Margot Boch : « Le monobob est l’épreuve de toutes les chances »

Margot Boch sera au départ du monobob dès le 13 février au Centre national de glisse de Yanqing. Une première historique pour le bobsleigh olympique et pour le bobsleigh tricolore. 

5 minPar Clémence Roult
Margot Boch of France competes in the Women's Monobob in Winterberg, Germany
(Getty Images)

C’est un première dans l’histoire du bobsleigh olympique.

Les Jeux Olympiques de Beijing 2022 seront le théâtre de la toute première compétition olympique de monobob, une épreuve en solitaire réservée aux femmes et qui leur permet de disputer plusieurs épreuves de bobsleigh.

En plus de cela, et encore une fois, c’est une première historique : la France aura un équipage de femmes aux Jeux Olympiques, en bob à deux mais aussi en monobob.

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La pilote de La Plagne, Margot Boch, fera donc ses premiers pas dans le monde olympique avec cette nouvelle épreuve de monobob le 13 février, jour de la première des quatre manches prévues.

Elle s'élancera ensuite en bob à deux avec sa coéquipière Carla Sénéchal, le 15 février pour les premières manches d'entraînement.

Olympics.com a demandé à la championne du monde junior en titre de bob à deux comment elle abordait cette nouvelle épreuve et l’importance de l’ajout du monobob aux Jeux Olympiques.

L’épreuve de toutes les chances

Le monobob est une épreuve assez récente dans l’histoire du bobsleigh mondial. Si le monobob a été présent aux Jeux Olympiques de la jeunesse à Lillehammer 2016 et Lausanne 2020, ce n’est que lors de la saison 2020/21 que la toute première Série Mondiale de Monobob a été intégrée calendrier, en parallèle des Coupes du monde de bobsleigh.

C’est donc une épreuve que les athlètes du monde entier découvrent depuis assez peu de temps et où tout peu se passer.

« Le monobob, je la vois comme l’épreuve de toutes les chances, de toutes les possibilités. C'est une nouvelle discipline, on sait que beaucoup de choses peuvent se passer en monobob », expliquait Boch.

Pour la pilote française, dont le projet olympique est né il y a seulement trois ans, avec la volonté de qualifier un équipage français de bob à deux femmes à Beijing 2022, cette deuxième épreuve est un bonus et une occasion unique de donner le meilleur d’elle-même.

« Je ne me suis vraiment pas mise de barrières et j'ai envie de profiter, de m'amuser, mais surtout faire les quatre plus beaux runs de ma vie. »

D’autant que cette piste du Centre national de glisse de Yanqing en République populaire de Chine, Boch la connait déjà, même si le coup de foudre n’a pas été immédiat.

« Ma saison de monobob a commencé en Chine justement. J’ai repris les entraînements là bas et c'est vrai qu’au début, j'avais un peu de mal », amorçait-elle. « Je n'arrivais pas à avancer, je n'avais pas de bonnes vitesses, ni de bons temps. Mais j'ai eu un déclic. On a modifié des choses sur le bob et j'ai pris plus de plaisir sur les descentes. Je voyais que les temps devenaient bons. Ce déclic a lancé ma saison. »

Une saison qui s’est achevée par une victoire en Coupe d’Europe à Innsbruck en Autriche.

« Je ne pouvais pas demander mieux pour me mettre dans le bain avant les Jeux Olympiques. J'arrive avec un peu plus de confiance sur cette discipline et surtout avec l'envie de très bien faire et d'aller chercher le meilleur run possible. »

La Plagnarde a retrouvé ses marques sur cette piste où tout avait commencé pour elle en monobob cette saison. Lors des manches d'essais, elle a même réalisé le 5e meilleur temps lors de la troisième descente, en 1 min 05 s 30.

La parité et l’arrivée de nouvelles nations grâce au monobob

Cette nouvelle épreuve de monobob est 100% réservée aux femmes. Si les hommes ont déjà le bob à deux et le bob à quatre, les femmes n’avaient jusqu’alors que le bob à deux pour montrer de quoi elles sont capable sur la glace et tenter de rentrer dans l’histoire du bobsleigh olympique.

Avec l’introduction de cette épreuve de monobob, la parité est rétablie entre les genres, une nouvelle qui ne déplait pas à Margot Boch.

« On a tous conscience que c'est une vraie chance que notre fédération et que le Comité International Olympique aient décidé de favoriser l'égalité entre nous. Pouvoir disputer deux épreuves, c'est vraiment une chance. »

En plus de cette deuxième opportunité de médaille olympique, le monobob favorise l’accès à cette discipline aux « petites nations » du bob, qui n’auraient pas forcément les ressources pour monter des équipes de bob à quatre ou de bob à deux. Le bobsleigh en monobob a une taille unique, il est donc même possible de se faire fourni un bob par l’organisateur de la course et, comme son nom l'indique, il n’y a besoin que d’un athlète.

« Cela permet aux petites nations de pouvoir participer, et c'est vraiment incroyable. Il y a le Nigéria, le Brésil et pleins de nations comme celles-là. Je trouve ça vraiment très cool de pouvoir augmenter la densité de pays et de faire connaître ce sport dans le monde entier. »

Sans oublier que cette nouvelle discipline en solitaire pourrait permettre d’augmenter considérablement le nombre de pilotes de bobsleigh, compte tenu qu'il faut pousser et piloter son bob toute seule. Un avantage comme un inconvénient pour Margot Boch.

« L’avantage, qui est aussi un inconvénient, c'est qu'on se retrouve à faire tout, tout seul », racontait Boch.

« Donc tout est sur nos épaules et on ne peut s'en vouloir qu'à soi même si cela ne fonctionne pas. »

Et Margot Boch aura son destin entre ses mains dès le 13 février lors de la compétition olympique de monobob à Beijing 2022.

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