Inclusion de la culture aborigène
Au nombre de leurs objectifs les plus importants, les Jeux Olympiques de Sydney 2000 avaient aussi pour but de redresser les inégalités entre populations autochtone et non autochtone, ainsi que d’encourager la participation de la population aborigène.
Au cours des mois qui précédèrent les Jeux, la ville organisa une série de manifestations qui traduisait des efforts réellement historiques de réconciliation nationale. La plus marquante de celle-ci fut la marche de près de 250 000 personnes traversant le pont de la baie de Sydney, en signe de soutien et de reconnaissance vis-à-vis des souffrances du peuple aborigène, cela alors que le mot “Sorry” était écrit à plusieurs reprises dans le ciel, au-dessus des deux constructions les plus emblématiques du port de Sydney, l’Opéra et le pont de la baie.
L’athlète aborigène, Cathy Freeman, fut choisie pour être le visage de Sydney 2000 et pour allumer la vasque olympique ; son geste fut suivi par 3,7 milliards de téléspectateurs, répartis dans 220 pays, un record à l’époque pour une manifestation sportive.
Alors que des inégalités persistantes entre populations autochtone et non autochtone d’Australie continuent d’être constatées, l’esprit communautaire né durant les Jeux de Sydney 2000 a tout de même laissé un héritage social et politique considérable. En 2008, Kevin Rudd, premier ministre australien de l’époque, présenta des excuses officielles aux “générations volées” d’autochtones australiens, et le pays organise maintenant plus de 130 festivals annuels d’arts et de culture aborigènes, dont la plupart ont été lancés à la suite des Jeux de Sydney 2000. Le plus célèbre, le festival Yabun, a été créé dans le sillage de l’“ambassade aborigène”, mise sur pied dans le cadre des Jeux Olympiques, afin d’attirer l’attention sur la cause du peuple aborigène. Ce festival attire près de 26 000 visiteurs chaque année.