Albertville 1992 : 30 ans d'héritage olympique dans les grandes stations de ski françaises
À l'approche des Jeux Olympiques d'hiver de Beijing 2022, nous nous penchons sur l'héritage à long terme laissé par les éditions passées des Jeux Olympiques d'hiver, qui fêtent cette année des anniversaires importants.
Albertville a été la première ville hôte à organiser les Jeux Olympiques d'hiver suivis des Jeux Paralympiques d'hiver, le début d'une tradition qui se poursuit depuis. Avec leurs cérémonies d'ouverture et de clôture spectaculaires, les Jeux d'Albertville 1992 ont été une référence pour les futures villes hôtes. Ils ont également contribué à faire de la région Savoie Mont-Blanc l'une des premières destinations mondiales pour les sports d'hiver.
Pour fêter le 30e anniversaire des Jeux, une multitude d'activités sont prévues dans toute la région, à Albertville, Courchevel, Méribel, La Léchère-les-Bains/Valmorel, Les Saisies et Tignes.
Douze des treize sites des Jeux sont toujours utilisés aujourd'hui, tandis que les améliorations apportées aux transports, favorisées par l'événement, ont contribué à la croissance de l'industrie du ski dans la région et à une plus grande facilité d'accès à celle-ci. Depuis les Jeux, les stations ont également modernisé leurs infrastructures et leurs équipements pour répondre à la demande croissante et ont pris des mesures afin d'atténuer l'impact sur l'environnement.
Le meilleur du ski en France
Avec plus de 110 stations de ski et l'un des plus vastes réseaux de pistes de ski du monde, la région Savoie Mont-Blanc est aujourd'hui la première destination française pour les sports d'hiver. Couvrant les deux tiers des Alpes françaises, la région accueille chaque année des millions de visiteurs.
La notoriété mondiale acquise grâce aux Jeux d'Albertville 1992 a dynamisé l'industrie touristique de la région. Par ailleurs, l'accueil des Jeux Olympiques d'hiver a accéléré le rythme des améliorations apportées à ses infrastructures de transport. La Plagne, la station de ski la plus fréquentée du monde, et deux autres stations du top 10 mondial – à savoir Les Arcs et Val Thorens – se positionnent avec succès comme une marque auprès des skieurs et des touristes d'Europe et d'ailleurs. Une partie de l'attrait de la région réside dans la création d'une véritable culture du ski et dans la gamme d'activités et de loisirs proposés. Le ski alpin est en effet disponible dans 98 stations de la région Savoie Mont-Blanc, et le ski nordique dans 78 d'entre elles. Les stations qui ont accueilli les Jeux Olympiques ont fait un usage intensif et durable de leurs installations. Depuis 1992, de grandes compétitions internationales sont organisées dans plusieurs d'entre elles.
Depuis qu'elles ont accueilli les Jeux, les stations de la région sont également devenues de plus en plus soucieuses des questions environnementales. Leur population augmente de 30 % et plus en haute saison, ce qui met à rude épreuve les ressources existantes et a nécessité la construction d'installations et de logements pour répondre à la demande. Afin d'assurer leur pérennité et leur coexistence avec les écosystèmes fragiles des montagnes, les stations ont pris, ces dernières années, une série de mesures. Parmi celles-ci, citons des règles de planification plus strictes, des méthodes de construction à faible impact, une transition vers des technologies et des processus à faibles émissions de carbone et la protection de la biodiversité. La sensibilisation des visiteurs aux questions environnementales s'est également accrue, et il leur est rappelé de ne laisser aucune trace de leur séjour en montagne.
Des sites encore utilisés aujourd'hui
Treize sites ont été utilisés pour les Jeux Olympiques d'hiver de 1992 à Albertville pour les sports de compétition et de démonstration. Douze sont encore utilisés aujourd'hui pour les sports de glace et de neige aux niveaux récréatif et d'élite.
Bon nombre d'entre eux sont devenus des installations polyvalentes, dont la Halle olympique. Cette halle est l'un des nombreux sites aménagés dans le parc olympique Henri Dujol à Albertville ; elle a été construite pour les compétitions de patinage artistique et de patinage de vitesse sur piste courte. Elle a depuis accueilli des matchs de la Coupe Davis ainsi que des salons commerciaux, artistiques et culturels.
Les pistes utilisées pour les épreuves de ski alpin féminin à Méribel restent ouvertes aux skieurs professionnels et amateurs. Le parc olympique de la station, dont la patinoire a accueilli le tournoi de hockey sur glace masculin, abrite désormais une piscine, un spa, un gymnase et des salles de réunion.
Site des épreuves de démonstration de ski acrobatique pendant les Jeux, Tignes est devenu un haut lieu de la discipline. De son côté, la piste de bobsleigh de la station de la Plagne, laquelle attire des visiteurs toute l'année, contribue à la popularité de la station.
Modernisation des transports régionaux et des infrastructures urbaines
L'accueil des Jeux Olympiques a accéléré l'extension et la modernisation des réseaux de transports régionaux. Plusieurs autoroutes et routes à deux voies ont été construites entre Albertville et les villes et stations de ski environnantes, doublant la capacité du réseau routier et réduisant les temps de trajet et les embouteillages.
Le réseau ferroviaire local a également été modernisé. Outre la construction d'une ligne à grande vitesse (TGV) desservant la région, les gares ferroviaires ont été rénovées et de nouvelles gares routières ont été construites pour assurer la liaison avec le réseau ferroviaire. Des améliorations ont également été apportées aux aéroports de la région et aux installations de transport aérien.
Ces développements ont permis à la région de mieux se faire connaître et l'ont rendue plus accessible aux touristes. La liaison TGV a renforcé son attrait auprès des Parisiens en particulier, qui peuvent désormais rejoindre Albertville en train en moins de cinq heures.
Un tournant pour les cérémonies d’ouverture et de clôture
Les Jeux Olympiques d’hiver d'Albertville 1992 ont également marqué un tournant spectaculaire dans l'organisation des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux Olympiques.
Les cérémonies d'ouverture et de clôture de ces Jeux ont révolutionné le genre grâce à deux Philippe : le chorégraphe Philippe Decouflé et le costumier Philippe Guillotel. Déployant tout leur talent et toute leur imagination, ces deux artistes ont fait de ces événements de véritables spectacles, remplissant le site temporaire du Théâtre des cérémonies d'hommes oiseaux, de femmes boules de neige, de danseurs à talons ailés et d'insectes sur échasses, bientôt rejoints par des milliers de personnages habillés en soubassophones géants et portant des costumes aux couleurs rouge et blanche du drapeau de la Savoie.
L'un des points forts de la cérémonie d'ouverture a été le ballet aérien, au cours duquel des dizaines d'acrobates suspendus à des élastiques ont fait vibrer les 35 000 membres du public et les téléspectateurs avec leurs numéros aériens magiques. S'inspirant des danses folkloriques de Savoie ainsi que de la musique, du sport et du cirque, Philippe Decouflé a apporté un esprit de créativité et d'émerveillement aux deux événements. Ce faisant, il a porté les cérémonies d'ouverture et de clôture à de nouveaux niveaux d'excellence visuelle et chorégraphique, créant une tendance qui s'est poursuivie lors des cérémonies des Jeux d'Athènes 2004, de Beijing 2008, de Londres 2012 et des éditions suivantes.
Albertville 1992
Aux Jeux Olympiques d'hiver d’Albertville 1992 le ski acrobatique, le short-track et le biathlon féminin ont connu leurs débuts comme disciplines officielles.
En ski de fond, les Norvégiens Björn Daehlie et Vegard Ulvang ont remporté trois médailles d’or chacun. La patineuse de vitesse américaine Bonnie Blair a remporté les épreuves de 500m et 1000m, tandis que l’Allemande Gunda Niemann s’est adjugée les deux courses les plus longues. La skieuse alpine autrichienne Petra Kronberger s’est imposée en combiné et en slalom.
Le Sud-Coréen Kim Ki-hoon a décroché la médaille d’or sur les deux épreuves de short-track. Le Finlandais Toni Nieminen a remporté le saut à ski masculin pour devenir, à 16 ans, le plus jeune athlète masculin champion olympique d’hiver.