Un judoka brésilien se sert du sport pour faire de jeunes défavorisés des super-héros

Flávio Canto, judoka brésilien et olympien, utilise depuis 10 ans le sport comme outil pour promouvoir le développement humain, l'intégration sociale et l'adoption de modes de vie sains. En prélude à la Journée internationale au service du sport et du développement le 6 avril, Flávio Canto explique de quelle manière son organisation à but non lucratif crée des "super-héros" à Rio de Janeiro.

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© 2012 / Comité International Olympique (CIO) / FURLONG, Christopher

Flávio Canto a toujours souhaité changer le monde. Ainsi qu'il l'a déclaré : "Lorsque j'étais enfant, je voulais devenir un super-héros". Même si aucune cape magique ne lui a permis de s'envoler, il a réussi quelque chose de bien plus grand qui chaque jour change la vie de milliers d'enfants et de jeunes défavorisés.

Après avoir laissé passer sa qualification pour les Jeux Olympiques de 2000 à Sydney, le sportif a commencé à faire du bénévolat dans un centre sportif dans la favela de Rociñha, située au sud de Rio de Janeiro. En enseignant le judo dans ce qui est considéré comme la plus grande favela du Brésil, Flávio Canto confie qu'il a vite compris qu'il avait "un outil très puissant" entre les mains. 

En 2003, en plein entraînement pour les Jeux Olympiques à Athènes l'année suivante, il a officiellement baptisé le centre Instituto Reação (Réaction), suite à un incident tragique survenu dans la favela. Organisation à but non lucratif, ce centre sportif propose trois programmes différents : un programme olympique, un programme éducatif et une école de judo et d'arts martiaux.

"Le programme olympique est celui qui a permis, par exemple, de révéler Rafaela Silva, la première femme championne du monde au Brésil", explique Flávio Canto, tout en ajoutant que la jeune femme de 23 ans est un sérieux espoir de médaille pour les Jeux de 2016 à Rio.

La sœur de Rafaela, Raquel, judoka talentueuse, participe aussi au programme olympique et confie : "Avant que ma sœur ne commence le judo, nous étions assez rebelles. L'école ne nous intéressait pas, le sport a radicalement changé nos vies. Nous avons changé du tout au tout."

Flávio Canto, lequel a décroché le bronze en 2004 à Athènes, estime que la création de l'Instituto Reação a donné un coup d'accélérateur à sa propre carrière : "J'ai obtenu mes meilleurs résultats après [avoir rejoint] Reação. J'avais une raison de me battre."

Et d'ajouter : "Lorsqu'ils mettent leur uniforme, leur tenue de judo, ces jeunes deviennent comme des super-héros. Ils peuvent tout faire. Je suis sincèrement convaincu que tout ce qu'ils apprennent ici, ils l'emportent chez eux. Ils sont ainsi plus courageux, meilleurs et prêts à affronter le monde. Je ne connais pas de meilleur outil que le sport pour rendre tout un chacun plus fort, prêt à se battre pour toutes les causes à défendre."

L'olympien précise que l'une des plus grandes réussites du centre consiste à enseigner aux étudiants qu'ils doivent croire en eux, penser qu'ils peuvent dépasser leurs limites, qu'elles soient physiques ou mentales. "Nous essayons de leur enseigner et de leur dire qu'ils doivent rêver plus grand qu'ils ne pensent le pouvoir. Ils peuvent aller à l'école, ils peuvent décrocher un diplôme universitaire et c'est ce que nous essayons de faire avec eux chaque jour."

La Journée internationale du sport au service du développement et de la paix est une formidable occasion de montrer combien le sport est un outil universel, vecteur à la fois de changement social, de développement et de paix dans tous les aspects de la vie.

En savoir plus sur la Journée internationale du sport au service du développement et de la paix : http://www.olympic.org/fr/idsdp.

Rejoignez le mouvement via #sport4betterworld

La contribution à l'édification d'un monde meilleur par le sport est l'un des principes fondamentaux de la Charte olympique. Ce principe a été renforcé par l'adoption de l'Agenda olympique 2020, la feuille de route stratégique pour l'avenir du Mouvement olympique. Dans le cadre d'un groupe de travail spécifique, le CIO, via ses initiatives en matière d'Olympisme en action, entend associer le sport à la culture et à l'éducation afin de le placer ainsi que ses valeurs au cœur du travail de l'organisation dans la société.