S’inspirant de son expérience d’athlète de compétition, celui qui a représenté le Canada dans le 4x100m lors des Jeux Olympiques de 2012 à Londres et dans le bobsleigh aux Jeux Olympiques d’hiver de 2018 à PyeongChang, espère pouvoir proposer des solutions pratiques et réalistes afin d’organiser des épreuves sportives plus durables sur le plan environnemental.
Sur quel concept repose ton projet de jeune leader du CIO ?
“Le projet propose une approche duale: le but premier consiste à aider les spectateurs et les organisateurs de meetings d’athlétisme à assumer une plus grande responsabilité environnementale et à diminuer les déchets de bouteilles d’eau en plastique. Quant au deuxième objectif, il s’agit d’atteindre la communauté sportive au sens plus large, à tous les niveaux, et d’inciter les gens à faire preuve d’une plus grande inventivité sur la manière dont ils peuvent réduire l’empreinte environnementale de leurs épreuves”.
Comment s’appelle le projet ?
“J’ai décidé de l’appeler Racing to Zero – YYC’. ‘Racing’ course ‘en anglais ; N.d.T.] est un clin d’œil à l’athlétisme tandis que ‘zero’ fait référence à l’objectif zéro déchet dans le sport que je veux encourager. Quant à YYC, le programme sera déployé à Calgary, Canada, et il s’agit du code décerné à l’aéroport international de Calgary par l’Association internationale du transport aérien”.
Où as-tu puisé l’inspiration pour ‘Racing to Zero – YYC’ ?
“Les questions environnementales m’ont toujours intéressé. Je travaille comme ingénieur de projets de services publics électriques mais je possède aussi une maîtrise en technologies de l’énergie renouvelable. Cela fait 18 ans que je suis engagé dans le sport et je suis passionné par la durabilité, alors je n’ai pas hésité à me concentrer sur un projet axé sur l’environnement”.
Qu’est-ce qui t’a poussé à participer au programme des jeunes leaders du CIO ?
“ En ma qualité de président de la commission des athlètes du Canada, j’ai eu la chance d’assister à la session pour les jeunes participants organisée par l’Académie Internationale Olympique en Grèce, en été 2019. Les intervenants nous ont invités à soumettre des idées de projets et j’ai pensé qu’avec ma carrière en athlétisme, mon réseau de contacts et ma formation universitaire, un projet durable était la direction à prendre”.
Quand et où vas-tu mettre en œuvre ‘Racing to Zero – YYC’ ?
“La première phase se déroulera à la fin du printemps ou au début de l’été, en 2020 à Calgary, au début de la nouvelle saison d’athlétisme. Elle se concentrera sur deux des stades d’athlétisme publics de la ville, le parc Foothills Athletic et le parc Glenmore Athletic. J’espère transmettre aux 60 000 athlètes et spectateurs le message selon lequel nous pouvons tous contribuer à réduire au maximum l’empreinte environnementale de ces épreuves”.
Pratiquement, quelles sont les innovations ?
“Il s’agit d’éducation et de mise en œuvre. Sur le terrain, dans les deux stades, je veux installer davantage de poubelles de recyclage mais, surtout, j’espère avoir les moyens de construire deux fontaines à eau. Il s’agira du poste de dépense le plus élevé du projet. Je veux en outre installer des fontaines temporaires pour que les gens puissent venir avec une seule bouteille. Au niveau de l’éducation, mon but consiste à inciter les gens à utiliser des bouteilles compostables à base de maïs pour promouvoir la durabilité”.
Et tes projets pour le programme au-delà de l’athlétisme ?
“La principale question est de savoir quelle responsabilité nous avons envers la planète, nous les individus par opposition aux gouvernements. Je veux inciter les fans de sport et les organisateurs de manifestations sportives à réfléchir à la manière dont nous tous pouvons faire la différence. N’oublions pas que les bouteilles en plastique ne représentent qu’un des éléments de la problématique ; le gaspillage de papier pose également de gros problèmes. De plus, il y a la question du transport : comment les organisateurs peuvent-ils aider les spectateurs à venir aux manifestations avec le moins d’impact possible sur l’environnement ? Il s’agit de modifier notre comportement quotidien dans un contexte sportif. Au terme de la première saison d’été, je rédigerai un rapport d’analyse de l’impact et j’espère produire une liste de contrôle environnementale et un plan d’épreuves à plus grande échelle qui puissent être traduits à l’attention des consommateurs finaux, tous sports confondus”.
Mis à part le CIO, de quel soutien as-tu bénéficié pour ce projet ?
“Le CNO canadien soutient pleinement l’idée et je suis en discussion avec la Fédération canadienne d’athlétisme également. J’espère bien obtenir un financement supplémentaire, en plus de la subvention du CIO, de la part de donateurs privés afin de mettre en place une entreprise sociale véritablement durable”.
Pour la quatrième année consécutive, le CIO est reconnaissant du soutien apporté par son partenaire TOP Panasonic dont la générosité permet de continuer de développer le programme des jeunes leaders du CIO.
Grâce à une subvention du CIO pouvant aller jusqu’à 5 000 CHF, la nouvelle édition du programme verra le déploiement de plus de 50 initiatives, nouvelles et en cours, durant les douze prochains mois. Lors du cycle précédent 2018-2019, 39 projets ayant changé le cours des choses ont vu le jour dans le monde.
Chaque nouvelle initiative est axée sur l’un des sept thèmes suivants : éducation ciblée sur les athlètes, environnement, égalité des sexes, mode de vie sain, inclusion (handicap) et intégration (populations déplacées et minoritaires), et éducation aux valeurs olympiques.