Martina Sáblíková truste les titres olympiques et entre dans l’histoire tchèque
Lorsque Martina Sáblíková chausse sa première paire de rollers à l’âge de 11 ans, elle est loin de se douter du chemin qu’elle va parcourir. Un itinéraire qui va lui permettre d’être sacrée championne olympique de patinage de vitesse à trois reprises et de devenir l’athlète tchèque la plus titrée aux Jeux Olympiques.
En outre, Martina va devenir une cycliste de niveau mondial après avoir démontré tout son talent sur un vélo. Elle le doit à son entraîneur, Petr Novak, qui rajoute le cyclisme à son programme d’entraînement durant l’intersaison, faute d’un accès suffisant aux patinoires couvertes.
Aujourd’hui âgée de 31 ans, la Tchèque règne toujours sur sa discipline de prédilection. Elle a ainsi établi de nouveaux records du monde sur 3 000 m et 5 000 m en mars 2019 et détient désormais tous les records de longue distance jusqu’au 10 000 m.
Martina Sáblíková est la vedette d’un épisode de Before They Were Superstars sur Olympic Channel. On la voit ainsi en septembre 2006, alors qu’elle n’a que 19 ans, parler de ses ambitions pour l’avenir, quelques mois après avoir terminé quatrième du 5 000 m aux Jeux Olympiques d’hiver de Turin 2006.
Née le 27 mai 1987 à Nove Mesto na Morave, la patineuse tchèque commence par pratiquer le basketball, avant de s’orienter vers le patinage quasi naturellement.
"C’est une compétitrice née et elle gagne tout le temps, explique Petr Novak, son entraîneur. Ambitieuse par nature, Martina m’a convaincu qu’elle avait le potentiel pour progresser et obtenir des résultats à l’échelle internationale, voire aux Jeux Olympiques."
Elle gravit les échelons, remportant le premier de ses trois titres nationaux juniors en 1999 et, en 2005, elle bat le record du monde junior du 3 000 m.
Après avoir remporté ses premiers lauriers européens, elle mise tout sur Turin 2006 où elle dépasse son objectif – une place parmi les huit premières - en terminant quatrième du 5 000 m, la pire des places. Martina Sáblíková se montre malgré tout philosophe.
"Je voulais aussi exaucer les vœux de mon entraîneur, confie-t-elle. Il m’avait dit que si j’arrivais à figurer parmi les huit premières, j’avais une chance de terminer sur le podium. C’est dommage que je n’y sois pas parvenue, mais cette place de quatrième aux Jeux Olympiques a été fantastique."
Lors de l’intersaison qui suit, Petr Novak l’oriente vers le cyclisme et le roller pour parfaire son entraînement et Martina se montre à nouveau à son avantage. Elle remporte des titres nationaux dans le contre-la-montre sur route sur deux roues et dispute des compétitions internationales, même si son rêve olympique ne s’est pas vraiment concrétisé. Pas encore.
En 2010, Martina Sáblíková se hisse au sommet de son sport. Elle décroche des titres mondiaux et européens, ce qui lui permet d’arriver à Vancouver avec l’étiquette de grande favorite. Elle répond aux attentes en remportant l’or dans les 3 000 m et 5 000 m, ainsi que le bronze sur 1 500 m.
Quatre ans plus tard, à Sotchi, elle conserve son titre olympique sur 5 000 m, tout en obtenant l’argent dans le 3 000 m, détrônant ainsi le lanceur de javelot Jan Železný, l’athlète de République tchèque le plus titré jusque-là aux Jeux Olympiques.
Une blessure au dos l’empêche malheureusement de se préparer convenablement pour PyeongChang 2018, mais elle réussit quand même à participer aux Jeux et à décrocher l’argent dans le 5 000 m.
Cette année, Martina Sáblíková ne donne pas l’impression de vouloir ralentir la cadence. Elle a en effet signé de nouveaux records du monde sur 3 000 m et sur 5 000 m à Calgary (Canada) début mars, avant de récidiver sur cette dernière distance, moins d’une semaine plus tard aux États-Unis, lors de la finale de la Coupe du monde à Salt Lake City.