Rencontre avec la star de golf des JOJ Danthai Boonma alors qu'il se prépare à faire ses débuts à l'Open britannique
À Nanjing en 2014, le Thaïlandais Danthai Boonma s'était imposé face à de redoutables adversaires, décrochant le bronze dans l'épreuve individuelle de golf qui faisait alors ses débuts aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ). Moins de quatre ans plus tard, le jeune homme âgé de 22 ans, qui a remporté un tournoi sur le circuit asiatique, est classé parmi les 300 premiers au niveau mondial et fait son entrée à l'Open britannique qui se tient cette semaine à Carnoustie en Écosse. Il nous explique ici comment la cuisine thaïlandaise l'aide à se détendre, pourquoi même Tiger Woods passe au second plan derrière son groupe de rock préféré et l'effet que les JOJ ont eu sur sa carrière naissante.
Comment vous sentez-vous à la veille du 147e Open britannique où vous faites vos débuts dans un tournoi majeur ?
J'ai hâte de participer au premier grand tournoi de ma carrière. Ce tournoi est le plus ancien du monde et il se dispute sur un parcours historique à Carnoustie. De grands joueurs se sont imposés ici. J'ai travaillé d'arrache-pied pour réaliser mon rêve : disputer le plus vieux majeur du monde.
Le Suédois Marcus Kinhult, médaillé d'argent aux JOJ de Nanjing 2014, fait lui aussi ses débuts à l'Open, avec vous. Quant à l'Italien Renato Paratore, le médaillé d'or de Nanjing, il s'est déjà imposé sur le circuit européen. Comment expliquez-vous que les JOJ aient donné naissance à autant de graines de champion ?
C'est formidable de voir Renato et Marcus jouer à un tel niveau. Je dois encore travailler pour parvenir à ce niveau. Cette émulation entre nous est positive. Les Jeux Olympiques de la Jeunesse sont l'une des premières compétitions qui nous ont fait découvrir ce qu'était la pratique du golf au niveau international.
Comment vous détendez-vous ?
Ma famille est là avec moi. Nous avons loué une maison à Carnoustie. Mes parents cuisinent comme à la maison – j'adore le bœuf pad krapao. C'est mon plat préféré, je pourrais en manger tous les jours. Mon père en fait un excellent. J'ai pris exemple sur lui d'ailleurs parce que je sais le cuisiner moi aussi. Nous sommes ici tous ensemble – mon entraîneur, mon manager, mon caddie – comme une grande famille. Ça me détend.
Avant de venir à l'Open, j'ai aussi étudié les parcours de type link, notamment celui de Carnoustie. J'ai regardé les retransmissions des (anciens) Opens à Carnoustie (ceux de 2007 et de 1999) et j'ai demandé conseil à Boonchu Ruangit et Prom Meesawat.
Je me suis entraîné pour jouer sur un link et j'ai appris ce qu'il y avait à savoir sur le temps en Écosse.
Quelle est votre plus grande force au golf ?
Le putt. Je me mets toujours au défi de golfer sur n'importe quel green et de remporter des tournois grâce à des putts fantastiques.
Vous avez dit que Tiger Woods était votre héros – l'avez-vous déjà rencontré ?
J'ai vu Tiger s'entraîner dimanche dernier, mais je n'ai pas encore eu l'occasion de le saluer. Si ça se produit, je lui dirai en thaï 'sawasdee krab' et 'chokdee krab' – 'bonjour' et 'bonne chance'.
Avez-vous essayé d'imiter le jeu de Tiger Woods ou de vous inspirer de sa préparation mentale ?
Lorsque j'étais plus jeune, la manière dont Tiger frappait ses approches m'impressionnait. Il ne portait pas de gant et je pensais – peut-être parce que j'étais si jeune justement – que c'était pour cela qu'il était aussi bon. C'est pourquoi je l'ai imité jusqu'à présent et que je ne porte pas de gant lorsque j'effectue un chip.
Vous êtes un grand fan de musique, d'après ce que nous savons, notamment du groupe de rock thaïlandais Bodyslam. Si vous pouviez passer du temps avec Tiger Woods ou Bodyslam, lequel choisiriez-vous ?
J'adorerais passer une soirée avec Bodyslam. Parfois, j'ai juste besoin d'oublier le golf et de me distraire. Passer du temps avec Bodyslam, et surtout son leader Bro Toon, serait pour moi le meilleur moyen de me détendre. C'est mon idole. Je sais que grâce à ses chansons, je passerai un excellent moment.
Que feriez-vous pour encourager davantage d'enfants à se mettre au golf ?
Je suis persuadé que grâce à nos joueurs thaïlandais – Thongchai Jaidee, Prayad Marksaeng, Kiradech Aphibarnrat, Pornanong Phatlum, Ariya et Moriya Jutanugarn – il y a maintenant davantage d'enfants qui pratiquent le golf en Thaïlande. Thidapa Suwannapura vient juste de remporter un tournoi du circuit LPGA. Je pense que tous ces joueurs talentueux inciteront davantage de jeunes à se mettre au golf. Et j'espère être l'un de ceux qui en inspireront d'autres.
Avez-vous les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 en ligne de mire ?
Je suis actuellement le septième meilleur joueur thaïlandais, ce qui n'est pas suffisant. Mais il est vrai que représenter la Thaïlande à une édition des Jeux Olympiques est mon rêve. J'ai obtenu la médaille de bronze aux Jeux Olympiques de la Jeunesse et j'espère avoir la chance de revivre cette expérience aux Jeux Olympiques. Je dois travailler davantage pour être mieux classé au niveau mondial. Je dois gagner plus de tournois.