Le CIO se félicite de la création d’un groupe de travail antidopage dirigé par l’AMA en vue des Jeux de cet été.
Le Comité International Olympique (CIO) et l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) ont annoncé qu’un certain nombre d’échantillons prélevés lors des Jeux Olympiques de Londres 2012 et de Beijing 2008 étaient en cours de réanalyse avant les Jeux de cet été à Rio de Janeiro, une nouvelle initiative visant à protéger les athlètes intègres.
À la demande du CIO et avec le financement de ce dernier, l’AMA a par ailleurs mis en place un groupe de travail chargé de rassembler informations et renseignements, de repérer les éventuelles lacunes dans les contrôles menés juste avant les Jeux, et de coordonner les contrôles supplémentaires auxquels il pourrait être nécessaire de procéder par l’intermédiaire des Fédérations Internationales (FI), des organisations nationales antidopage (ONAD) et, le cas échéant, de l’AMA proprement dite. Ce groupe de travail dirigé par l’AMA, qui coordonne la collecte des informations avec les ONAD d’Australie, du Danemark, du Japon, d’Afrique du Sud, du Royaume Uni et des États-Unis, identifiera des athlètes ou groupes d’athlètes qui devront être inclus dans les groupes cibles soumis aux contrôles et ceux que le CIO devra soumettre à des tests durant la période des quatre semaines entourant les Jeux Olympiques de Rio 2016.
La réanalyse de centaines d’échantillons de Londres 2012 et de Beijing 2008 est déjà en cours. Le CIO et l’AMA ont convenu ensemble des sports et pays ciblés. Ces nouvelles analyses concerneront en particulier des athlètes susceptibles de concourir à Rio de Janeiro qui avaient déjà participé à Londres en 2012 et à Beijing en 2008; elles feront par ailleurs appel à des méthodes spécifiques qui ont été perfectionnées dans l’intervalle depuis Beijing 2008 et Londres 2012.
“L’objectif de cette initiative est d’empêcher de concourir à Rio les athlètes qui ont triché à Londres ou à Beijing, mais ont échappé aux sanctions car nous ne disposions pas à l’époque de méthodes d’analyse aussi pointues qu’aujourd’hui,” a déclaré le directeur scientifique et médical du CIO, Richard Budgett, au cours du symposium des organisations antidopage organisé par l’AMA du 14 au 16 mars à Lausanne. “Les résultats de ces nouvelles analyses tomberont dans quelques semaines ou mois.
Le groupe de travail spécialisé conseillera le CIO et le comité d'organisation de Rio 2016. Il les aidera notamment à déterminer qui devra être testé, non seulement en compétition mais aussi en dehors. Ces informations seront ensuite utilisées pour affiner le programme de contrôles jour après jour pendant la période des Jeux (à compter de l'ouverture du village olympique le 24 juillet jusqu'à la cérémonie de clôture le 21 août) et le rendre le plus efficace possible.
"Nous essayons ardemment de protéger les athlètes intègres en lice aux Jeux de Rio 2016", a déclaré le Dr Budgett. "Et le meilleur moyen de le faire est d'attraper les tricheurs et les dissuader avant qu'ils n'arrivent à Rio de Janeiro. C'est pourquoi nous avons lancé cette initiative avec le groupe de travail bien avant l'ouverture des Jeux Olympiques."
Les mesures prises s'inscrivent dans le droit fil du changement de philosophie visant à protéger les athlètes intègres préconisé par l'Agenda olympique 2020, la feuille de route stratégique du CIO pour l'avenir du Mouvement olympique. Au début du mois, la commission exécutive du CIO a décidé de déléguer à un organe indépendant le pouvoir de décision dans les cas d’infraction présumée aux règles antidopage se produisant pendant les Jeux Olympiques. Une nouvelle formation antidopage du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) traitera les cas survenant aux Jeux Olympiques, et ce dès la prochaine édition en 2016. Cette démarche fait suite à la Résolution du quatrième Sommet olympique de rendre le programme de contrôle antidopage indépendant des organisations sportives.
Le Dr Budgett a par ailleurs exprimé sa confiance dans le laboratoire brésilien de contrôle du dopage (LBCD/LADETEC), dont la suspension a été levée par l'AMA en mai 2015. "Les difficultés font souvent les grands succès", a-t-il ajouté. Et de poursuivre : "Je pense que tout le monde s'accorde à dire aujourd'hui que le laboratoire de Rio est l'un des meilleurs du monde. Il est réellement à la pointe de la technologie, dispose d'un personnel remarquable et d'équipements fantastiques, il reçoit énormément d'aide et sera un formidable héritage des Jeux."