Un banc d'essai pour les sciences du sport
Les Jeux Olympiques de Mexico 1968 ont marqué un tournant dans le développement des sciences du sport, en permettant aux scientifiques de mieux comprendre les effets de l'altitude sur les performances et en conduisant à des avancées telles que l'entraînement en haute altitude.
Aux Jeux de Mexico, les scientifiques spécialisés dans le sport ont pu confirmer leur théorie selon laquelle la pression atmosphérique et les niveaux d'oxygène inférieurs à Mexico auraient un impact négatif sur les performances des coureurs de demi-fond, mais aideraient les sprinteurs, qui, eux, n'avaient pas besoin d'un apport soutenu en oxygène. Les performances enregistrées en athlétisme ont démontré l'exactitude de cette théorie. Au total, 26 records olympiques et mondiaux d'athlétisme ont été établis aux Jeux de Mexico 1968, dont un seul dans une épreuve sur piste de plus de 800 mètres : le record olympique du coureur kenyan Kipchoge Keino dans le 1 500 m masculin.
Les scientifiques ont découvert que les athlètes de fond pouvaient néanmoins améliorer leurs performances s'ils s'entraînaient en altitude, car cela leur permettait de produire davantage de globules rouges et d'augmenter leur capacité pulmonaire. Cette découverte extrêmement importante a conduit au développement de l'entraînement en altitude, qui est aujourd'hui la méthode d'entraînement la plus répandue dans les sports d'endurance, et dont les bienfaits se font le plus sentir lorsque les athlètes redescendent au niveau de la mer. Les craintes exprimées par certaines Fédérations Internationales et par la presse mondiale s'agissant de la décision du CIO d'organiser l'événement dans une ville située à 2 300 mètres au-dessus du niveau de la mer n'étaient donc pas fondées. La santé des athlètes n'a pas été un problème à Mexico et il n'y a pas eu de blessures graves ni de décès.