Aspects économiques des Jeux de Montréal 1976
Les Jeux Olympiques de Montréal 1976 ont enregistré un total de 606 millions de CAD de recettes, 383 millions de dépenses de fonctionnement (accueil des Jeux) et 1,21 milliard de dépenses d'investissement (c'est-à-dire l'investissement dans la construction des sites). Ces chiffres se sont traduits par une dette, répartie entre la ville de Montréal (200 millions de CAD) et la province de Québec (790 millions de CAD).
Après les Jeux, le remboursement de la dette a été échelonné sur une période de 30 ans grâce à deux sources majeures de revenus. Tout d'abord, la prolongation de la loterie des Jeux Olympiques a été décidée par le parlement. Devenue Lotto Canada, elle a servi à payer une partie du déficit des Jeux jusqu'à la fin de l'année 1979 et a depuis mis des millions de dollars canadiens à la disposition du sport amateur. Ensuite, le Québec a levé une taxe provinciale sur le tabac pour servir de principal moyen de remboursement de la dette, qui a été entièrement épongée en 2006.
Du côté des recettes, le comité d'organisation des Jeux Olympiques de Montréal a tenté d'autofinancer le coût opérationnel des Jeux et les dépenses d'investissement qui y sont associées. Son modèle reposait sur un programme de sponsors, de licences et de fournisseurs, ainsi que sur la création de la première loterie nationale du Canada. En 1974, la Loterie olympique pancanadienne fut créée, dans l'espoir de rapporter 32 millions de CAD en vue de l'organisation des Jeux, mais elle a finalement généré 235 millions CAD au cours de ses deux ans et demi d'existence. Malgré sa conception novatrice, le modèle n'a pas engendré suffisamment de revenus pour couvrir toutes les dépenses d'investissement. Toutefois, il a par la suite été adopté avec plus de succès par les villes hôtes des Jeux Olympiques pour financer les opérations des Jeux. Le financement des éditions de Los Angeles en 1984 et Atlanta en 1996, par exemple, a entièrement reposé sur des fonds privés.
En ce qui concerne les coûts, les changements de conception et les ambitions architecturales, ainsi que les difficultés techniques rencontrées lors de la construction du Parc olympique, ont joué un rôle dans les chiffres, la construction du Stade olympique s'étant révélée particulièrement difficile. D'autres facteurs ont contribué à la hausse des coûts, notamment l'augmentation des prix des matériaux, provoquée par le choc pétrolier de 1973 et l'inflation mondiale. Entre décembre 1974 et avril 1976, plusieurs grèves se sont soldées par une réduction du nombre de jours de travail qui est passé de 530 à seulement 155. Pour rattraper le temps perdu et garantir la livraison des sites dans les délais prévus, les travaux de construction se sont poursuivis de jour comme de nuit. Le paiement des heures supplémentaires et le chauffage additionnel nécessaire pendant les rudes hivers canadiens ont été deux autres facteurs qui ont fait grimper le coût de la construction au-delà des prévisions faites lors de la candidature aux Jeux.
Les dépenses de 1,6 milliard de CAD ont généré un produit national brut supplémentaire estimé à 1,5 milliard de CAD, tandis que 363 millions de CAD ont été générés sous la forme d’impôts directs et indirects. Les dépenses des touristes pendant les Jeux ont été estimées entre 77 et 135 millions de CAD.
L'aspect économique des Jeux de Montréal 1976 a servi de leçon aux comités d'organisation des éditions suivantes et a montré que le financement devait être mis en place en amont et provenir de sources diverses. Le CIO a réagi en exigeant des organisateurs de futures éditions qu'ils constituent des réserves financières pour faire face à un manque de recettes. Des garanties similaires ont également été introduites pour les organisateurs de manifestations sportives au Canada.
Quant au Parc olympique, il est utilisé pour des activités sportives, culturelles et de loisirs et génère aujourd'hui des revenus compris entre 20 et 25 millions de CAD par an. Les trois niveaux de gouvernement ont affecté des fonds au développement du quartier olympique dans les années à venir.