Dans une pièce de sa maison de Dunningen, dans la forêt noire (Bade-Wurtemberg), diplômes, bannières, accréditations, photos, nombreux objets divers retracent son parcours de bénévole sur tous les grands évènements sportifs depuis le milieu des années 2000. L'extérieur de son domicile est pareillement décoré. C'est la passion du sport qui a guidé ce septuagénaire, marié depuis 46 ans, père de deux enfants et grand-père, à travers le monde, pour participer à la réussite de ces compétitions internationales et se faire des amis venus de partout !
Comment êtes-vous devenu bénévole ?
Après ma retraite, j'ai connu ma première expérience de bénévole lors de la Coupe des confédérations de la FIFA en Allemagne en 2005, puis j'ai poursuivi avec la Coupe du monde 2006. J'étais basé à Stuttgart et c'est devenu pour moi un véritable virus, et par la suite je me suis donc porté candidat pour tous les grands événements sportifs internationaux. Je me suis rappelé que j'avais des amis à Vancouver ; en 2010, j'ai envoyé ma première candidature pour les Jeux Olympiques pour aller au Canada ! Et je me suis retrouvé au centre de glisse de Whistler, où j'ai travaillé pour les médias dans la zone mixte. Au bord de la piste de glace, il y avait beaucoup de concurrents allemands, en luge, bobsleigh et skeleton, je les ai tous rencontrés, c'était fantastique.
D'où vient votre passion ?
Elle vient du fait que j'ai été occupé par le sport durant toute ma vie. J'ai été un jeune joueur de football, capitaine de notre équipe, ici dans la région de la forêt noire où j'habite. J'ai été arbitre, entraîneur… Ça a été ma vie. J'ai commencé le volontariat après avoir pris ma retraite. L'idée était de rester dans le sport, pour vivre ma passion. Dès ma première expérience à la Coupe du monde FIFA 2006, j'étais en responsabilité, coordinateur des volontaires qui travaillaient pour les médias et responsable du placement de photographes sur le terrain. J'ai occupé les mêmes fonctions à Kiev pour l'Euro UEFA 2012, et à Porto Alegre pour la Coupe du monde 2014. J'étais aussi en Afrique du Sud en 2010 et en Russe en 2018, ce qui fait cinq Mondiaux de football en tout.
J'ai pratiquement toujours évolué en chef d'équipe. Cela me prendrait des heures de vous citer tous les noms de photographes que je connais, et de mes amis aux quatre coins du monde qui m'ont invité chez eux pour revenir dans leur pays après les avoir connus durant les compétitions.
Parlez-vous de votre première expérience olympique !
Avant les Jeux de Londres, j'étais chef d'équipe pour les championnats universitaires d'athlétisme disputés au stade olympique où je m'occupais des photographes. Puis j'ai été bénévole pour les Jeux Paralympiques, à nouveau chef d'équipe (composée uniquement de Britanniques), à nouveau pour faciliter le travail des photographes. Alors que durant les Jeux j'étais un simple membre de l'équipe.
Vous avez poursuivi avec les Jeux d'hiver à Sotchi…
J'ai vécu une magnifique expérience en Russie. J'ai dû prendre une semaine de break pour retourner en Allemagne car ma femme était à l'hôpital pour une opération inattendue. Puis je suis revenu. Je m'occupais de la billetterie au centre des médias pour les compétitions à forte demande. Là, j'ai rencontré mon meilleur ami russe, Serguei Pilipenko, et nous sommes toujours en contact aujourd'hui. Je lui ai montré tous les événements auxquels j'ai participé comme volontaire, près de cinquante, et il m'a dit, allons voir la flamme olympique et prenons-nous en photo devant en nous serrant la main, pour montrer au monde entier que nous pouvons travailler ensemble, sans limites, sans frontières, sans politique.
Quelle a été la suite de votre parcours aux Jeux ?
Je viens du football, mais j'adore l'athlétisme, et les Jeux Olympiques : ils sont tout en haut de ma liste ! Et ce que je préfère aux Jeux, c'est encore l'athlétisme. À Rio en 2016, j'étais basé dans le quartier de Engenho. Là aussi, je m'occupais des photographes. C'était encore une fantastique expérience de vivre à cet endroit, de voir la vie des gens. Dans mes fonctions sur les épreuves d'athlétisme au stade olympique Nilton-Santos, j'ai rencontré des volontaires venus de partout sur la planète. Le sport rassemble vraiment tous les individus du monde entier. C'est merveilleux.
Maintenant, je connais de très nombreux photographes de tous les coins du monde. On retrouve les mêmes visages d'un évènement à l'autre. De façon générale, je les aide à faire leur travail. Ils sont toujours super-pressés. Ils doivent se déplacer sur les différents sites : je les aide, je leur livre toutes les informations nécessaires, je les amène jusqu'à leur position sur le terrain. Toujours à leur service.
Vous reverra-t-on à Tokyo en 2020 ?
Je suis actuellement candidat pour être volontaire aux Jeux de Tokyo. Ce sera sans doute ma dernière expérience. À 73 ans, je pense arrêter. Je vais d'abord aller à Munich pour les matches de l'Euro 2020 de l'UEFA où je vais être très occupé, et les Jeux de Tokyo m'offrent une très belle occasion de faire mes adieux au volontariat… Après ces plus de cinquante évènements en football, aux championnats du monde d'athlétisme en 2009 et en 2013 et aux Jeux.
Pourquoi les Jeux sont-ils tout en haut de votre liste ?
Quand je dis que les Jeux Olympiques sont ce qu'il y a de plus haut pour moi, disons que c'est un feeling particulier. Vous voyez des gens du monde entier dans une ambiance fantastique. Cette expérience se renouvelle à la Coupe du monde, à l'Euro, au tennis de table, au hockey sur glace. C'est grandiose de vivre ces moments de rassemblement. Je pourrais passer deux soirées entières à vous raconter mes histoires, l'humanisme, les amis, ce sentiment merveilleux de faire partie d'un évènement au milieu de volontaires internationaux. Après les Jeux de Tokyo, je pense que j'écrirai mes mémoires. Je recommanderais à quiconque aime le sport et veut contribuer au succès d'un évènement de devenir un volontaire. C'est tellement enrichissant !