Montréal 1976 : La première ville canadienne à accueillir les Jeux Olympiques devient un pôle sportif international
Depuis la tenue des Jeux, Montréal est devenue une véritable plaque tournante du sport international, grâce au développement de programmes de soutien aux athlètes, à l'utilisation des sites olympiques et des centres d'entraînement et à l'organisation de plusieurs événements sportifs internationaux.
La ville est également devenue, au fil des ans, le siège de la plupart des fédérations sportives provinciales du Québec, de plusieurs fédérations sportives nationales du pays et d'un grand nombre de clubs professionnels.
Le Stade olympique de Montréal témoigne à la fois des aspects positifs de l'héritage des Jeux Olympiques et des difficultés qui peuvent survenir. Aujourd'hui, c’est un chef-d'œuvre architectural reconnu, qui sert de cadre à diverses manifestations culturelles, commerciales et sportives nationales et internationales. Le stade a ainsi reçu 66 millions de visiteurs entre 1976 et 2011, et a été utilisé pas moins de 239 jours en 2017. Bien que les déficits engendrés par sa construction aient été résorbés en 2006, ils sont à l’origine d’une controverse persistante, faisant de l’édifice un sujet de débat à lui seul.
Un soutien pour les athlètes canadiens
Les Jeux de Montréal ont été la clé de voûte de l'essor des programmes de financement destinés à soutenir les athlètes canadiens. Fondé en 1977, le Programme d'aide aux athlètes (PAA), qui existe toujours, a depuis aidé plus de 15 000 sportifs du pays, mettant à leur disposition plus de 512 millions de CAD pour leur permettre de concourir au plus haut niveau. Ce programme leur permet également de poursuivre leurs études ou leur carrière professionnelle tout en s’entraînant. Il contribue aux frais de formation, de subsistance et de scolarité ainsi qu’à d'autres besoins spécifiques.
Plus de 1 900 athlètes d'élite canadiens dans plus de 80 disciplines sportives, dont environ 15 % sont des athlètes paralympiques, perçoivent actuellement des subventions mensuelles du PAA. Ce soutien a pu se poursuivre pendant la pandémie de COVID-19, le gouvernement canadien ayant mis à disposition du PAA 5 millions de CAD supplémentaires en mai 2020.
Visibilité internationale
Après l'exposition universelle Expo 67, neuf ans plus tôt, Montréal 1976 a renforcé la visibilité mondiale de la plus grande ville du Québec. Entre 1980 et 2000, le nombre de touristes a augmenté de 19 % et les dépenses annuelles liées au tourisme de 62,5 %. Forte de son statut de ville hôte des Jeux Olympiques, Montréal a commencé à accueillir d'autres événements sportifs majeurs, tels que le Grand Prix de Formule 1 du Canada, et de grands événements culturels, dont notamment le Festival international de jazz et le Festival d'humour de Montréal.
Aspects économiques de Montréal 1976
Les recettes des Jeux de Montréal 1976 se sont élevées à 606 millions de CAD, les dépenses de fonctionnement (accueil des Jeux) à 383 millions et les dépenses d'investissement (à savoir les investissements dans la construction de sites sportifs) à 1,21 milliard. Juste après les Jeux, le remboursement de la dette provenant des dépenses d’investissement a été échelonné sur une période de 30 ans grâce à deux sources majeures de revenus. Tout d'abord, la loterie olympique - créée pour financer les Jeux Olympiques - a été transformée par le Parlement pour devenir Lotto Canada. Elle a servi à éponger une partie du déficit des Jeux jusqu'à la fin de l'année 1979 et a depuis mis à la disposition des millions de CAD au profit du sport amateur. Enfin, le Québec a levé une taxe provinciale sur le tabac comme principal moyen d'apurer la dette, qui a été entièrement soldée en 2006.
Le modèle de financement incarné par le comité d'organisation - basé sur un programme de sponsors, de licences et de fournisseurs ainsi que sur la première loterie nationale du Canada - n'a pas généré suffisamment de recettes pour couvrir toutes les dépenses d'investissement. Toutefois, il a par la suite été adopté avec plus de succès par les villes hôtes des Jeux Olympiques pour financer les opérations des Jeux.
Infrastructures sportives
La pièce maîtresse des sites olympiques de Montréal est le Parc olympique, qui abrite le Stade olympique, le Vélodrome, la Piscine olympique et le Village olympique, tous de nouveaux sites.
Centre culturel, sportif et commercial pour les habitants de Montréal, le Parc olympique a ouvert ses portes à plus de 100 millions de visiteurs depuis 1976. La Piscine olympique, qui attire environ 250 000 utilisateurs amateurs par an, continue d'accueillir les championnats nationaux et les épreuves de qualification olympique du Canada, tandis que le Vélodrome est aujourd'hui devenu le Biodôme, l'un des plus grands complexes muséaux de sciences naturelles du Canada.
Le Stade olympique est encore utilisé toute l'année et accueillera des matchs de la Coupe du monde de football 2026. Bien que controversé en raison de son coût de construction et d'une série de problèmes structurels au niveau du toit, le Big O, comme l'appellent les Montréalais, est reconnu comme un chef-d'œuvre architectural de renommée mondiale et un symbole de la ville.
Au total 15 sites sportifs ont été utilisés pour Montréal 1976. Il s'agit de l'Aréna Maurice Richard (boxe et lutte libre), du Centre Pierre-Charbonneau (lutte), du Stade hivernal (escrime) et du Stade Molson (hockey sur gazon). Quatorze de ces sites sont encore utilisés aujourd'hui, la plupart d'entre eux offrant des installations sportives aux athlètes d'élite et aux résidents, tandis qu'un autre a été démonté.
Les Jeux de Montréal
Les Jeux de Montréal ont permis à plus d'un demi-million de jeunes athlètes canadiens de goûter pour la première fois à la compétition sportive dans certaines des meilleures installations de la ville. S'appuyant sur l'élan donné par Montréal 1976, Les Jeux, créés deux ans plus tard, sont un événement multisports annuel destiné aux enfants de 6 à 12 ans.
Organisés sur cinq jours, les Jeux de Montréal ont pris de l'ampleur, notamment grâce au soutien des autorités locales, des associations sportives, des clubs, des volontaires, des administrateurs et des partenaires financiers. Plus de 15 000 jeunes athlètes ont participé aux qualifications pour l'édition de 2019. Quelque 5 000 d'entre eux ont participé aux finales, pour lesquelles 22 000 spectateurs se sont rendus dans 17 sites de la ville pour assister au déroulement de 29 compétitions.