour au milieu de plus d'une centaine de cheminées d'usine. Le district de Shougang,  qui fait l'objet d'un projet  pilote dédié à la rénovation d'anciennes zones industrielles dans toute la Chine, est l'enjeu d'autres projets au nombre desquels figurent des bureaux pour de nombreuses sociétés, un musée, un centre de conférence, un complexe commercial innovant, un parc aquatique et un espace scénique au bord de l'eau.

© IOC/Greg Martin

Les spectateurs de 2008  qui reviennent dans la ville vont constater une grande différence à certains égards, même si plusieurs aspects resteront incroyablement semblables. Sur les 13 sites dédiés ou non dédiés à la compétition et qui sont prévus pour la zone de Beijing 2022, huit s'inscrivent dans l'héritage des Jeux de 2008. Mais aucun lieu n'illustre aussi bien le redressement urbain de Beijing que le site du big air.

“Je peux vous garantir que c'est vraiment un site spectaculaire,” a déclaré le président Thomas Bach, au moment où la proposition de Shougang a été ratifiée par la commission exécutive l'an dernier. “Pour moi, son intérêt architectural est immense. Si vous avez l'occasion de le voir, ne le manquez pas.”