Sydney 2000 : les Jeux de l’inclusion et de la responsabilité environnementale

Les Jeux Olympiques de Sydney 2000 visaient plusieurs objectifs fondamentaux. La plateforme qu’offrait l’organisation des Jeux devait servir à réaménager des secteurs dégradés de la ville de Sydney. Il était donc prévu de construire des installations écologiquement responsables et de calibre international dans le cadre du parc olympique de Sydney et de ses alentours. De plus, les projets comprenaient la mise en valeur et la promotion du patrimoine culturel des aborigènes d’Australie.

Sydney 2000 : les Jeux de l’inclusion et de la responsabilité environnementale
©  Johncarnemolla / Dreamstime.com | A view of the Sydney Olympic Park, which covers 640 hectares that include sports facilities, green space and parklands.

L’un des volets les plus réussis du développement urbain de Sydney fut la transformation de la banlieue de Homebush Bay, secteur dégradé de la ville, qui avait abrité par le passé des abattoirs et des installations ayant servi à recueillir des déchets liquides. Le centre de cette zone de friches industrielles hautement contaminées fut donc transformé pour devenir le parc olympique de Sydney. Ce secteur constitue maintenant le domicile de 230 entreprises et reçoit, non sans fierté, plus de 14 millions de visiteurs par an. Le plan directeur du parc a pour but de créer, à l’horizon 2030, plus de 30 000 emplois et projette de faire du parc une zone zéro carbone.

En vue des Jeux, le centre-ville de Sydney fut aussi le théâtre de travaux de rénovation considérables. Une stratégie à long terme, destinée à rendre le centre plus attrayant pour y travailler, y vivre et y séjourner, prévoyait d’améliorer les infrastructures publiques et de créer de nouveaux espaces verts.

Les objectifs de Sydney 2000 consistaient donc à laisser, tant à la ville qu’au pays lui-même, un héritage positif et durable, lequel continue d’avoir aujourd’hui encore des retombées bénéfiques pour les communautés australiennes.

Efforts sur le plan environnemental

La construction d’infrastructures nouvelles et écologiquement responsables dans l’ensemble de la ville de Sydney, ainsi que les efforts généralisés déployés sur le plan de la protection de l’environnement et entrepris durant les années précédant les Jeux, figurent parmi les legs les plus importants des Jeux Olympiques de Sydney 2000 et ont été salués au niveau international.

Toutes les constructions des sites et du village olympique ont été réalisées à l’aide de matériaux respectueux de l’environnement et les Jeux ont constitué le fer de lance de la transformation de nombreuses zones situées aux abords de la ville. Au total, 160 hectares de voies navigables furent ainsi nettoyés et 180 hectares de friches industrielles réhabilités, notamment afin de créer de nouveaux habitats naturels pour des espèces menacées d’extinction. Ces projets permirent également de créer le premier système de recyclage des eaux urbaines à grande échelle d’Australie, système qui continue de faire économiser 850 millions de litres d’eau potable par an.

Héritage culturel des aborigènes d’Australie

Au nombre des principaux objectifs de Sydney 2000 figurait aussi la volonté de promouvoir l’héritage culturel des aborigènes d’Australie et d’encourager l’inclusion des peuples autochtones durant les Jeux Olympiques.

Au cours des mois qui précédèrent les Jeux, la ville franchit une étape majeure en déployant d’importants efforts de réconciliation, cela dans le cadre d’un processus qui aboutit, en 2008, à des excuses officielles, présentées au peuple aborigène par le premier ministre australien.

Figure emblématique du peuple aborigène, Cathy Freeman fut l’athlète choisie pour être le “visage des Jeux” et allumer la vasque olympique lors de la cérémonie d’ouverture. Les Jeux marquèrent également le lancement d’une série de festivals annuels d’arts et de culture aborigènes, qui ont encore régulièrement lieu aujourd’hui et dont le plus connu, le festival Yabun, attire chaque année une foule de 26 000 visiteurs.

Parc olympique de Sydney

Au cours de ces vingt dernières années, le parc olympique en est arrivé à représenter un modèle de réussite concernant l’utilisation post-olympique des sites. Il accueille, en effet, plus de 14 millions de visiteurs par an, compte 230 entreprises et une communauté de près de 21 600 personnes le fréquente quotidiennement. Le modèle commercial mis en place par les autorités du parc olympique de Sydney associe avec succès sport, développement commercial et prise de conscience environnementale. Le parc accueille d’importantes manifestations, qui vont du festival de musique appelé le ‘‘Big Day Out’’ au tournoi international de tennis de Sydney.

Créé grâce au réaménagement de friches industrielles dans la zone de Homebush Bay, le parc attira cinq millions de visiteurs durant les Jeux de Sydney 2000.

Pourtant, les années de transition qui suivirent les Jeux furent tout sauf simples. En 2003, seuls 1 500 employés avaient été transférés dans les bâtiments de bureaux flambant neufs construits dans le parc. Même le secteur touristique tournait au ralenti et l’année 2005 ne vit que 740 827 touristes visiter le parc, soit moins de la moitié du nombre enregistré en 2003. Le parc courait, dès lors, le risque d’être considéré comme un échec.

Néanmoins, malgré une période difficile après les Jeux et le fait qu’il aura fallu plus de cinq ans pour mettre en place un modèle commercial performant, le parc est désormais devenu un centre florissant, possédant des installations qui lui permettent d’accueillir des manifestations sportives de niveau mondial, des spectacles d’envergure internationale et de grandes sociétés commerciales.

Au cours des années 2020, le plan directeur élaboré pour le parc olympique de Sydney à l’horizon 2030 permettra d’injecter encore 2,7 milliards d’AUD à titre de financement supplémentaire pour l’agrandir et créer plusieurs milliers de logements, ainsi que des emplois. L’objectif visé par les autorités du parc est d’en faire un site zéro carbone d’ici à 2030.

Positionnement international de Sydney

Deux des principaux objectifs du comité d’organisation de Sydney 2000 étaient de se servir des Jeux pour accroître la notoriété internationale de la ville et la présenter comme une ville novatrice et technologiquement avancée, de même qu’une destination touristique d’intérêt international et un centre d’affaires d’envergure mondiale.

Bien qu’il soit difficile de chiffrer les retombées sur les plans du tourisme et des affaires, l’organisation des Jeux a tout de même donné l’occasion à Sydney de montrer qu’elle était capable de mettre sur pied une manifestation de cette ampleur. Du point de vue commercial, les statistiques ont démontré à maintes reprises que la tenue des Jeux a eu des effets très bénéfiques pour la ville. À titre d’exemple, en 2003, le nombre annuel de nuitées hôtelières dans le quartier des affaires du centre de Sydney dépassait, pour la première fois, la barre des sept millions. À cela s’ajoute le fait que la ville a continué d’être un lieu privilégié pour les bureaux régionaux de grandes sociétés internationales.

Cependant, bien que les nouvelles structures hôtelières construites pour les Jeux Olympiques aient accru la capacité hôtelière totale de la ville de 25 %, l’augmentation prévue dans le secteur du tourisme au cours de la décennie qui suivit les Jeux ne se concrétisa pas. De l’an 2000 à 2009, Sydney vit même sa part du tourisme international baisser, certains des facteurs ayant contribué à cette baisse étant à l’époque la valeur élevée du dollar australien, la récession mondiale et l’épidémie de SRAS en Asie.

Toutefois, depuis 2011, le nombre de visiteurs étrangers dans l’État de Nouvelle-Galles du Sud est remonté, d’où la difficulté de déterminer si les Jeux Olympiques de Sydney 2000 ont réellement eu un effet résiduel ou non.

Sources

Sydney 2000