JO de Paris 2024 : Nikola Karabatic, Pauline Ferrand-Prévot, Boladé Apithy, Nicolas Batum... La dernière danse à la maison
Certains avaient déjà prévu de raccrocher après les Jeux Olympiques de Tokyo 2020. D'autres ont attendu d'avoir l'opportunité de participer à leurs derniers JO à domicile pour annoncer leur fin de carrière internationale après Paris 2024.
Quoi qu'il en soit, plusieurs grands noms du sport français ont désormais annoncé qu'il s'agissait bel et bien de leur dernière danse avec le maillot bleu-blanc-rouge.
De la légende du handball Nikola Karabatic à Nicolas Batum en basketball et Alexandre Lacazette en football, en passant par Boladé Apithy en escrime, Sarah Steyaert en voile et les sœurs Charlotte et Laura Tremble en natation artistique, Olympics.com revient sur quelques athlètes français emblématiques qui ont marqué les JO de Paris 2024 pour leur dernière représentation à la maison.
Sans oublier Pauline Ferrand-Prévot en VTT cross-country et Antoine Dupont en rugby à 7, qui après avoir été les porte-drapeaux de la France lors de la cérémonie de clôture le 11 août, reprendront une autre route pour faire durer le plaisir après leur graal olympique.
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Nikola Karabatic : « Je suis heureux de me projeter dans une nouvelle vie »
Si la légende du handball Nikola Karabatic aurait aimé finir sur une note plus festive, la défaite des Bleus en quart de finale du tournoi olympique masculin contre l'Allemagne n'enlève en rien son palmarès XXL au sortir de son dernier match en équipe de France. Il a tiré sa référence dans l'enceinte du Stade Pierre Mauroy, à Villeneuve-d’Ascq, après avoir disputé ses sixièmes JO avec cinq médailles dont trois titres au compteur !
Mais sa carrière internationale ne saurait se résumer à ces participations olympiques, puisqu'il a marqué un total de 1 303 buts en 365 sélections avec l'équipe de France et remporté 7 médailles mondiales dont quatre en or et autant de titres européens.
« Voilà, moi j’arrive à la fin de ma carrière », a-t-il déclaré sur France Télévisions, en réponse à l'hommage de son ancien coéquipier Jérôme Fernandez, un autre monument du handball français.
« Il y a eu tellement de belles choses que […] je serai peut-être un peu moins triste que les autres (rires). Parce que c’est fini, je ne vais plus revivre toutes ces atmosphères-là, mais je suis heureux de fermer cette page-là et de me projeter dans une nouvelle vie, de soutenir cette équipe qui a énormément de talent, énormément de futur. Et j’ai envie de les retrouver et de passer un dernier moment au vestiaire, mes derniers moments de handballeur, de vivre cette déception à fond avec eux, d’être là avec eux. »
Même s'il n'a pas été médaillé lors de ses derniers JO à domicile, Niko restera un athlète en or dans le cœur du public, de ses coéquipiers et du mouvement sportif en France, voire au-delà.
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Pauline Ferrand-Prévot : « Ce sera mes derniers Jeux, j’arrête le VTT en fin d’année »
Tout au long de sa carrière, la polyvalente Rémoise a tout gagné, sur tous les terrains. Quinze couronnes planétaires, des multiple titres de championne de France et d'Europe dans plusieurs disciplines... PFP règne sur le vélo féminin depuis des années. En 2015, elle avait même réussi un triplé inédit : cumuler trois titres de championne du monde différent dans la même année : route, cyclocross et VTT.
Après trois tentatives manquées à Londres 2012, Rio 2016 et Tokyo 2020, Pauline Ferrand-Prévot a enfin réalisé son rêve en décrochant l'or olympique en VTT cross-country. Sur la Colline d'Élancourt le dimanche 28 juillet, elle a dominé la course de bout en bout, franchissant la ligne d'arrivée seule, entourée d'un public en liesse.
Maintenant qu'elle a atteint cet objectif, elle a décidé de bifurquer, laissant les chemins de VTT pour reprendre la route.
« Ce sera mes derniers Jeux », a-t-elle déclaré dans l'émission Quels Jeux !, présentée par Léa Salamé et Laurent Luyat sur France TV.
« J’arrête le VTT en fin d’année, ça c’est sûr. Parce que je pense que j’ai fait le tour. Quoi qu’il en soit, quel qu’aurait été le résultat aujourd’hui, je me dis qu’il faut finir un jour. Donc c’était la bonne année, je ne me voyais pas repartir sur un cycle de quatre ans. D’un autre côté, je suis toujours hyper passionnée, j’aime m’entraîner, j’aime ce que je fais. Donc je me suis dit ‘pourquoi pas retourner sur la route pour quelques années pour faire le Tour de France féminin et essayer de le remporter'. Donc ce sera mon prochain challenge ! »
Histoire de boucler la (Grande) boucle ?
La veille, son compatriote Antoine Dupont menait l'équipe de rugby à 7 hommes vers la première médaille d'or tricolore collective au Stade de France, où ils se sont imposés contre les Fidji, double champions olympiques en titre.
Interrogé par Laurent Delahousse en présence du capitaine des septistes tricolores Paulin Riva pendant le Journal de 20h du 27 juillet sur France 2, Toto n'a pas botté en touche à la question de son choix d'avenir entre deux formats du ballon ovale qu'il pratique à la perfection.
« C’est quand même très dur de faire les deux, honnêtement. On ne va pas se mentir. Donc je vais retourner à XV sagement, mais c’était une expérience incroyable. »
Comme un symbole après leur sacre, Antoine Dupont et Pauline Ferrand-Prévot ont refermé le rideau de leur aventure olympique de la plus belle des manières en étant choisis comme porte-drapeaux pour la cérémonie de clôture des JO de Paris 2024, le 11 août.
Chacun sa route, chacun son chemin, une chanson qui aurait pu lancer la suite de leur carrière sportive après avoir fait un pas de côté.
Une chose est sûre : outre ses tours de passe-passe avec le ballon ovale, Dupont retiendra aussi la chorégraphie partagée avec les danseuses du Moulin Rouge.
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Nicolas Batum : « Ça y est, il est temps de passer la main »
Le basketball français perd aussi de grands joueurs, dans tous les sens du terme. Car Nicolas Batum et Nando de Colo ont pris la même décision. Eux aussi visaient plus haut, mais face à des Américains injouables dans le dernier quart-temps en finale, sur le parquet de l'Arena Bercy, ils ont dû se contenter d'une magnifique médaille d'argent, comme à Tokyo 2020.
« Ça y est, il est temps de passer la main. Il y a une grosse génération qui arrive derrière donc j’ai fait mon temps, je pense qu’il ne faut pas trop abuser non plus, ne pas faire la compétition de trop. Il y a Victor [Wembanyama] et sa génération […], tous ces mecs-là qui arrivent donc il est temps de laisser la main », a confié Capitaine Batum au micro d’Eurosport le 11 août.
Son coéquipier Nando de Colo a fait part d'un sentiment mitigé entre fierté, déception et optimisme, en zone mixte après son dernier match en bleu.
« Certes, il y a la déception du match, parce qu'on n'était pas si loin que ça, mais ça reste une médaille olympique. Et pour moi ce sera la dernière, pour d'autres, c'est la première peut-être, la dernière aussi, enfin, je n'espère pas en tout cas. C'est ce que je leur ai dit aussi : que ce sera la première d'une longue série. Mais on ne sait jamais, donc il faut vraiment profiter. En France en tout cas, c'est quelque chose d'exceptionnel, devant notre public, devant nos familles. La dernière, elle était un peu un peu spéciale à ce niveau-là, mais ça reste quelque chose de très grand. »
Même scénario cruel pour les Bleuets de Thierry Henry. Après une finale de folie contre l'Espagne, l'équipe de France masculine de football s'est inclinée 5-3 après prolongations.
« Je ne sais pas si c’était le [match] le plus important, il rentre en tout cas dans les plus beaux matchs émotionnellement parce que c’était le dernier avec le maillot bleu », a déclaré le capitaine tricolore Alexandre Lacazette en conférence de presse.
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Charlotte Tremble : « Finir à Paris, comment mieux terminer sa carrière ? »
La natation artistique française devra également tourner une page d'un joli livre, co-écrit notamment par deux sœurs jumelles qui ont illuminé les piscines internationales pendant près d'une décennie. Charlotte et Laura Tremble, 25 ans, ont nagé pour la dernière fois au centre aquatique olympique, avec une quatrième place en compétition par équipes. Un an plus tôt, elles avaient été médaillées d'or aux Jeux européens lors du programme acrobatique par équipes.
« C’est émouvant car ça fait 10 ans qu’on est dans le sport de haut niveau », confiait Charlotte à Olympics.com leur dernière lors des JO de Paris 2024. « C’est une page qui se ferme. C’est une décision qui a été prise depuis un bon bout de temps, depuis Tokyo 2020. Mais finir à Paris… Comment mieux terminer sa carrière ? »
Boladé Apithy, qui avait vu sa compagne Manon Apithy-Brunet remporter le titre olympique en sabre femmes quelques jours plus tôt, a dit au revoir à l'escrime sur une médaille de bronze. Avec ses partenaires Maxime Pianfetti, Sébastien et Jean-Philippe Patrice, les sabreurs français ont décroché cette breloque pour la dernière de l'athlète de 38 ans.
« Tu ne peux pas finir mieux que ça, c'est un rêve du début à la fin », déclarait-il. « La demie ne s'est pas passée comme espérée, j'ai réussi à me remobiliser avec Manon qui m'a aidé un truc de ouf. Je suis encore un peu dans les vapes, je cours après depuis quasiment 20 ans et ça tombe sur ma dernière compétition, je suis soulagé, heureux, content, un peu de tout. »
Certains de leurs compatriotes tricolores prendront quant à eux le temps de digérer cette aventure olympique devant leur public pour peser le pour et le contre avant de décider de leur avenir avec les Bleus. C'est notamment le cas du boxeur Sofiane Oumiha, qui a évoqué son projet de consacrer davantage de temps à sa famille.
Et si certains voyaient déjà les judokas Teddy Riner et Clarisse Agbégnénou mettre le kimono au placard après avoir fait vibrer l'Arena Champ-de-Mars, ou Mélina Robert-Michon changer de disque, ce n'est pas encore d'actualité à ce stade. Car ils ont annoncé vouloir jouer les prolongations quelques années, voire même viser Los Angeles 2028.
Affaires à suivre...