Sotchi 2014 : de la plage à la montagne
Avant les Jeux Olympiques d’hiver de 2014, Sotchi était une station estivale située sur la mer Noire, au pied de la chaîne du Caucase, et ne s’inscrivait pas dans la tradition des sports d’hiver. L’organisation des Jeux Olympiques d’hiver a permis à la Russie de faire valoir la montagne voisine, de redynamiser la station balnéaire de Sotchi et de transformer cette zone côtière et montagneuse en une destination touristique à longueur d’année. Des projets éducatifs et sociaux résidaient également au cœur de la vision de l’héritage des Jeux de Sotchi 2014.
Le coût des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi 2014 reste sujet à controverse, principalement en raison d’un certain nombre de chiffres relayés par les médias. Ces chiffres sont souvent grandement surévalués, s’élevant jusqu’à plusieurs dizaines de milliards de dollars. Ils englobent toutefois des projets de développement de plus grande envergure qui ont été déployés dans la région à cette époque, notamment la restructuration du système de transport et des infrastructures urbaines. Ces projets n’étaient pas nécessaires à l’accueil des Jeux. Selon un rapport de PricewaterhouseCoopers réalisé à la demande du CIO, le budget réel investi dans les sites sportifs et les opérations des Jeux Olympiques avoisine les 12 milliards de dollars.
Éducation
Trois sites du parc olympique de Sotchi ont été transformés pour accueillir un programme éducatif appelé Sirius Academy. Cet établissement s’adresse aux jeunes de 10 à 17 ans doués pour les sciences naturelles, l’art, le sport ou la technique, et leur dispense un enseignement approfondi pour développer leur talent. Tout au long de l’année, la Sirius Academy accueille chaque mois 600 enfants originaires de toute la Russie.
En outre, l’Université internationale olympique de Russie, créée à Sotchi en 2009, forme d’anciens athlètes russes ainsi que des étudiants du monde entier. Elle propose un master en management du sport, et mène des travaux de recherche sur le Mouvement olympique et le secteur du sport.
Sites sportifs
La totalité des 12 sites sportifs construits à l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi 2014 a été utilisée au service de multiples projets ayant trait au sport, à la culture, à l’éducation, au tourisme ou au divertissement.
Ces sites sont regroupés en deux noyaux : un noyau côtier situé dans la vallée d’Imeretinskaya, au bord de la mer Noire, et un noyau montagnard situé près du village de Krasnaïa Poliana.
La région continue de tirer profit des sites olympiques de ces deux noyaux. Le stade Fisht, théâtre des cérémonies d’ouverture et de clôture, est par exemple devenu le centre d’entraînement de l’équipe nationale russe de football. Des tournois de la FIFA s’y sont également tenus, notamment certains matches de la Coupe des Confédérations 2017 et de la Coupe du monde 2018. En 2015, l’arène Shaïba, qui avait accueilli des épreuves de hockey pendant les Jeux, est devenue l’Académie Sirius. Ce centre de formation offre aux jeunes Russes présentant des aptitudes particulières dans les domaines du sport, des sciences et de l’art la possibilité de développer leurs compétences. Le complexe Rosa Khutor, la plus grande station de ski alpin russe, a accueilli le Championnat du monde de ski FIS Junior en 2016. La même année, près de deux millions de visiteurs s’y sont rendus, soit 600 000 de plus que l’année précédente. Après les Jeux, le parc olympique a attiré un nouveau projet d’investissement avec la création de l’Autodrome de Sotchi, un circuit de course automobile. Chaque année depuis 2014, le Grand Prix de Formule 1 de Russie y est organisé.
Infrastructure
L’amélioration des infrastructures faisait partie du plan de développement régional à long terme qui a connu un coup d’accélérateur avec l’accueil des Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi. Ce plan prévoyait un nouvel aéroport, la modernisation des voies ferroviaires ainsi que le développement du réseau routier, des télécommunications, de l’accès à l’énergie et des capacités d’hébergement. Ces évolutions tenaient compte des perspectives de croissance dans la région et ne visaient pas seulement à répondre aux besoins spécifiques des Jeux.
Grâce à l’organisation des Jeux Paralympiques d’hiver, Sotchi est devenue l’une des premières villes russes à mettre en œuvre avec succès le programme pour un environnement sans barrière. L’objectif de ce programme est de permettre à tous les individus, y compris les personnes âgées ou à mobilité réduite, de se déplacer librement et de manière autonome dans la ville. Ainsi, plus de 1 400 infrastructures publiques, qu’elles soient sportives, éducatives, culturelles ou touristiques, remplissent les critères d’accessibilité et/ou de conception universelle.
Tourisme et développement régional
Quatre ans après les Jeux Olympiques d’hiver, les zones côtières et montagneuses autour de Sotchi font partie d’un complexe touristique qui relie les infrastructures construites à l’occasion des Jeux au centre historique de la ville et aux destinations touristiques traditionnelles. Entre 2009 et 2014, les infrastructures touristiques de Sotchi ont connu des transformations majeures avec notamment la construction d’hôtels trois, quatre ou cinq étoiles et avec la modernisation de plusieurs établissements de bien-être. Entre 2014 et 2018, ces établissements ont contribué à l’économie régionale à hauteur de 13 à 13,5 %, contre 6 à 7 % avant les Jeux. Entre 2015 et 2018, Sotchi a accueilli un total de 1 071 événements sportifs et non sportifs.