Une jeune Ambassadrice débordante d’ambitions à l’appui de la lutte antidopage
Les 12 derniers mois ont été extraordinaires pour la Belge Nicky van Rossem, 23 ans, l’un des 39 Ambassadeurs des Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver de Lillehammer 2016. L’assistante de recherche en sport, qui a terminé des études financées par l’AMA sur la lutte antidopage et qui est également entraîneur de haies à mi-temps, ambitionne maintenant de changer les choses grâce au sport.
« Pour moi, ça (Lillehammer) n’a jamais constitué une fin en soi », dit Nicky van Rossem. « J’ai envie de rester dans le mouvement olympique, il a vraiment changé ma vie ».
Douze mois plus tard, la Belge est assistante de recherche dans le département Sport, psychologie et préparation mentale de l’université Vrije de Bruxelles, elle occupe un poste d’entraîneur d’athlétisme au niveau national et elle est candidate au programme avancé des Jeunes Ambassadeurs du CIO. Son quotidien professionnel offre un aperçu révélateur de son esprit d’entreprise.
« L’an dernier, mon principal projet examinait le processus de décision concernant le dopage chez les athlètes, les facteurs de dissuasion et d’incitation », explique-t-elle.
L’étude, pertinente et incisive, a été financée par l’Agence mondiale antidopage (AMA) et l’agence antidopage de Flandres en Belgique. C’est là que son vécu d’ancienne athlète amateur et d’entraîneur de haut niveau la différencie de nombreux chercheurs.
« Je me suis servie de mon réseau d’athlètes, d’entraîneurs et d’experts pour réaliser des entretiens », explique Nicky, dont l’ancienne partenaire d’entraînement Anne Zagré a atteint les demi-finales du 100 m haies aux Jeux Olympiques de Rio 2016.
Classée à une époque parmi les 15 meilleures spécialistes de haies belges de sa catégorie d’âge, Nicky van Rossem avoue sans détour l’objet de sa véritable passion.
« J’ai été athlète, c’est vrai », précise-t-elle, « mais pour être honnête, j’ai toujours privilégié les études. » « J’avais un bon niveau, en effectuant simplement deux séances d’entraînement par semaine, mais quand je suis entrée à la fac, ça représentait 16 heures par semaine et il m’a fallu faire un choix : continuer les études ou devenir une "véritable" athlète. »
Ce que les haies ont perdu, l’université l’a gagné. Elle s’est en effet pleinement consacrée à ses études, publiant notamment une thèse sur les compétences que doivent posséder les athlètes pour concilier sport et études. Van Rossem a également travaillé pour le Comité olympique interfédéral belge (COIB), en rédigeant une étude concernant huit finalistes aux Jeux Olympiques de 2004, 2008 et 2012 dans plusieurs épreuves (notamment l’heptathlon, le décathlon et le judo), et plus précisément sur ce qu’ils faisaient en dehors du sport lorsqu’ils avaient 16 à 18 ans.
C’est donc en toute logique que le COIB l’a fait monter en première ligne pour être Jeune ambassadrice aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de l’an dernier. L’expérience de Lillehammer a contribué à renforcer les objectifs de la jeune Belge.
« Ce qui me motive, c’est la création d’un monde meilleur grâce au sport. Je crois aux valeurs olympiques, je suis une inconditionnelle de l’excellence, du respect et de l’amitié », dit-elle. Et d’ajouter : « Mais pas seulement l’excellence des résultats, mais également de l’approche holistique. »
Son rôle de courroie de transmission entre le CIO et le programme « Apprendre et partager » aux Jeux de Lillehammer lui convenait donc parfaitement.
« C’était l’idéal pour moi d’allier la recherche aux connaissances théoriques, et de guider de vrais athlètes », explique Nicky.
L’ambiance chaleureuse et conviviale des Jeux lui a laissé une impression inoubliable.
« Ces Jeux intimistes ont été parfaits. Par exemple, un jour j’ai dit bonjour à Molly Schaus (double médaillée d’argent olympique américaine en hockey sur glace et athlète modèle à Lillehammer 2016). L’une de mes athlètes (la hockeyeuse Chinouk Van Calster) m’a dit : "waouh, tu la connais ?" et je lui ai présenté Molly », raconte-t-elle.
« Chinouk a été vraiment emballée par Molly. Elle lui a expliqué comment elle avait évolué en tant qu’hockeyeuse, mais également dans d’autres domaines, comme lorsqu’elle est partie de chez elle, ou comment elle vit ses séjours en "prison". »
Nicky van Rossem, qui entraîne aujourd’hui des spécialistes des haies prometteurs dans un club bruxellois, est restée tout naturellement en contact avec les jeunes Belges qui ont participé aux Jeux de Lillehammer 2016. Il y a quelques semaines à peine, la snowboardeuse Stef Vandeweyer a ainsi chatté avec elle à la veille de ses débuts en Coupe du monde.
Toujours en mouvement, semble-t-il, Nicky a pour prochain objectif de trouver un financement grâce au programme avancé "niveau or" des Jeunes ambassadeurs du CIO. Cela lui permettra de transmettre directement aux athlètes les connaissances qu’elle a engrangées via son étude soutenue par l’AMA sur le dopage.
« Souvent, les athlètes ne sont pas informés. On leur dit simplement ce qu’il y a sur la liste et ce qui n’y figure pas. C’est donc l’occasion de créer une atmosphère plus informelle et plus conviviale pour discuter du dopage », souligne-t-elle.
Tout cela semble logique, dynamique et franchement inspirant : exactement à son image.