Plan directeur pour la gestion de la durabilité

La durabilité constituait l’axe principal de l’héritage que devaient laisser les Jeux de Londres 2012. D’emblée, la manifestation a été envisagée comme une occasion unique traduire la durabilité dans les faits à une échelle sans précédent et de changer la manière dont les grands événements devaient l'intégrer dans leur processus de gestion et de prise de décisions. L’un des principaux résultats a été la création d’une série d’instruments de gestion de la durabilité, qui constitue désormais le plan directeur du secteur de l’événementiel.

Plan directeur pour la gestion de la durabilité
© © 2012 / International Olympic Committee (IOC) / HALLERAN, Scott - All rights reserved | Volunteers helping with the sorting of the waste at the Olympic Village, one of the many initiatives towards the sustainable management of the Games.

Londres 2012 a servi de source d’inspiration pour l’établissement de la norme ISO 20121, la première norme internationale pleinement certifiée pour des systèmes de gestion durable appliqués à l'activité événementielle. Tant le comité d’organisation de Londres 2012 que l’Autorité de livraison des Jeux (Opérations de transports) sont devenues des tierces parties agréées peu après le lancement de la certification en juin 2012. Depuis, les comités d’organisation des Jeux de Rio 2016, de PyeongChang 2018, de Tokyo 2020, de Beijing 2022 et le comité de candidature des Jeux de Paris 2024, ainsi que de nombreuses autres organisations mettant sur pied des manifestations sportives, culturelles et commerciales se sont vu accorder la certification ISO 20121.

C’est en collaboration avec le GRI (Global Reporting Initiative) et un certain nombre de partenaires internationaux, dont le CIO, que Londres 2012 a participé à la rédaction d’un complément aux lignes directrices du GRI relatives à la diffusion de l’information sur la durabilité dans le secteur de l’organisation des grandes manifestations. Londres 2012 a appliqué ce cadre internationalement reconnu à ses rapports annuels en matière de durabilité, publiés aux printemps 2011 et 2012. Le complément aux directives, adopté pour ce secteur, a depuis été mis à jour afin d’être conforme aux directives G4 du GRI et a été publié sous le titre de ‘‘Diffusion de l’information dans le secteur de l’organisation des manifestations’’ (“Event Organisers Sector Disclosures”). Elles ont, dès lors, été mises en application dans le cadre de l’organisation de nombreuses manifestations de grande envergure, telles que d’autres éditions des Jeux Olympiques, par exemple Rio 2016 et Tokyo 2020.

Londres 2012 a également joué un rôle prépondérant dans l’élaboration d’une solide méthodologie visant à rendre compte des émissions de carbone (CO2) des grandes manifestations. Cette méthodologie a ensuite été adoptée par Rio 2016, puis peaufinée par le CIO en 2019 pour en faire une méthodologie cohérente pour les mesures des émissions de CO2 des Jeux Olympiques, laquelle est maintenant reprise par Paris 2024.

Mesurer l’empreinte carbone d’une manifestation de la nature et de l’ampleur des Jeux Olympiques pose des défis bien particuliers. À l’époque des Jeux de Londres 2012, il n’y avait que peu d’informations à disposition sur lesquelles fonder une stratégie de gestion efficace en matière de mesures des émissions de carbone. Afin de combler cette absence de connaissances, Londres 2012 a alors mis au point une méthodologie nouvelle et tournée vers l’avenir. Celle-ci évaluait les émissions probables de CO2, de telle sorte que le COJO puisse revoir ses plans opérationnels sur la base des économies de carbone escomptées. Cette méthodologie comprenait également plusieurs autres innovations importantes. Premièrement, elle comptabilisait toutes les émissions liées aux Jeux au cours des sept ans allant de l’élection de la ville hôte jusqu’à la fin des Jeux, et ce sans les amortir selon la durée de vie des sites permanents. Deuxièmement, elle tenait compte du carbone incorporé, et non pas uniquement des émissions dues à l’énergie en cours d’utilisation. Troisièmement, elle établissait une hiérarchie afin de réduire l’empreinte carbone en évitant et en réduisant les émissions, ainsi qu’en prévoyant des mesures de substitution et de compensation.

Enfin, Londres 2012 a également dressé un code de conduite complet en matière d’approvisionnement durable et un processus s’y rapportant, afin d’intégrer la durabilité dans son modèle de gestion des approvisionnements et d’en faire une partie intégrante de la définition même du rapport qualité-prix. Cette démarche établissait un cadre que les fournisseurs se devaient de respecter, plutôt qu’une liste de règles à suivre. Autre aspect important, le code constituait une obligation contractuelle figurant dans tous les accords passés par le comité d’organisation, notamment les accords de parrainage, de licence, ainsi que les contrats conventionnels de fournitures et d’approvisionnement. Ce code a ensuite été repris par d’autres grandes manifestations et sociétés commerciales.

Londres 2012