Le « recyclage radical » de Los Angeles 2028 en action

Disposant de nombreux atouts de classe mondiale, Los Angeles peut accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2028 sans avoir à construire un seul nouveau site permanent. C’est un postulat extraordinaire, mais grâce au concept de "recyclage radical", sa réalisation ne laisse aucun doute. Brence Culp, responsable de l’impact au comité d’organisation 2028, explique en détail ce que contient ce concept, et pourquoi il est parfaitement adapté à Los Angeles.

Le « recyclage radical » de Los Angeles 2028 en action
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Pouvez-vous expliquer le concept de "recyclage radical" ?

Nous sommes en train de créer les Jeux pour qu’ils s’adaptent à notre ville, et non pas changer notre ville pour qu’elle s’adapte aux Jeux.

Los Angeles (LA) est déjà une ville sportive florissante. Elle compte 11 équipes sportives professionnelles, qui vendent largement plus de 10 millions de billets par an. Et de plus en plus d’équipes sportives et de stades arrivent dans la ville. La ville compte également des universités de classe mondiale extraordinaires en plein cœur : l’UCLA (Université de Californie à Los Angeles) et l’USC (Université de Californie du Sud).

Grâce à ces atouts, nous serons en mesure d’accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques, sans avoir besoin de changer notre ville en fonction des Jeux. Dès le début de la phase de candidature, il nous est apparu très clairement que nous devions considérer cela comme notre facteur distinctif, et faire appel à notre créativité pour structurer un plan des Jeux prenant en compte l’utilisation de ce qui existait.

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Depuis que nous avons présenté notre candidature pour les Jeux, des installations de classe mondiale vraiment impressionnantes ont été construites ou sont en cours de construction à Los Angeles. Nous pourrons ainsi les utiliser pour les Jeux Olympiques de Los Angeles 2028. En août dernier, nous avons pu montrer à la délégation du CIO trois sites exceptionnels, financés par le secteur privé, qui ont fait des progrès rapides depuis l’attribution des Jeux à Los Angeles en septembre 2017 : le stade des Rams de la NFL, le stade Banc of California du LAFC et la modernisation du Coliseum de l’USC. D’ici 2028, nous disposerons de nos fleurons historiques, comme le Rose Bowl et le LA Memorial Coliseum. Nous pourrons compter également sur de nouveaux stades ultramodernes qui seront ouverts pour accueillir les athlètes du monde entier.

Nous voulons incarner la nouvelle norme du CIO et les possibilités de flexibilité qu’elle offre, afin de continuer à peaufiner notre plan des Jeux pour pouvoir tirer le meilleur parti de cet incroyable ensemble d’atouts qui existe et qui existera ici.

Avez-vous déjà songé à démolir certains des stades existants, comme le LA Memorial Coliseum, et à en construire de plus modernes, plus respectueux de l’environnement ?

Au cours de la phase de candidature, nous aimions beaucoup dire, et c’est toujours le cas, que le site le plus durable est celui que l’on n’a pas à construire. Démolir un site et en construire un nouveau, uniquement d’un point de vue environnemental, représente une énorme empreinte carbone. À notre avis, travailler avec des sites existants est la meilleure façon de procéder.

Le Coliseum en est un superbe exemple. Il a été achevé en 1923, mais bien qu’il ait près de 100 ans, cela ne signifie pas qu’il ne peut pas être modernisé pour répondre à nos ambitions - et à celles de la ville - en matière de durabilité. Le Coliseum, géré par l’USC, fait l’objet d’un plan de rénovation et de modernisation de plus de 250 millions de dollars. En outre, l’an dernier, l’USC a tenu son engagement d’atteindre l’objectif zéro déchet en deux ans. Les matchs de football américain de l’USC - ou des Rams (équipe de la NFL) - attirent en moyenne entre 50 000 et 70 000 spectateurs par match, et le fait de pouvoir arriver à zéro déchet sur un site qui a été construit dans les années 1920 est un exploit incroyable.

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Le Coliseum, qui a accueilli les Jeux de 1932 et de 1984, est le symbole emblématique des Jeux Olympiques à Los Angeles, et il a une valeur énorme et irremplaçable. D’un point de vue émotionnel, il vaut la peine de faire tous les investissements imaginables.

Quelles sont les autres mesures adoptées par les stades existants pour devenir plus durables ?

Ils ont beaucoup d’options : changer l’aménagement paysager ou la méthode d’irrigation, modifier l’éclairage, ajouter des systèmes énergétiques ou des options de stockage d’énergie. Regardez le Staples Centre, qui accueillera le basketball en 2028. Il a été construit à la fin des années 1990, et des piles à combustible ont récemment été installées pour compléter son installation solaire sur le toit. L’énergie solaire fournit maintenant environ 25 % de l’électricité de la salle, ce qui réduit les émissions de gaz à effet de serre. Le Centre des congrès de Los Angeles (où se dérouleront les épreuves d’escrime, de boxe, de tennis de table et de taekwondo ainsi que les phases préliminaires de basketball), construit dans les années 1970, a bénéficié récemment de l’installation de plus de deux mégawatts d’énergie solaire sur son toit. Ce nouveau réseau fournira 17 % de la consommation annuelle d’énergie du site, grâce à une source sans émission de carbone.

Un autre exemple remarquable est le StubHub Centre, qui a été construit en 2002. Vingt Powerpacks Tesla y ont été récemment installés pour stocker l’énergie lorsque l’électricité est moins chère, pour l’utiliser ensuite durant les heures de pointe.

On peut supposer qu’étant donné que ces sites sont utilisés maintenant, leur héritage après les Jeux est déjà assuré, non ?

Il n’y a aucun doute sur l’héritage qu’ils laisseront : ils continueront à servir d’hôtes emblématiques et de renommée internationale pour des événements sportifs, culturels, artistiques et de divertissement de calibre mondial.

Les propriétaires et les exploitants des sites investissent dans ces améliorations liées à la durabilité parce qu’ils trouvent logique de le faire, et aussi parce que le cadre réglementaire en Californie et la vision du maire de Los Angeles les encouragent fortement à s’orienter vers les énergies renouvelables, la conservation de l’eau, les mesures à faible émission de carbone et la réduction des déchets.

Quels sont vos projets en termes de sites temporaires ?

Il y en aura un nombre limité. Le volleyball de plage représente un bel exemple d’utilisation optimale d’un site temporaire. Toute l’équipe de candidature de Los Angeles était à Rio en 2016, et nous avons vu ce beau stade installé sur la plage de Copacabana pour le volleyball de plage.

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Nous ferons la même chose sur la plage de Santa Monica, en créant un site temporaire à cet endroit, qui est le lieu de naissance et en quelque sorte le berceau du volleyball de plage. Une fois les Jeux terminés, nous le démonterons et les matériaux seront utilisés ailleurs.

Notre idée, lors de la construction de sites temporaires, est d’utiliser des matériaux qui ont déjà été en service et de les réutiliser ensuite au niveau local. Le recyclage radical fonctionnera donc également pour les sites temporaires, afin de s’assurer que leur impact carbone est très faible.

Pensez-vous que le concept de "recyclage radical" inspirera d’autres villes hôtes potentielles dans le futur ?

Cette évolution dans la façon d’aborder la planification et l’organisation des Jeux est vraiment dictée par la nouvelle norme du CIO. Le CIO montre la voie et indique comment les principes de flexibilité, de partenariat, d’efficacité et de durabilité peuvent guider la planification et l’organisation des Jeux.

Nous sommes ravis que LA 2028 soit extrêmement bien placé pour démontrer que la nouvelle norme issue de l’Agenda olympique 2020 est en action, car, dès le tout début de notre candidature, la durabilité et la responsabilité financière ont été nos principes directeurs. Nous savons que toutes les villes ne disposent pas d’autant de sites existants que LA, mais notre plus grande aspiration serait de servir de source d’inspiration à d’autres villes afin qu’elles partagent notre philosophie et créent des Jeux qui correspondent à leur ville, et non qu’elles changent leur ville pour s’adapter aux Jeux.