Des pionniers dans le secteur de l'environnement
Les Jeux de Turin 2006 ont été salués comme un exemple de compatibilité environnementale et considérés comme un modèle de bonne pratique par l'Union européenne.
Le comité d’organisation de Turin (TOROC) a été le premier à obtenir à la fois la certification environnementale internationale ISO 14001 et la certification EMAS (son équivalent européen) pour ses systèmes et programmes environnementaux. Cette double certification lui a été accordée pour avoir utilisé à bon escient les instruments environnementaux volontaires de l'Union européenne, notamment le système communautaire de management environnemental et d'audit (EMAS) et le label écologique européen.
Le TOROC avait également mis au point divers outils de planification afin de mettre en œuvre les mesures adoptées lors de son évaluation stratégique de l'environnement. Selon le rapport officiel de Turin 2006, chaque instrument portait sur un aspect environnemental jugé crucial pour le déroulement des Jeux Olympiques : l'eau, la prévention des risques naturels, la sécurité et l'aménagement des sites, les matériaux inertes (y compris les déchets), le transport durable, etc. Le TOROC avait par ailleurs mis en place un système d'achat respectueux de l'environnement.
Les sponsors qui avaient adhéré au programme de durabilité du TOROC et prouvé qu'ils partageaient sa politique environnementale ont eu le droit d'utiliser le logo du comité d'organisation "Ambiente 2006" (Environnement 2006). En 2004, Kyocera Mita Italia était la première entreprise à bénéficier de ce privilège, suivie un an plus tard d'Iveco, des Chemins de fer italiens, de McDonald's, Coca-Cola, Kodak et Fiat.
Qui plus est, le comité d'organisation a assuré la promotion du label écologique européen sur tout le territoire olympique, se servant des Jeux d'hiver pour encourager un tourisme durable.
Cinq installations d'hébergement (soit 30 % de l'ensemble des logements utilisés pour les Jeux), membres du programme Ecolabel pour les services d'hébergement touristique et partisans d'un tourisme durable, avaient obtenu le label écologique européen avant le début des Jeux. En 2007, 12 structures du Piémont possédaient ce label de qualité. En 2012, leur nombre était passé à 16.
Le programme HECTOR (Heritage Climate TORino), placé sous la coordination du TOROC et regroupant la région du Piémont ainsi que le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), proposait des initiatives destinées à sensibiliser le public au changement climatique et à compenser les émissions de dioxyde de carbone et de gaz à effet de serre produites durant les Jeux Olympiques à Turin (à la suite des opérations menées pendant les 14 jours de compétitions et des cérémonies). Les organisateurs ont calculé que les Jeux de 2006 avaient généré l'équivalent de 103 500 tonnes de dioxyde de carbone, dues principalement au transport et aux opérations sur les sites olympiques ; ces émissions ont toutes été compensées.
Les initiatives lancées dans le cadre du programme HECTOR, financées à hauteur de 5 000 000 d'euros par la région du Piémont, portaient sur les énergies renouvelables et l'utilisation durable de l'énergie. La ville de Pinerolo a pris quant à elle des mesures destinées à améliorer l'efficacité énergétique et à absorber le carbone. Un projet de reforestation, baptisé "Plant for the Planet", a par ailleurs été mis en œuvre par le PNUE dans le cadre du programme en mars 2006 dans plusieurs régions du Kenya. D'autres fonds collectés auprès de donateurs privés ont été utilisés afin d'acheter des crédits de réductions d'émissions vérifiées (VER) pour des actions volontaires en faveur du climat en lien avec des initiatives au Mexique, au Sri Lanka et en Érythrée.
Les projets de construction olympique se sont conformés aux directives du TOROC en matière de durabilité. Toutefois, l'établissement de procédures dans le secteur de la construction s'est révélé problématique. Ces difficultés étaient dues à l'absence de normes environnementales aux niveaux européen et national à l'époque, ce qui a entraîné des retards sur certains chantiers. De nombreux bâtiments se sont rapidement détériorés après les Jeux en raison de l'utilisation de matériaux à courte durée de vie durant leur construction et d'un manque d'entretien.