Les Fédérations Internationales et les Comités Nationaux Olympiques au programme des travaux de la commission exécutive

Lors de son deuxième jour de réunion à Lausanne, Suisse, la commission exécutive du Comité International Olympique (CIO) a abordé un certain nombre de dossiers relatifs aux Fédérations Internationales (FI) et aux Comité Nationaux Olympiques (CNO). 

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Les Fédérations Internationales et les Comités Nationaux Olympiques au programme des travaux de la commission exécutive
© IOC/Greg Martin

La commission exécutive du CIO a pris note des mesures concrètes prises par la Fédération internationale d'haltérophilie (IWF) en réponse aux actes qu'elle avait exigés de la Fédération en décembre 2017 afin de renforcer son programme antidopage et modifier les attitudes culturelles à l'égard du dopage dans les pays à haut risque. Ces initiatives importantes comprennent le nouveau système de qualification de l'IWF pour les Jeux de Tokyo 2020 qui lie le nombre de places de quota  disponibles pour chaque CNO à ses antécédents en termes de délits de dopage, et la mise en œuvre d'un programme antidopage considérablement renforcé. Tandis que ces mesures représentent une avancée positive, il est indispensable que la commission exécutive continue de suivre la pleine application de ces changements et en vérifie l'impact positif par une baisse des cas de dopage en haltérophilie. Par conséquent, la commission exécutive a décidé de maintenir l'admission conditionnelle de l'haltérophilie au programme des Jeux Olympiques de Paris 2024 et de réexaminer la situation après évaluation de l'efficacité du programme antidopage tout au long de l'année (y compris aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Buenos Aires 2018 et aux Championnats du monde d'haltérophilie en novembre). La commission exécutive rediscutera du cas de l'IWF lors de sa réunion prévue à Tokyo du 30 novembre au 2 décembre 2018.

La commission exécutive a pris connaissance d'un rapport sur la situation de l'Association Internationale de Boxe (AIBA) et a exprimé à nouveau d'importantes réserves sur un certain nombre de points clés, notamment la gouvernance, l'éthique et la gestion financière, qui demandent confirmation ou des informations complémentaires. Compte tenu de l'urgence de prendre des mesures fermes et positives pour aborder ces aspects, la commission exécutive a décidé de garder sa position, avec notamment le maintien de la suspension de toute contribution financière du CIO à l'AIBA et le droit de revenir sur l'inclusion de la boxe au programme des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. La commission exécutive réexaminera la situation de l'AIBA lors de sa réunion à Tokyo en fin d'année, à la suite du Congrès de l'AIBA prévu les 2 et 3 novembre.

Étant donné l'importance des allégations de détournement à l'encontre du président du Comité International des Sports des Sourds (CISS), comité qui est l'organe qui régit le sport des sourds et le propriétaire des Deaflympics d'été et d'hiver (Jeux Olympiques des sourds), la commission exécutive a décidé de suspendre les aides financières versées au CISS et l'invitation du président du CISS au Forum "Olympisme en action" à Buenos Aires jusqu'à ce que la situation soit gérée de manière adéquate, à sa pleine satisfaction. Un rapport complémentaire sur ce cas sera présenté lors de la prochaine réunion de la commission exécutive les 3 et 4 octobre.

Les membres de la commission exécutive ont par ailleurs accordé la reconnaissance provisoire du CIO à la Fédération internationale d'Ice stock sport (IFI). Cette FI pourra désormais bénéficier du financement du CIO et partant, mettre en œuvre des programmes de développement. Pour rappel, la reconnaissance définitive du CIO doit être accordée par la Session du CIO après une période de probation.

Point sur les CNO

Le directeur général adjoint du CIO, Pere Miró, a également présenté aujourd'hui à la commission exécutive du CIO un rapport sur l'actuelle suspension du CNO koweïtien.

À la suite du déplacement au Koweït, la semaine dernière, d'une délégation du Mouvement olympique placée sous la conduite du CIO (composée de représentants du CIO, de l'Association des fédérations internationales des sports olympiques d'été et du Conseil olympique d'Asie), il a été indiqué que des échanges constructifs avaient eu lieu avec les représentants du gouvernement koweïtien et les autres parties prenantes.

Il a été décidé que de nouvelles discussions seraient engagées d'une part pour éclaircir certains points concernant l'actuelle loi koweïtienne sur le sport afin de s'assurer de sa totale conformité avec la Charte olympique, et d'autre part pour établir une feuille de route devant aboutir à la tenue de nouvelles élections au sein des fédérations nationales de sport (sous la supervision des FI  correspondantes) et du CNO du Koweït. 

La commission exécutive a convenu de réexaminer la situation concernant ces points, qui, s'ils sont éclaircis, pourraient se traduire par la levée provisoire de la suspension du CNO, ce qui ouvrirait à son tour la porte à une levée totale de ladite suspension une fois la feuille de route intégralement mise en œuvre.

Le CIO a été informé des difficultés que la délégation du Kosovo a rencontrées pour participer aux Championnats européens seniors de karaté en Serbie en mai 2018. Toutes les institutions sportives directement associées à la préparation de cet événement ont fait de leur mieux afin de veiller à ce que la délégation kosovare puisse y participer. Un accord avec le gouvernement serbe avait même été obtenu avant l'événement. Malheureusement, en raison de problèmes de dernière minute aux niveaux des opérations et des procédures, la participation du Kosovo n'a pas été possible. Il est difficile d'établir avec certitude la raison pour laquelle la mise en œuvre pratique de l'accord a échoué. En dépit des bonnes intentions de la part de toutes les parties concernées, il apparaît que la situation politique entre la Serbie et le Kosovo complique énormément pour les deux parties la tenue d'un événement sportif international avec des athlètes originaires de cette région. Par conséquent, le CIO informera toutes les organisations sportives internationales afin qu'elles en tiennent compte avant de décider d'attribuer l'organisation d'un événement sportif dans la région. Les athlètes du Kosovo n'ayant pas été en mesure de prendre part à la compétition, le CIO examinera dans quelle mesure les conséquences négatives de leur non-participation pourront être limitées.

Membres du CIAS

La commission exécutive a nommé quatre membres au Conseil International de l'Arbitrage en matière de Sport (CIAS) qui sont totalement indépendants du CIO :  la juge Yvonne Mokgoro, la juge Hanqin Xue, le juge Patrick Lipton Robinson et le Dr Elisabeth Steiner.   

ACI à Buenos Aires

La commission exécutive a approuvé les règles antidopage applicables aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de 2018 à Buenos Aires en octobre et a confirmé le transfert d'autorité à l'Agence de contrôles internationale (ACI), laquelle a commencé à mener ses opérations depuis son bureau  lausannois.

L'ACI s'est vu déléguer un certain nombre de responsabilités prévues par les règles antidopage, parmi lesquelles le lancement et la réalisation de contrôles du dopage à Buenos Aires, la décision de déterminer s'il y a eu ou non infraction aux règles antidopage et, dans l'affirmative, le devoir de porter le cas devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS).

Mobilisation du Mouvement olympique

La membre de la commission exécutive du CIO et présidente de la commission des athlètes, Kirsty Coventry, a fait un point de situation sur la Charte des droits et responsabilités de l'athlète (Charte de l'athlète). L'avant-projet, préparé sur la base des contributions adressées par près de 200 représentants des athlètes du monde entier, a été publié le mois dernier. La deuxième étape a débuté la semaine passée avec une enquête menée à l'échelon international auprès d'athlètes de haut niveau. Ce sont plus de 550 contributions qui ont été reçues en une semaine. En coopération avec plusieurs partenaires parmi lesquels l'Association des Comités Nationaux Olympiques (ACNO), l'Association des fédérations internationales des sports olympiques d'été (ASOIF), l'Association des fédérations internationales des sports olympiques d'hiver (AIOWF) et les FI, le comité de pilotage continuera de faire appel aux athlètes et à ses partenaires afin de maintenir le dialogue pour la mise en œuvre de la Charte. La version finale du document sera présentée à la Session du CIO à Buenos Aires en octobre.

L'AIOWF a par ailleurs salué la nouvelle approche adoptée par le CIO qui a associé davantage de parties prenantes à la séance bilan sur les Jeux Olympiques d'hiver de 2018 à PyeongChang organisée à Beijing, en Chine. Les sept Fédérations de sports d'hiver ont participé activement aux discussions et ont profité de l'occasion pour passer en revue les progrès enregistrés dans les préparatifs des Jeux Olympiques de 2022 à Beijing.

L'ACNO a dressé quant à elle un autre bilan des Jeux de PyeongChang 2018 en invitant ses membres à répondre à une enquête sur les préparatifs des derniers Jeux Olympiques d'hiver et leur participation à l'événement.

Changements de nationalité

Les changements de nationalité de deux athlètes ont été approuvés : Benjamin Fletcher (judo) est passé de la nationalité britannique à la nationalité irlandaise et Nikita Glasnovic (taekwondo) de la nationalité suédoise à la nationalité croate. Dans les deux cas, les CNO et les FI concernés ont donné leur aval.