La commission exécutive du CIO fera appel contre des décisions du TAS
La commission exécutive du Comité International Olympique (CIO) s'est prononcée aujourd'hui en faveur d'un appel contre les sentences rendues par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) sur des cas de dopage russes survenus aux Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi 2014.
L'annonce de cette décision a été faite aujourd'hui au cours du deuxième et dernier jour de travaux de la commission exécutive réunie à Lausanne, Suisse. L'appel sera déposé auprès du Tribunal fédéral suisse.
Le président du CIO, Thomas Bach, a déclaré : "Nous nous sommes mis à la place des concurrents qui ont terminé derrière ces athlètes russes. Il est indiqué que les décisions du TAS ne signifient pas que ces athlètes sont innocents. Les autres athlètes qui étaient en lice avec eux peuvent très bien nous demander pourquoi nous n'avons pas fait appel. Si j'étais l'un d'entre eux, je poserais la question. Et personnellement je ne trouve pas de bonne réponse".
Tout athlète pourrait dire que s'il y a la moindre chance, il faut la saisir. C'est pourquoi nous avons pris cette décision. Nous sommes encore en train d'étudier les détails juridiques et d'examiner les sentences intégrales du TAS. Quelle que soit la chance que nous avons, nous voulons que cela soit clarifié et examiné par le Tribunal fédéral suisse, dans l'intérêt des athlètes".
Parmi les autres points à l'ordre du jour figurait le rapport soumis par l'Association Internationale de Boxe (AIBA) à la demande de la commission exécutive formulée en février dernier à la veille des Jeux Olympiques d'hiver de PyeongChang 2018. Des préoccupations demeurent en matière de gouvernance, de finances et d'intégrité sportive et l'AIBA devra prendre de nouvelles mesures d'ici au 11 juillet, avant la prochaine réunion de la commission exécutive. Dans l'intervalle, les principales décisions prises en février dernier demeurent en place.
Le président a déclaré à ce propos : "Ce rapport montre quelques progrès et de la bonne volonté, mais manque de faits concrets dans l'exécution et de consistance dans certains secteurs. Nous avons maintenant besoin de concret. En conséquence, nous retenons notre droit d'exclure la boxe du programme des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Concernant les Jeux Olympiques de la Jeunesse à Buenos Aires, nous avons décidé de protéger ces jeunes athlètes qui ne sauraient pâtir de tous les problèmes à régler, et de garder la boxe au programme. Ceci à condition que le système d'arbitrage, et plus exactement le processus de nomination des juges, soit approuvé par des experts internationaux indépendants".
Lutte contre le dopage
Dans la matinée, la commission exécutive a abordé divers sujets en lien avec la lutte contre le dopage. Elle est notamment revenue sur le programme de contrôle préalable aux Jeux qui fut un succès avec plus de 17 000 contrôles ciblés sur plus de 6 000 athlètes.
La commission exécutive a également pris connaissance d'un rapport sur les progrès accomplis par l'Agence de contrôles internationale (ACI), laquelle se trouve dans une phase cruciale de son développement. Avant même l'entrée en fonction en juin du directeur général nouvellement nommé, Benjamin Cohen, l'agence a déjà reçu des demandes de prestation de services de la part d'une vingtaine de Fédérations Internationales et de nombreuses organisations ont aussi fait part d'un vif intérêt.
Point de situation concernant les pays
Des inquiétudes ont été formulées quant aux menaces de boycottage proférées par certains gouvernements, lesquels utilisent le sport à des fins politiques lors de l'accueil de compétitions, refusant de délivrer des visas aux athlètes en lice ou encore de hisser les drapeaux et de jouer les hymnes des pays participants. La commission exécutive du CIO a réaffirmé sa politique de tolérance zéro face à de tels comportements avant de discuter des mesures de prévention et des réponses qui pourraient être envisagées de concert avec divers organisateurs et fédérations.
À la suite d'un décret du gouvernement ukrainien empêchant des athlètes de concourir en Russie, le CIO a réagi auprès des autorités ukrainiennes à tous les niveaux. Le décret n'est désormais plus appliqué. Après que la Tunisie a interdit à des athlètes israéliens de participer à une compétition de taekwondo, le CIO a gelé toute relation avec le CNO tunisien concernant sa candidature en vue de l'organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse de 2022.
Le président Thomas Bach a expliqué : “Nous devions aborder le problème des gouvernements qui ont de plus en plus tendance à recourir au boycott de manifestations sportives pour des raisons politiques. Certains gouvernements utilisent le sport de façon abusive à des fins politiques. Ceci va à l'encontre de la mission du sport et des Jeux Olympiques, laquelle est de rassembler et d'unir les peuples au-delà des clivages politiques. Ces boycotts sont contraires à nos valeurs fondamentales. Nous sommes là pour veiller à les défendre et pour agir en conséquence.”
Le point a par ailleurs été fait sur la récente visite au siège du CIO à Lausanne de représentants du gouvernement koweïtien dans le cadre des pourparlers engagés afin de trouver une solution à la situation que connaît le Mouvement olympique dans ce pays.
Athlètes et sports
La nouvelle présidente de la commission des athlètes du CIO, Kirsty Coventry, a communiqué la composition du comité de pilotage chargé de superviser la rédaction de la Charte des droits et responsabilités de l'athlète. Ce comité sera composé de 20 représentants des athlètes. Près de 200 réponses de 66 pays et de 77 sports et disciplines ont été reçues jusqu'ici à la suite de l'enquête menée auprès des athlètes.
Hier, la commission exécutive avait approuvé les nouveaux principes de réattribution des médailles également établis par la commission des athlètes.
Ces principes entendent donner la possibilité aux athlètes de choisir le type de cérémonie qu'ils souhaiteraient pour la réattribution de leurs médailles, sachant qu'il s'agit d'un moment privilégié destiné à saluer leurs exploits mais qu'ils pourraient avoir des desiderata différents à cet égard.
Six options sont proposées aux athlètes :
- L'édition suivante des Jeux Olympiques (pour les réattributions à compter des Jeux de PyeongChang 2018)
- Les Jeux Olympiques de la Jeunesse
- Le siège du CIO ou le Musée Olympique
- Une réception organisée par le CNO
- Une réception ou une compétition organisée par la FI
- Une cérémonie privée.
Une fois la réattribution de la médaille confirmée, le CIO se mettra en relation avec le CNO de l'athlète concerné(e) afin d'organiser la cérémonie dans les 12 mois qui suivent, à moins que l'athlète ne choisisse de se voir remettre sa médaille lors de l'édition suivante des Jeux Olympiques.
Pour finir, le système de qualification de l'athlétisme pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 a été approuvé après avoir été finalisé en étroite collaboration avec la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). Les changements apportés à ce système de qualification reflètent la modification apportée au quota d'athlètes, lequel prévoit un nombre total de 1 900 concurrents (contre 2 005 à Rio en 2016) et un nombre fixe d'athlètes par épreuve. La commission exécutive ayant déjà approuvé 31 systèmes de qualification en février, seul manque celui de la boxe. Ce système de qualification ainsi que les catégories de poids correspondantes seront soumis à la commission exécutive en juillet, sous réserve de l'examen de la situation de l'AIBA.
Olympic Channel
La chaîne olympique a enregistré 200 millions de visualisations de contenu vidéo durant les Jeux Olympiques d'hiver de PyeongChang 2018, ce qui porte le total à 1,5 milliard de visualisations depuis la création de la chaîne. Neuf cents événements sportifs ont été retransmis en direct et 11 000 éléments de contenu ont été créés depuis 2016. La chaîne olympique proposera également une large couverture en direct des Jeux Olympiques de la Jeunesse qui auront lieu en octobre prochain à Buenos Aires.