Le président du CIO s'adresse à l'Assemblée générale des Comités Olympiques Européens à Zagreb
Le président du CIO, Thomas Bach, a pris la parole à l'occasion de l'ouverture de l'Assemblée générale des Comités Olympiques Européens (COE) ce vendredi matin afin d'informer l'auditoire des possibilités et des enjeux que rencontrent le Mouvement olympique.
Il a notamment fait le point sur les enquêtes relatives aux failles du système antidopage en Fédération de Russie et confirmé qu'une décision serait prise à cet égard par la commission exécutive du CIO le 5 décembre prochain. Thomas Bach a rappelé une fois encore la nécessité de respecter une "procédure juste et équitable, à laquelle chaque individu ou organisation a légitimement droit".
Thomas Bach a également lancé un avertissement à ceux qui essaieraient d'influencer la décision finale du CIO en ces termes : "Des deux côtés, d'aucuns pourraient tenter d'exercer des pressions, ils auraient tort. La commission exécutive du CIO est rompue à ce genre de situations. Les membres vont s'intéresser aux faits ainsi qu'aux conclusions des différentes commissions et prendre une décision équitable s'agissant de la participation de la Russie aux Jeux à PyeongChang ou concernant toute autre question qui sera portée à leur attention."
Le président du CIO a à nouveau insisté sur la différence entre l'enquête actuelle et la situation qui précédait les Jeux Olympiques de 2016 à Rio.
Ainsi qu'il l'a déclaré : "Il s'agit de ce qui s'est passé aux Jeux Olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi – maintenant cela nous concerne." Et d'ajouter : "Il s'agit de l'intégrité des Jeux Olympiques. Aujourd'hui, c'est ce qui s'est passé aux Jeux Olympiques dans un laboratoire olympique avec des athlètes olympiques et des médaillés olympiques."
Le président Thomas Bach a par ailleurs détaillé le programme de contrôles mené avant la manifestation olympique, mis en place en prélude aux Jeux de PyeongChang 2018. "Le CIO, ainsi que l'AIOWF et l'AMA ont adopté un programme de contrôles ciblés avant les Jeux, lequel prévoit la réalisation de 4 000 contrôles entre avril 2017 et janvier 2018."
Ce programme cible certaines nationalités, et en particulier les athlètes russes. Il s'intéresse aussi plus précisément aux sports et aux disciplines à fort risque, et ce afin que tout soit entrepris pour garantir la tenue de Jeux Olympiques d'hiver propres. À noter à cet égard que les Fédérations Internationales de sports d'hiver sont convenues de publier chaque mois un rapport recensant la liste par nationalité du nombre de contrôles effectués dans leur sport.
Le président Thomas Bach a également évoqué l'avenir dont il se réjouit : les Jeux Olympiques de la Jeunesse de Buenos Aires 2018 et également la double attribution des Jeux Olympiques de 2024 et 2028 à Paris et Los Angeles respectivement.
Faisant référence au processus de sélection de la ville hôte pour les Jeux Olympiques d'hiver de 2026, le président Thomas Bach a déclaré :
"Nous avons trois éditions consécutives des Jeux Olympiques d'hiver dans des villes qui ont dû développer certaines disciplines sportives d'hiver en partant de zéro et construire totalement l'infrastructure correspondante," a-t-il insisté. "J'espère que cette fois nous aurons une candidate avec une vraie tradition de sports d'hiver, disposant d'une infrastructure, que ce soit en Europe, en Asie, en Amérique," a-t-il indiqué.
Le président Thomas Bach a ajouté qu'il espérait que la ville hôte de 2026 pourrait "suivre la trace des villes élues pour 2024 et 2028 où nous avons un nombre record d'installations existantes ou temporaires, ceci afin de donner l'exemple de Jeux d'hiver raisonnables et durables."
Le directeur général adjoint, Pere Miró, a par la suite présenté un rapport sur les relations avec les Comités Nationaux Olympiques. Il a rendu compte brièvement des relations entre le Mouvement olympique et le Conseil de l'Europe, et particulièrement de la récente visite rendue par le président du CIO à la réunion du Conseil des ministres des Sports de l'Union européenne. Le président du CIO y avait exprimé l'importance de préserver le modèle sportif européen.
Le président du CIO a rappelé de manière claire qu'une approche purement mercantile mettrait en danger le modèle sportif européen. "Une telle approche n'est définitivement dans l'intérêt de personne. Ce serait nier la contribution sociale du sport organisé et ses mécanismes de solidarité existants," a insisté le président du CIO devant les ministres des Sports européens. M. Miró a dit à l'assemblée que le président du CIO avait appelé la Commission européenne à reconnaître et respecter ces différences conformément au Traité de l'Union européenne, lequel exhorte à prendre la spécificité du sport en considération. Le CIO ayant ouvert la porte au dialogue, M. Miró a encouragé l'association des Comités Olympiques Européens et les CNO eux-mêmes à reprendre leurs relations avec l'UE.